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Dans une ère où les conflits sectaires triomphent partout dans le monde et, surtout, dans les payes arabo-musulmans, Abdelwahab Meddeb apparaît comme un cas spécifique d’une pensée moderniste. Meddeb est né en 1946 en Tunisie. Il est philosophe, romancier, essayiste et poète. Ces productions littéraires constituent, selon les critiques, tout un univers qui repense véhémentement la civilisation musulmane et qui tend à l’arracher de la léthargie, il y a longtemps, à laquelle est arrimée. Unique, ainsi est Meddeb surtout dans ses écrits amalgamant les genres. Phantasia, en l’occurrence, en fait un best-seller, mais reste, et resterait à jamais énigmatique. Un roman ou un essai ? C’est une aporie au sens philosophique du terme.
Musulman d’origine et occidental de formation, Meddeb se trouve, alors, amplement perplexe. La question qui a toujours accablé et tourmenté son esprit serait, entre autres, celle de l’identité et, partant, de la culture. Lorsque Homi K. Bhabha disait que l’interculturalité est le point où deux ou plusieurs cultures se rencontrent, et c’est aussi le point où plusieurs problèmes jaillissent ; il n’a pas tort, car cela s’incarne, à coup sûr, dans l’exemple de Meddeb. Porteur de deux cultures : musulmane et occidentale, Meddeb se voit perdu à cause du déchirement identitaire comme c’était le cas d’Amin Maalouf, Albert Mimi, Edward Saïd…
En effet, cette hybridité n’est pas pour lui un torrent dévastateur, mais une richesse identitaire qui l’universalise, il appartient à deux cultures et à aucune à la fois, sa pensée est pour tous et pour personne pour reprendre la formule de Nietzsche. Meddeb, en sus, s’avère une fameuse figure humaniste de notre époque dans le sens où il défend l’homme en tant que tel. Etant soufi, Meddeb mène puissamment une philosophie de l’amour qui ne court après rien hormis l’amour lui-même. Il fait de lui sa religion suite à son maître Ach-Cheikh Al-Akbar Moheïddine Ibn ’Arabi qui a avancé dans un célèbre poème : « L’amour est ma religion, et ma foi ».
Cette philosophie, pour humaniste qu’elle soit, semble à Meddeb une solution efficace pour faire face à une barbarie de notre siècle qui foule aux pieds l’homme, qui le réduit seulement en une seule dimension (la religion/la race/ la culture/ l’ethnie/ la couleur…) tout en oubliant, sinon déniant que l’homme est multidimensionnel.
Un prophète de toutes les religions qui n’appartient à aucune religion, Meddeb sonde l’histoire de la civilisation musulmane pour en dénicher les jalons d’une génération d’un vrai épanouissement, selon lui, une époque de Hallaj, Bustami, Ibn Arabi que nomme lui-même ses contemporains. Ceux qui ont confectionné l’âge d’or, voire la civilisation musulmane pour qu’elle soit à même de rivaliser avec les grandes civilisations du monde. Ce hardi projet, de facto, l’expatrie hors de son pays, il se trouve rejeté par les islamistes, les soi-disant porte-parole de Dieu. Mais, pour reprendre leurs paroles-mêmes, on leur dit que le prophète de l’islam affirme dans un hadith que : « Le meilleur des hommes est le plus utile aux hommes ».
Ce sont, et malheureusement, ces pensées désuètes qui font sempiternellement des musulmans un peuple qui ne cesse de patauger dans la boue des guerres et des conflits en subissant, ipso facto, un fiasco total à bien d’aspects. Bien qu’il soit rejeté, il n’a jamais, un jour, oublié son héritage, surtout, soufi, et la seule réaction qu’il a faite, c’est qu’il a, lui aussi, rejeté ceux qui le rejettent en raison de leur esprit fanatique ; un esprit de djihad, et par conséquent, d’une barbarie qui, follement, tue pour tuer. Malgré tout cela, Meddeb ne cesse de défendre l’islam, mais seulement dans sa dimension culturelle et civilisationnelle.
Ce chaos qui gagne l’atmosphère générale des pays musulmans crée chez Meddeb une sorte d’opprobre et d’ignominie. Là où le bien a perdu sa récompense et le mal sa hideur, là où dire signifie mourir, mais aussi se taire, pour l’intellectuel, pourrait signifier le même sens, Meddeb essaye de vivre dans l’héritage historique ancien des musulmans moyennant le rêve et la rêverie pour oublier , un tant soit peu le malheur écrasant qui accable son esprit.
Le soufisme pour lui est un paradis perdu, mais qui peut être encore vécu. Un monde si immense qui accueille tout le monde sans exception aucune sous l’ombre de ses arbres porteurs des fleurs de l’amour apaisant. Cette philosophie meddebienne de l’amour, qui remonte bien évidemment au soufisme akbarien, s’avère plus humaniste dans le sens où elle fait appel à l’amour dans tous ses aspects.
Si on est d’accord, après moult expériences, que rien ne peut rendre à l’homme l’espoir de vivre en placidité hormis l’humanisme, nous devons y penser. Penser alors l’humanisme, c’est faire de l’homme le centre de toute question philosophiquement et humainement posée comme l’affirme Protagoras « L’homme est la mesure de toute chose ». Constatant que l’homme aux temps d’alors est besogneux, cacochyme, vulnérable toujours en butte à plusieurs dangers imminents qui l’entourent et, malheureusement, dont il n’est pas encore conscient, Meddeb, quoiqu’athée, vient pour re-poser cette question. C’est un penseur de fulguration dont la pensée est protéiforme. Il nous rappelle l’exemple de J-P Sartre, lui aussi l’humaniste athée.
