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Homme à tout faire de la campagne qui s'est rendu indispensable par son dévouement auprès du couple présidentiel, Alexandre Benalla a profité de sa position au plus près du sommet de l'Etat français, jusqu'à la faute, qui lui a valu mardi son placement en détention provisoire.
Mercredi, la commission sénatoriale enquêtant sur cette affaire a demandé au Bureau du Sénat de saisir la justice pour "faux témoignage" de la part d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase, un ex-employé du parti présidentiel lui aussi en détention provisoire.
Longtemps, M. Benalla n'a été que l'ombre portée du président Emmanuel Macron, sa silhouette trapue, sa barbe et ses yeux noirs relégués en arrière-plan des photos, avant d'en devenir le sujet principal. A 27 ans seulement, il a associé son patronyme à l'affaire la plus embarrassante du quinquennat d'Emmanuel Macron, dont les répliques enrayent la bonne marche du pouvoir.
Issu d'un quartier populaire d'Evreux (nord-ouest), ce fils de professeurs titulaire d'une licence de droit s'est rapidement orienté vers les métiers de la sécurité, sa passion. En 2010, il entre dans le service d'ordre du Parti socialiste français, formé par son chef emblématique Eric Plumer, qui se souvient d'un jeune homme "calme et posé", "très sérieux dans les missions" assignées.
Alexandre Benalla travaille brièvement pour Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif : "Je m'en suis séparé au bout d'une semaine après une faute professionnelle d'une première gravité : il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite", a-t-il raconté au journal Le Monde, puis à l'AFP.
M. Benalla débarque dans la sphère d'Emmanuel Macron début juillet 2016. D'abord bénévole, il est embauché à l'automne de la même année par le mouvement En Marche du futur président pour assurer la sécurité d'Emmanuel Macron et devient rapidement une figure connue et appréciée.
"Il a été repéré comme quelqu'un qui réglait les problèmes pratico-pratiques de manière très efficace. Il pense à tout, c'est le couteau suisse", témoigne un pilier de la campagne et proche du président. "Il était là tout le temps. Il venait ouvrir le bureau à 6H30 si personne n'avait pris le +slot+ de la permanence de sécurité. C'est lui qui faisait la nuit si personne d'autre ne le faisait", témoigne un ministre.
En campagne, dans certaines situations tendues, Alexandre Benalla est aussi celui qui dit au candidat : "C'est possible" quand les policiers chargés de la protection de M. Macron renâclent. En cela, le président lui restera reconnaissant : "Quoi qu'il advienne dans cette affaire, je n'ai pas à oublier cet engagement", lance-t-il quand l'affaire éclate.
Récompensé par un poste de chargé de mission auprès du chef de cabinet, dédié aux déplacements du président, M. Benalla s'immisce dans la faille du système : «Il voulait tous les gadgets", explique un conseiller du Palais présidentiel. Passeports diplomatiques, badge d'accès à l'Hémicycle de l'Assemblée, voiture de fonction, etc.
Réserviste dans la gendarmerie, il obtient aussi en 2017 le grade élevé de lieutenant-colonel. Et un port d'arme lui est alloué, malgré un premier refus du ministère français de l'Intérieur.
Surtout, il cultive, avec Vincent Crase, un ami de dix ans, lui aussi employé à la sécurité de la campagne et salarié d'En Marche, des amitiés troubles, comme avec l'homme d'affaires Alexandre Djouhri.
Jusqu'à être soupçonné d'avoir conclu en juin 2018 un juteux contrat de protection pour la famille d'un sulfureux oligarque russe. Un "deal" désormais au coeur d'une enquête du Parquet national financier en France.
Sa chute a commencé lorsqu'il a été identifié dans une vidéo diffusée par le journal Le Monde en juillet 2018. Elle avait été filmée le 1er mai, le montrant en train de malmener un manifestant. C'est pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire dans cette affaire qu'il a a été placé mardi soir en détention provisoire.
Un scandale devenu un véritable feuilleton en France, alimenté par des révélations de presse, notamment sur sa rencontre au Tchad en décembre avec le président de ce pays, jouant les émissaires pour un homme d'affaires israélien.
Lui s'emporte contre une "machine pour détruire (s)a réputation". "Il a été lâché par tout le monde. Il est tout de même drôlement solide comme garçon", souffle un ami.
