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La campagne de démolition continue donc, bien qu’elle se fasse quelque peu sélective.
Et dire que toute cette activité particulièrement soutenue, acharnée, déchaînée se faisait au su et au vu de tout le monde, mais bien… à l’insu des autorités compétentes. De toute autorité.
On saisira mieux ce paradoxe quand on saura que lesdites autorités, ou une bonne partie du moins, se faisaient complices quand elles n’étaient pas au centre même de ce trafic, quand elles n’en étaient pas les principales instigatrices.
Tout le monde savait et se taisait. Tout le monde cherchait à en profiter jusqu’au jour où un habitant des lieux, Ahmed Hafid, plus connu sous le surnom de Saïdi décida de crever l’abcès. Il n’en pouvait plus de se voir soulagé, à rythme régulier, d’une bonne quantité de briques, de sable ou de ciment, sans être en mesure d’exiger la contrepartie pécuniaire de cette marchandise. Saïdi tenait un point de vente de matériau de construction qu’il avait acquis contre la coquette somme de 50.000 dhs, tout en devant s’acquitter, tous les mois que le bon Dieu fait, de quelque 1800 dhs, le tout au profit du président de la commune de l’époque, (M.E) qui avait mis sur pied d’autres « affaires » tout aussi juteuses et qui ne lui coûtaient pas un rond, lui, l’heureux « élu du peuple ».
A la longue Saïdi n’en pouvait plus, à cause, surtout, de quelques trop fidèles clients qui s’approvisionnaient à l’œil. Des gendarmes qu’ils étaient ! Il cite nommément un adjudant-chef et d’autres collègues de grade inférieur. Mais, pourquoi ces agents en uniforme étaient-ils si épris du ciment, sable et autres briques ? C’est que, entonne Saïdi, ils s’étaient transformés en entrepreneurs, ou promoteurs immobiliers. Drôles de promoteurs, en fait.
Ils s’accaparaient des parcelles d’une centaine de mètres, faisaient construire une certaine clôture en briques communément appelée « Sandouk » ou « caisse », qu’ils larguaient par la suite et contre des sommes, assez importantes à quatre familles d’infortunés, tout heureuses de se partager ladite parcelle à parts égales pour y faire construire des gîtes, faisant fi des moindres règles d’hygiène ou de sécurité. De plus en plus d’agents, élus et autres affairistes de tous genres y prennent part. Les affaires fleurissent et les logements insalubres pullulent.
Saïdi, lui, ne devait normalement pas avoir à se plaindre, sauf que ses débiteurs, imbus de leur autorité, ne voulaient rien savoir, malgré son insistance et ses prières pour qu’il se fasse rembourser.
De guerre lasse, il s’adresse à la « Brigade 2 Mars » où, rassure-t-il, il a été très cordialement reçu par le lieutenant de service et ensuite par le colonel responsable, qui procède à son enquête dans les locaux de la Brigade puis sur place. L’affaire est donc déclenchée et le coup de filet s’étend à plus d’un responsable.
Saïdi se fait un plaisir de rappeler ses confrontations avec ses mauvais clients et surtout comment il les a confondus devant leurs supérieurs. Il ne tarit pas d’éloges, au passage, sur le colonel, « un homme intègre qui a très bien mené l’affaire, malgré toutes les formes d’intimidation auxquelles j’avais été soumis. Ce qui m’a d’ailleurs encouragé à aller jusqu’au bout. »
Aujourd’hui, ce témoin trop encombrant se dit victime de menace de mort. Surtout, assure-t-il, qu’en plus quelques-unes de ces personnes « de poids » mêlées à cette affaire, entretiennent des rapports très étroits et connus de tous avec des criminels qui sévissent à Al Hrawiyine et ailleurs. Al Hrawiyine où il dit ne plus pouvoir vivre et où il se dit menacé en permanence, lui et sa famille. Il demande à ce qu’il soit protégé. Il demande, à qui de droit, d’être logé, lui et sa famille, ailleurs, loin de cette vindicte « quasi-populaire ». Il est vrai que ses déclarations ont touché trop d’intérêts.
Et aux toutes dernières nouvelles, l’ex-président en question vient de retrouver la présidence de la même commune, son désormais ex-prédécesseur étant sous les verrous.
Pour rappel, ce monsieur M.E, véritable initiateur de l’habitat anarchique dans la région, était un auxiliaire de l’autorité (Cheikh) avant d’être démis de ses fonctions. Il le sera également en 2000 après être passé président de la commune. Le voilà donc qui revient à la charge.