La Ligue arabe a adopté samedi un projet de résolution comportant des sanctions contre la Syrie, consistant notamment en un gel des comptes du gouvernement et une interdiction de voyager dans les pays arabes pour des responsables. Ce projet, adopté par les ministres des Finances et de l’Economie lors d’une réunion du Caire, sera soumis dimanche pour approbation aux ministres arabes des Affaires étrangères. Cette résolution prévoit le «gel de toutes les transactions commerciales gouvernementales avec le gouvernement syrien, à l’exception de produits vitaux dont le peuple syrien pourrait se ressentir» . Elle prévoit aussi une «interdiction de voyager dans les pays arabes pour des personnalités et responsables syriens» et le gel des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie et le gel des projets financés par les pays arabes en Syrie. Ce projet de sanctions intervient après que Damas a ignoré vendredi un ultimatum de l’organisation panarabe pour accepter un plan de sortie de crise prévoyant la fin des violences et le déploiement d’observateurs arabes dans le pays. La dernière décision de la Ligue arabe est un «feu vert tacite à une internationalisation de la situation en Syrie et une ingérence dans ses affaires intérieures» , a souligné samedi le ministre syrien des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse Sana. C’est la première réaction officielle de la Syrie à la décision de la Ligue arabe jeudi d’appeler l’ONU à soutenir ses efforts pour un règlement dans ce pays et de lancer un ultimatum au régime syrien qui a expiré vendredi d’accepter l’envoi d’observateurs ou de s’exposer à des sanctions économiques.
«La clause demandant au secrétaire général de l’ONU de prendre des mesures (...) en appelle à une intervention étrangère (en Syrie) plutôt qu’à éviter celle-ci» , a indiqué Walid Mouallem dans un courrier au chef de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. Plusieurs courriers envoyés par la Syrie à la Ligue arabe pour réclamer des «éclaircissements» à des décisions prises depuis début novembre sont restées «sans réponse» , a-t-il ajouté.
Il s’est dit confiant que les pays arabes «sont opposés à une intervention étrangère dans les affaires des pays arabes». Les ministres arabes des Finances et de l’Economie étaient réunis samedi soir au Caire, pour discuter de la mise en place de sanctions économiques contre la Syrie, qui refuse de mettre fin à la répression des manifestations des citoyens.