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"La présence de l’entité dite rasd au sein de l’Union Africaine est une aberration sur le plan politique et juridique, parce que cette entité ne répond pas aux caractéristiques acceptées en droit international et constitutives d’un Etat", a indiqué, dans une déclaration à la presse, l’ancien Premier ministre de la République Centrafricaine, Martin Ziguélé, à l’occasion de lancement de l’Appel de Tanger. Soutenu par 16 anciens Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères africains en collaboration avec l’Institut Amadeus en marge des MEDays 2022, ce document appelle à "l’expulsion pure et simple" de l’entité fantoche de l’UA.
Pour M. Ziguélé, la pseudo "rasd" doit être exclue de l’UA pour des "raison précises, à savoir que ce n’est pas un Etat, que cela favorise la scissiparité, c’est-à-dire la division au sein de l’UA", ajoutant que la présence de cette entité "bloque le fonctionnement de l’UA et la perspective de l’unité réelle du continent sur des bases acceptables."
"Nous avons fermement invité les chefs d’Etat, membres de l’UA, à ne pas laisser survivre en leur sein cette aberration juridique qui décrédibilise l’action de l’UA et qui semble donner une prime au sécessionnisme et à la division", a relevé l’ancien PM centrafricain.
Dans cette même veine, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Guinée, Mamadi Touré, a expliqué soutenir l'Appel de Tanger "non seulement pour saluer le retour historique du Maroc au sein de la famille institutionnelle de l’UA, mais aussi pour noter et souligner l’anomalie qui a eu lieu, en admettant une entité non étatique qui ne répond à aucun critère d’un Etat et qui a été admise au sein de l’UA."
"Nous avons lancé un appel pour corriger cette erreur historique, parce que cela crée un dangereux précédent dans l’organisation. Il y va même de la crédibilité de l’institution continentale", a estimé M. Touré.
De son côté, l’ancien ministre des Affaires étrangères des Comores, Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, a fait remarquer que la "rasd" n’a "aucune existence légale au sens du droit international".
"Il y a une erreur qui a été commise et l’expulsion de cette institution au sein de l’UA ne peut que consolider l’unité de l’Afrique", a-t-il dit, soulignant que "l’Afrique aujourd’hui, a besoin plutôt de se réunir davantage, de travailler ensemble avec une vision commune et se débarrasser de ces questions qui n’ont pas à exister."
Abondant dans ce sens, l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Bénin, Jean-Marie Ehouzou, a rappelé que "la fameuse entité dite rasd a été admise contre toute attente lors d’une réunion ministérielle chargée de questions financières", affirmant qu’il "est temps de corriger cela".
Pour sa part, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Somalie, Mohamed Abdirizak Mohamud, a énoncé les raisons qui justifient l’expulsion de l’entité fantoche de l’UA.
"De un, cette adhésion est en violation de l’Acte constitutif de l’UA, en particulier les articles 3(b) et 4(b), (...) et de deux: elle sape l'unité africaine, l'intégration politique et économique du continent", a-t-il dit.
"Nous voulons que l'Afrique se rassemble et non pas qu’elle soit séparée en petits fiefs", a fait observer M. Mohamud.
L’expert international en diplomatie et souveraineté, Amine Lahghidi, s’est félicité, quant à lui, de l’Appel de Tanger, estimant qu’il traduit "une union pour considérer que la souveraineté du Royaume, c’est la souveraineté de tout le continent africain, qu’encourager la balkanisation de l’Afrique ne pouvait pas être acceptée et qu’il fallait corriger justement cette erreur du passé". Quelque 16 anciens premiers ministres et ministres des affaires étrangères africains ont lancé, vendredi à Tanger, un appel solennel à l'expulsion de la pseudo "rasd" de l'UA.
L'"Appel de Tanger", publié à l’issue de la table ronde "L’union africaine à l’aune de la question du Sahara", organisée dans le cadre du Forum MEDays, prône la nécessité de "corriger l’anomalie historique, l’aberration juridique et le contresens politique qu’est l’admission illégale et illégitime, puis le maintien injustifié au sein de l’organisation continentale de la pseudo-«rasd» et son impact opérationnel négatif".