A l’heure des concertations autour de la Charte de l’environnement : L’assainissement liquide pose toujours problème


Sofia Aliamet
Samedi 27 Février 2010

A l’heure des concertations autour de la Charte de l’environnement : L’assainissement liquide pose toujours problème
Les habitants du quartier des «Sables d’or», riverains de la plage Sid El Abed, l’une des plus fréquentées de la banlieue sud de Rabat, n’ont pas attendu l’ouverture des débats autour de la Charte de l’environnement et du développement durable pour faire face aux défis environnementaux. Depuis plus de deux ans, ces citoyens sont incommodés par l’odeur nauséabonde émanant d’une « mare »  stagnante qui s’est formée au cœur de leur quartier. En cause : la fosse sceptique du complexe résidentiel Chaâbi proche, inadaptée aux besoins des résidents, et qui déborde ainsi largement sur la voie publique. Outre les odeurs, ce sont avant tout les risques sanitaires et la contamination des canalisations d’eau potable qui baignent dans cette mare qui préoccupent les habitants.     Ces derniers ont d’ailleurs décidé de manifester leur colère en organisant un grand sit-in vendredi 26 février en face du complexe Chaâbi.
Dans le cas précis des « Sables d’or », chacun se renvoie la balle. La Rédal impute en effet la responsabilité de la situation à la commune de Harhoura qui a délivré le permis de construire à Chaâbi alors le complexe ne respectait pas les normes de conception en matière de fosse sceptique, mais en oubliant qu’en tant que délégataire, elle se doit de fournir le service pour lequel elle est payée.
Aujourd’hui, l’assainissement est l’un des défis environnementaux majeurs auquel est confronté  le Royaume. L’urbanisation massive a eu de lourdes conséquences sur la configuration de nos villes tandis que trop souvent encore les infrastructures ne suivent pas.
Les douars situés en zone périurbaine de Casablanca font partie comme tant d’autres de ce que l’on appelle «l’habitat insalubre». Il en va de même pour de nombreuses communes rurales jouxtant la route reliant la capitale économique à Azemmour à l’instar des villages de Bir Jdid, Had Soualem, Tnine Chtouka, etc.
La ville des Alizés est également confrontée à ces problèmes de traitement des eaux usées. La question est ainsi devenue un thème récurrent abordé lors des débats régionaux autour de la Charte de l’environnement, associations locales et citoyens dénonçant tour à tour le manque conséquent d’installations pour pallier durablement le problème.
Aujourd’hui, l’Etat n’a nullement les moyens de procéder à une restructuration de l’ensemble des constructions qui ne répondraient pas aux normes requises. Les coûts de raccordement aux réseaux et d’installation de stations d’épuration sont souvent prohibitifs, et dépassent les moyens dont disposent les communes. Quant aux délégataires, ils préfèrent « ne pas se mouiller » dans des investissements pourtant nécessaires. Pire encore, les intérêts et les bénéfices escomptés priment encore trop souvent sur des considérations environnementales. Ainsi, l’implantation du Sofitel Golf club et du Mazagan Beach Resort s’est faite au détriment de l’immense forêt d’El Jadida. Au moment du lancement de ces projets, aucune véritable communication n’a eu lieu autour du traitement des eaux usées, si ce n’est qu’elles seraient rejetées après traitement. Qu’en est-il réellement ? Quelle est la nature de ce traitement préalable ? Autant de questions qui restent en suspens au vu du vide juridique qui peut exister en la matière.
A l’heure où le Royaume s’apprête à élaborer une Charte nationale de l’environnement et du développement durable, il est de ces questions que nous ne pouvons plus nous permettre d’occulter.
Le traitement des eaux usées est tout aussi important que la réception de l’eau potable ou le raccordement au réseau électrique. Respecter les normes de construction, contraindre les délégataires à accomplir leur mission, et trouver des solutions adaptées aux différents besoins sont autant d’actions à mettre en œuvre désormais. Il y va de la crédibilité de notre pays car ni charte, ni textes de lois ne résoudront ces problèmes s’ils demeurent contournés, et qu’il n’existe pas de lois pénalisant ces crimes écologiques. 


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