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La consommation de viandes rouges d’origine inconnue dans la ville s’élève à environ 6.000 tonnes et provient en grande partie des souks limitrophes de la capitale économique, en l’occurrence Mohammédia, Tit Mellil, Tamarès, Kalouti, Firara, Dar Bouazza et Bouskoura.
S’exprimant lors d’un journée d’étude le 24 février à Casablanca, Jamal Ferhan, secrétaire général du Syndicat des patrons du secteur du transport de viandes à Casablanca (SPSTVC), a expliqué que l’abattage clandestin se fait au grand jour puisqu’il s’effectue au vu et au su de tout le monde. «En une décennie, ce phénomène s'est étendu et banalisé avec le silence complice des pouvoirs publics», a-t-il noté.
Le SG du SPSTVC a précisé que la situation est tellement grave que le secteur de la boucherie est moribond et que beaucoup de professionnels du secteur sont menacés de faillite voire d’emprisonnement à cause de leur endettement. « L’abattage clandestin entraîne des pertes économiques importantes pour les acteurs de la filière. La concurrence déloyale risque de nous ruiner. Beaucoup de professionnels sont soit au bord de la faillite soit endettés jusqu’au coup ou se sont convertis dans d’autres activités économiques », a-t-il souligné.
Outre les problèmes économiques, M. Ferhan a évoqué les problèmes sanitaires. Pour lui, l’abattage clandestin constitue un vrai danger pour la santé publique puisqu’il s’effectue le plus souvent dans des conditions d’hygiène déplorables et par des individus peu scrupuleux quant aux règles élémentaires de la propreté. «Pire, l’absence de contrôle vétérinaire favorise l’abattage d’animaux malades et porteurs de germes dangereux pour les consommateurs», a-t-il ajouté.
Mais à qui incombe la faute? L’ensemble des professionnels du secteur ne vont pas par quatre chemins. Ils pointent du doigt le laxisme des autorités publiques (ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Intérieur et le Conseil de la ville) et la complicité de certaines parties de la profession. «L’Etat fait semblant de ne rien voir et fait la sourde oreille à nos requêtes de crainte des hausses des prix. Et certains de nos confrères boudent le nouvel abattoir de Casablanca en raison du manque de compétences et l’autosuffisance», a noté M. Ferhan.
En effet, l’abattoir de Casablanca ne semble pas faire le bonheur de tous les professionnels. Plusieurs d’entre eux pointent du doigt certains dysfonctionnements administratifs et de gestion de l’équipe dirigeante. C’est le cas de Rachid Salaheddine, boucher, qui reproche à la société turque délégataire le manque de main-d’œuvre compétente et qualifiée et l’insuffisance des installations pour répondre à la demande de plus en plus croissante. «L’actuel abattoir produit 1.000 têtes de bovin et entre 1.000 à 2.000 têtes d’ovin alors que l’ancien abattoir a été capable de produire 4.000 têtes de bovin et 4.000 à 5.000 d’ovin», a-t-il indiqué.
Les heures de travail sont également mises en cause. Les professionnels estiment qu’elles sont limitées. Ce qui impacte, selon eux, la qualité de production et les heures de livraison.
La hausse de la TVA fait aussi beaucoup de mécontents. Elle est à 2.5 DH/kg pour la viande bovine et 3 pour l’ovin.
Le SG du SPSTVC pense que les professionnels ne doivent pas jouer le jeu du pro-abattage clandestin et qu’il faut encourager l’abattage conforme au règlement en vigueur. A ce propos, il demande aux pouvoirs publics d’éradiquer les points noirs dans la ville et les zones limitrophes et de faire respecter la loi. Il a également indiqué que les professionnels vont bientôt hausser le ton et éventuellement prendre des mesures nécessaires pour sauvegarder leur emploi.