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En début de semaine, Le Rassemblement national des indépendants que préside désormais Salaheddine Mezouar a scellé en grande pompe médiatique son alliance avec l’Union constitutionnelle de Mohamed Labied. L’objectif est clairement affiché et les leaders de cette formation scrutent le même horizon électoral de 2012. Si les deux formations politiques ont l’intention d’aller ensemble aux prochaines élections, elles ont également pour projet de constituer un pôle libéral et social. Pour l’heure la coordination se fera au niveau des deux directions et des groupes parlementaires du RNI et de l’UC. Une commission ad hoc et bipartite a été également mise en place. Sa mission ? « Elaborer une feuille de route pour permettre à nos deux partis de relever les défis des prochaines législatives », répondent en chœur les états-majors des deux familles politiques.
Si la logique des pôles a le vent en poupe, la rationalité politique est beaucoup moins en vogue. A mi-mandat du gouvernement Abbas El Fassi, l’alliance RNI et UC en est l’illustration. Voici un parti de la majorité, le RNI, qui proclame très officiellement son rapprochement avec l’UC, qui, elle, est sur les bancs de l’opposition. A l’Istiqlal, dit-on, une telle alliance avant terme et défiant presque la loi de la majorité, aurait déclenché les foudres de la direction du parti fondé par Allal Al Fassi. Le RNI serait-il en train de se démarquer de la majorité et surtout d’un bilan qu’il faudra bien défendre dans deux ans ?
Radi : « Construire sur du solide »
La construction du pôle libéral (et social) se fera probablement au forceps. Les férus de la chose politique annoncent déjà le ralliement du Parti Authenticité et Modernité et celui du Mouvement populaire. Mais tous ces partis résisteront-ils à l’épreuve des élections ?
En attendant, le pôle de gauche, constitué à la fin du mois d’octobre dernier par le PPS, le FFD et le Parti travailliste, montre déjà des signes de fatigue. Il y aurait même de la défection dans l’air depuis que le SG du PT, Abdelkrim Benatik, s’est fait porter pâle à une émission de télévision dont l’invité était le dirigeant et ministre PPS Khalid Naciri.
« Ce regroupement n’a pas été créé pour contrer qui que ce soit. Ce regroupement a vu le jour pour améliorer le travail que nous faisons, pour faire avancer les idées de progrès et de modernité. Nous allons rencontrer des résistances, en interne, et nous le savons. Mais une forte volonté politique nous anime pour aller de l’avant et entamer un nouveau processus d’union de la gauche. Nous voulons aller vite mais sans précipitation », affirmaient alors les initiateurs de ce pôle progressiste et moderniste. Des idées généreuses et des monuments de bonnes intentions alors même que les cénacles politiques n’en finissaient pas de s’interroger, forcément sur le mode sceptique. Un FFD et un Parti travailliste à l’opposition mais faisant groupe parlementaire commun avec un PPS, un parti de la majorité, laissaient, au mieux, songeur…
Quant à l’absence de l’Union socialiste des forces populaires de cette alliance à gauche, elle interpelle toujours de plus belle. « On peut toujours prendre le train en marche mais nous avons encore des discussions avec un certain nombre de partis de la gauche qui n’ont pas encore donné de résultats. Il faut prendre le temps qu’il faut mais les rencontres et les discussions existent. Il faut construire sur du solide. En y allant trop vite, on risque de ne pas produire quelque chose de durable. Je le répète, nous ne voulons pas donner l’impression que nous cherchons à forcer la main ni aux uns ni aux autres », expliquait récemment Abdelouahad Radi, le premier secrétaire de l’USFP, à nos confrères de la Vie Eco.
Le paysage politique marocain serait-il en train de se recomposer ? Les alliances se noueront-elles désormais avant les élections pour donner plus de lisibilité aux électeurs ? Que deviendront les alliances stratégiques telle que la Koutla dont tous annoncent la mort mais jamais délivrer le certificat de décès ? Les législatives auront lieu en 2012. En deux ans, toutes les décisions auront le temps de se faire … et se défaire.