Suivant les traces d’Ibn Arabi, en effet, Meddeb part à la quête de l’humanisme et par conséquent de l’identité, dans un parcours émaillé de braises et d’épines. Il se console avec le soufisme pour édulcorer ses souffrances et colmater ses brèches psychiques qui harassent son âme comme s’il était assez averti de la citation d’Edgar Morin qui dit : « Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant ».
Musulman d’origine et occidental de formation, Meddeb se trouve, alors, amplement perplexe. La question qui a toujours accablé et tourmenté son esprit serait, entre autres, celle de l’identité et, partant, de la culture. Lorsque Homi K. Bhabha disait que l’interculturalité est le point où deux ou plusieurs cultures se rencontrent, et c’est aussi le point où plusieurs problèmes jaillissent ; il n’a pas tort, car cela s’incarne, à coup sûr, dans l’exemple de Meddeb. Porteur de deux cultures : musulmane et occidentale, Meddeb se voit perdu à cause du déchirement identitaire comme c’était le cas d’Amin Maalouf, Albert Mimi, Edward Saïd…
En effet, cette hybridité n’est pas pour lui un torrent dévastateur, mais une richesse identitaire qui l’universalise, il appartient à deux cultures et à aucune à la fois, sa pensée est pour tous et pour personne pour reprendre la formule de Nietzsche. Meddeb, en sus, s’avère une fameuse figure humaniste de notre époque dans le sens où il défend l’homme en tant que tel. Etant soufi, Meddeb mène puissamment une philosophie de l’amour qui ne court après rien hormis l’amour lui-même. Il fait de lui sa religion suite à son maître Ach-Cheikh Al-Akbar Moheïddine Ibn ’Arabi qui a avancé dans un célèbre poème : « L’amour est ma religion, et ma foi ».
Cette philosophie, pour humaniste qu’elle soit, semble à Meddeb une solution efficace pour faire face à une barbarie de notre siècle qui foule aux pieds l’homme, qui le réduit seulement en une seule dimension (la religion/la race/ la culture/ l’ethnie/ la couleur…) tout en oubliant, sinon déniant que l’homme est multidimensionnel.
Un prophète de toutes les religions qui n’appartient à aucune religion, Meddeb sonde l’histoire de la civilisation musulmane pour en dénicher les jalons d’une génération d’un vrai épanouissement, selon lui, une époque de Hallaj, Bustami, Ibn Arabi que nomme lui-même ses contemporains. Ceux qui ont confectionné l’âge d’or, voire la civilisation musulmane pour qu’elle soit à même de rivaliser avec les grandes civilisations du monde. Ce hardi projet, de facto, l’expatrie hors de son pays, il se trouve rejeté par les islamistes, les soi-disant porte-parole de Dieu. Mais, pour reprendre leurs paroles-mêmes, on leur dit que le prophète de l’islam affirme dans un hadith que : « Le meilleur des hommes est le plus utile aux hommes ».
Ce sont, et malheureusement, ces pensées désuètes qui font sempiternellement des musulmans un peuple qui ne cesse de patauger dans la boue des guerres et des conflits en subissant, ipso facto, un fiasco total à bien d’aspects. Bien qu’il soit rejeté, il n’a jamais, un jour, oublié son héritage, surtout, soufi, et la seule réaction qu’il a faite, c’est qu’il a, lui aussi, rejeté ceux qui le rejettent en raison de leur esprit fanatique ; un esprit de djihad, et par conséquent, d’une barbarie qui, follement, tue pour tuer. Malgré tout cela, Meddeb ne cesse de défendre l’islam, mais seulement dans sa dimension culturelle et civilisationnelle.
Ce chaos qui gagne l’atmosphère générale des pays musulmans crée chez Meddeb une sorte d’opprobre et d’ignominie. Là où le bien a perdu sa récompense et le mal sa hideur, là où dire signifie mourir, mais aussi se taire, pour l’intellectuel, pourrait signifier le même sens, Meddeb essaye de vivre dans l’héritage historique ancien des musulmans moyennant le rêve et la rêverie pour oublier , un tant soit peu le malheur écrasant qui accable son esprit.
Le soufisme pour lui est un paradis perdu, mais qui peut être encore vécu. Un monde si immense qui accueille tout le monde sans exception aucune sous l’ombre de ses arbres porteurs des fleurs de l’amour apaisant. Cette philosophie meddebienne de l’amour, qui remonte bien évidemment au soufisme akbarien, s’avère plus humaniste dans le sens où elle fait appel à l’amour dans tous ses aspects.
Si on est d’accord, après moult expériences, que rien ne peut rendre à l’homme l’espoir de vivre en placidité hormis l’humanisme, nous devons y penser. Penser alors l’humanisme, c’est faire de l’homme le centre de toute question philosophiquement et humainement posée comme l’affirme Protagoras « L’homme est la mesure de toute chose ». Constatant que l’homme aux temps d’alors est besogneux, cacochyme, vulnérable toujours en butte à plusieurs dangers imminents qui l’entourent et, malheureusement, dont il n’est pas encore conscient, Meddeb, quoiqu’athée, vient pour re-poser cette question. C’est un penseur de fulguration dont la pensée est protéiforme. Il nous rappelle l’exemple de J-P Sartre, lui aussi l’humaniste athée.
Suivant les traces d’Ibn Arabi, en effet, Meddeb part à la quête de l’humanisme et par conséquent de l’identité, dans un parcours émaillé de braises et d’épines. Il se console avec le soufisme pour édulcorer ses souffrances et colmater ses brèches psychiques qui harassent son âme comme s’il était assez averti de la citation d’Edgar Morin qui dit : « Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant ».