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La caisse de tomate à 10 DH, soit 0,20 le kg alors qu'au mois de Ramadan elle se vendait au prix fort de 300 DH…Voilà à quoi sont réduits les producteurs de la reine des tables : vente à perte depuis deux mois, faisant dire au directeur de l'APEFEL Laârayssi lors d'une conférence de presse que « le secteur des légumes est un secteur à haut risque ».
La production de la tomate est passée de 436.000 tonnes en 2008 à quelque 350.000 tonnes seulement en 2009, soit une chute de 3%. L'effondrement des marchés internationaux des légumes depuis le 15 octobre dernier a créé une onde de choc au Souss-Massa, premier pourvoyeur marocain du marché interne et externe (95% de production en légumes et 60% des agrumes à l'export proviennent du Souss). Les grands producteurs cèdent leurs productions de tomate à des prix sacrifiés pour garder leurs clients étrangers. La concurrence des Espagnols se fait de plus en plus pressante, les ressources en eau s'amenuisent à vue d'œil (le déficit en eaux souterraines est de 270 M m3), une pluviométrie irrégulière, telles sont les causes qui contraignent les producteurs à rééchelonner leurs dettes et au pire des cas, ces dernières ne sont tout simplement pas payées; sans oublier les revendications à caractère social qui se sont intensifiées l'année en cours. De ce fait, le secteur des fruits et légumes s'enfonce de jour en jour dans la crise. Certains parlent d'organiser une marche pour revendiquer l'intervention de l'Etat dans ce qui constitue l'épine dorsale de l'économie du pays. Conséquence : Les petits producteurs croulant sous des dettes mettent les clés sous le paillasson. Les grands producteurs prennent sur leur compte les pertes mais tirent la sonnette d'alarme et se mobilisent pour créer un rempart face aux défis des marchés et notamment celui de l'UE (694.000 tonnes/an sur un total annuel de 750.000 tonnes de primeurs à l'export).
C'est dans ce climat d'incertitude que se sont tenues des rencontres de réflexion sur la situation de la tomate après le 15 octobre, d'échange et de prix pour insuffler l'esprit de compétitivité dans le secteur. L'heure est à la mobilisation pour garder le même niveau de compétitivité des produits sans pour autant épuiser les terres et les ressources hydriques de la région. La sortie de crise, selon Lahcen Boulguide, un expert dans le secteur, nécessite, entre autres « l'intervention de l'Etat pour investir des marchés alternatifs à ceux de l'UE. Le marché russe offre de très bonnes opportunités (seulement 53.000 tonnes de primeurs à l'export vers la Russie). Il faut revoir à la baisse les taxes douanières de l'export et trouver une solution au transport de ces produits vers les destinations lointaines ».
Au cours des débats engagés durant les cinq derniers jours à Agadir, les intervenants ont insisté sur la nécessité pour les petits et moyens producteurs de s'organiser dans des projets d'agrégation pour mieux faire face aux défis de production, sur l'importance du goutte-à-goutte et du recours aux techniques nouvelles pour augmenter la productivité au m2, ce qui sous-entend l'arrêt des extensions des terres cultivables, prenant comme modèle l'expérience hollandaise, championne en matière de productivité et d'organisation commerciale.
Aujourd'hui, plus que jamais, le secteur des fruits et légumes a besoin d'une stratégie crédible et performante, le plan Maroc Vert offre cette opportunité; le Fonds de développement agricole pour un soutien plus efficace à l'investissement lancé récement par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime est un bon début. Reste à mettre en pratique ses clauser avant qu'il ne soit trop tard. Les ressources naturelles, les techniques utilisées, la concurrence internationale, la prospection de nouveaux marchés, les aides de l'Etat sont les axes qu’il faut développer en harmonie pour sortir du goulot et donner de l'espoir aux centaines de producteurs à l'image de la 2ème édition du Trofel, organisée mercredi 9 décembre dernier et clôturée par la remise de 13 prix à des lauréats producteurs, conditionneurs et exportateurs appartenant au secteur des agrumes, maraîchage et fraise rosacée qui étaient évalués sur la qualité de leurs produits, la coopération, l'innovation et le respect de l'environnement.