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On le sait, conseillers et députés vont organiser des auditions, des «public hearings» et autres rencontres avec journalistes, société civile, patronat, etc. Autant de personnes ressource qui seront interrogées sur leur vision du rôle que doit jouer la presse. Un livre blanc sanctionnera cette initiative parlementaire.
«Ce livre blanc va contenir de grandes orientations. Le gouvernement va en extraire la quintessence pour élaborer un nouveau projet de Code de la presse», a précisé le responsable gouvernemental avant de rappeler qu’il a été le tout premier à appeler à la tenue d’un débat national sur la presse. «Je savais que les choses étaient en train de déraper. Et 2009 m’a donné raison. La crise entre la presse et l’Etat a atteint son paroxysme. Aujourd’hui les conditions sont réunies pour entamer un dialogue», soutient l’invité de Hiwar et à la prestation télévisée à laquelle assistaient notamment les dirigeants de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, FMEJ, et les représentants du Syndicat national de la presse marocaine, SNPM.
Et quid du projet de Code de la presse en souffrance depuis 2007, reçu en héritage après le départ de l’ancien ministre de la Communication, le PPS Nabil Benabdallah? Khalid Naciri répond sans la moindre ambiguïté : ce texte est aujourd’hui dépassé. Les événements qui ont secoué le monde médiatique sur fond de bras de fer avec les pouvoirs publics ont fini par rendre caduc un projet de code dont les peines privatives de liberté ont mobilisé la profession contre les articles dits «scélérats» .
«Un gouvernement ne peut pas avancer sans critique»
A l’issue du débat national sur la presse et de ses recommandations sous forme de livre blanc –le Parlement rendra sa copie au plus tard à la session d’octobre prochain- le ministre de la Communication va se remettre à l’ouvrage. Un nouveau projet de Code de la presse sera élaboré, une version nouvelle enrichie par les conclusions de l’initiative parlementaire.
Sur Hiwar, ce mardi soir, celui qui est membre dirigeant du PPS et non candidat (déclaré) à la succession d’Ismaïl Alaoui à la tête du parti, l’a martelé avec force : le gouvernement de Abbas El Fassi n’a pas inscrit à son agenda l’entrave et le rétrécissement de la liberté de presse. «Je crois à la liberté de presse, je crois au droit à la critique.
Un gouvernement ne peut pas avancer sans critique. Peu de gens savent que j’étais moi-même journaliste alors que j’étais étudiant. Et en ce temps-là, il faisait plutôt sale temps pour la presse», a déclaré sur «Al Aoula» le ministre de la Communication.
Le Maroc a changé, le Maroc change. Telle une itération, le constat a traversé toute l’émission. Le pays est «une jeune démocratie», le Royaume «a eu le courage de lire les pages sombres du passé avant de les tourner». «Peut-être qu’il y a eu ces derniers temps des erreurs ponctuelles. Il ne faut en aucun cas en faire l’arbre qui cache la forêt. Aujourd’hui, il n’y a aucun journaliste marocain en prison pour ses idées et opinions», conclut le ministre de la Communication, ancien président de l’Organisation marocaine des droits humains.
Une nouvelle page est-elle en train de s’ouvrir dans le livre noir des relations entre la presse et l’Etat?