"Je ne me laisse pas abattre, je me démerde par moi-même", souligne Alexandre Benalla.
Mercredi, la commission sénatoriale enquêtant sur cette affaire a demandé au Bureau du Sénat de saisir la justice pour "faux témoignage" de la part d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase, un ex-employé du parti présidentiel lui aussi en détention provisoire.
Longtemps, M. Benalla n'a été que l'ombre portée du président Emmanuel Macron, sa silhouette trapue, sa barbe et ses yeux noirs relégués en arrière-plan des photos, avant d'en devenir le sujet principal. A 27 ans seulement, il a associé son patronyme à l'affaire la plus embarrassante du quinquennat d'Emmanuel Macron, dont les répliques enrayent la bonne marche du pouvoir.
Issu d'un quartier populaire d'Evreux (nord-ouest), ce fils de professeurs titulaire d'une licence de droit s'est rapidement orienté vers les métiers de la sécurité, sa passion. En 2010, il entre dans le service d'ordre du Parti socialiste français, formé par son chef emblématique Eric Plumer, qui se souvient d'un jeune homme "calme et posé", "très sérieux dans les missions" assignées.
Alexandre Benalla travaille brièvement pour Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif : "Je m'en suis séparé au bout d'une semaine après une faute professionnelle d'une première gravité : il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite", a-t-il raconté au journal Le Monde, puis à l'AFP.
M. Benalla débarque dans la sphère d'Emmanuel Macron début juillet 2016. D'abord bénévole, il est embauché à l'automne de la même année par le mouvement En Marche du futur président pour assurer la sécurité d'Emmanuel Macron et devient rapidement une figure connue et appréciée.
"Il a été repéré comme quelqu'un qui réglait les problèmes pratico-pratiques de manière très efficace. Il pense à tout, c'est le couteau suisse", témoigne un pilier de la campagne et proche du président. "Il était là tout le temps. Il venait ouvrir le bureau à 6H30 si personne n'avait pris le +slot+ de la permanence de sécurité. C'est lui qui faisait la nuit si personne d'autre ne le faisait", témoigne un ministre.
En campagne, dans certaines situations tendues, Alexandre Benalla est aussi celui qui dit au candidat : "C'est possible" quand les policiers chargés de la protection de M. Macron renâclent. En cela, le président lui restera reconnaissant : "Quoi qu'il advienne dans cette affaire, je n'ai pas à oublier cet engagement", lance-t-il quand l'affaire éclate.
Récompensé par un poste de chargé de mission auprès du chef de cabinet, dédié aux déplacements du président, M. Benalla s'immisce dans la faille du système : «Il voulait tous les gadgets", explique un conseiller du Palais présidentiel. Passeports diplomatiques, badge d'accès à l'Hémicycle de l'Assemblée, voiture de fonction, etc.
Réserviste dans la gendarmerie, il obtient aussi en 2017 le grade élevé de lieutenant-colonel. Et un port d'arme lui est alloué, malgré un premier refus du ministère français de l'Intérieur.
Surtout, il cultive, avec Vincent Crase, un ami de dix ans, lui aussi employé à la sécurité de la campagne et salarié d'En Marche, des amitiés troubles, comme avec l'homme d'affaires Alexandre Djouhri.
Jusqu'à être soupçonné d'avoir conclu en juin 2018 un juteux contrat de protection pour la famille d'un sulfureux oligarque russe. Un "deal" désormais au coeur d'une enquête du Parquet national financier en France.
Sa chute a commencé lorsqu'il a été identifié dans une vidéo diffusée par le journal Le Monde en juillet 2018. Elle avait été filmée le 1er mai, le montrant en train de malmener un manifestant. C'est pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire dans cette affaire qu'il a a été placé mardi soir en détention provisoire.
Un scandale devenu un véritable feuilleton en France, alimenté par des révélations de presse, notamment sur sa rencontre au Tchad en décembre avec le président de ce pays, jouant les émissaires pour un homme d'affaires israélien.
Lui s'emporte contre une "machine pour détruire (s)a réputation". "Il a été lâché par tout le monde. Il est tout de même drôlement solide comme garçon", souffle un ami.
"Je ne me laisse pas abattre, je me démerde par moi-même", souligne Alexandre Benalla.