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Une grève est-elle probable ? Pour Ahmed, 46 ans, chauffeur de grand taxi à Casablanca, cet appel est une aberration car il ne voit pas l’utilité d’un débrayage. «Une grève, pourquoi faire ? Ce qui est fait est fait et je ne vois pas d’intérêt à me mettre en grève». D’après lui, « la dernière grève a épuisé toutes nos forces et on n’a pas les moyens d’organiser une autre ». Ahmed pense que la réussite d’une grève dépend d’une organisation forte et d’une logistique de pointe. « Aujourd’hui, les chauffeurs souffrent en silence. Ils ont d’autres chats à fouetter. Ils ont des dettes à rembourser, des charges à payer, des familles à nourrir. Donc je crois que personne n’est prêt à aller de nouveau au casse-pipe», déplore-t-il. « Grève ou pas, les grands taxis ne peuvent rien faire seuls. Le nouveau Code de la route est déjà adopté, alors peuvent-ils me dire à quoi on peut s’attendre ?», nous a déclaré un autre chauffeur casablancais, tout en affirmant qu’un syndicat, seul, ne peut rien faire et que la question du Code est l’affaire de tous les citoyens marocains.
Même son de cloche chez un autre chauffeur : « Je crois que cet appel à la grève n’est que de la surenchère politique, il s’agit d’un ou deux syndicats qui s’agitent pour avoir leur part du gâteau. Et en supposant, qu’il y ait grève, que va-t-elle nous apporter? » et d’ajouter : « On a tiré la leçon de la dernière grève. Elle nous a permis de séparer le bon grain de l’ivraie. Elle a dévoilé le vrai visage de certains de nos soi-disant porte-parole et défenseurs. S’aventurer dans une autre grève, je crois que beaucoup d’entre nous vont rejeter l’idée».
Pourtant une question demeure : que pensent les chauffeurs professionnels du nouveau Code ? Pour beaucoup, ils n’en connaissent la teneur que d’après les explications de leurs responsables syndicaux ou collègues de travail. Toutefois, une campagne de sensibilisation (guide distribué aux usagers, spots, affichages, etc.) accompagnera la mise en application du nouveau Code. « Honnêtement, je n’ai pas encore lu le nouveau texte. Tout ce que j’en sais, provient d’un ami syndicaliste », nous a affirmé un chauffeur. Un autre nous a déclaré, l’air amusé « Ils disent qu’il est bon, mais je ne sais pas ».
Le nouveau Code ne fait donc plus débat. Seule la question de son application suscite inquiétude et peur. « On n’est pas contre le nouveau texte, mais sa mise en application pose problème. On sait bien comment nos services de police et nos gendarmeries fonctionnent », témoigne un autre chauffeur, avant d’ajouter : « Ce qu’on demande, c’est que l’Etat nous protège contre les abus, la corruption et que la justice assume son rôle ».
Rappelons que parmi les mesures phare de ce Code, figurent l’introduction progressive d’un permis à points, de nouvelles conditions d’octroi du permis de conduire et le maintien des peines d’emprisonnement pour les délits les plus graves.
Les amendes, quant à elles, seront de 300, 500 ou 700 dirhams selon la gravité de l’infraction, cumulable ou pas avec un retrait de points ou du permis. Le Code prévoit aussi la mise en place de l’alcootest.