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Dans l’après-midi, des dizaines de milliers de personnes -200.000 selon les organisateurs- ont manifesté à Rome à l’appel du «peuple violet», collectif d’opposants à Berlusconi, en proclamant que «la loi est la même pour tous».
Samedi, après une courte audience à laquelle le chef du gouvernement italien ne s’était pas rendu, les juges milanais ont décidé de renvoyer le procès au 26 mars.
M. Berlusconi est accusé d’avoir versé 600.000 dollars, en échange de faux témoignages en sa faveur, à son ex-avocat britannique David Mills. Ce dernier avait été condamné à quatre ans et demi de prison, en première instance, puis en appel, mais jeudi la Cour de cassation a jugé que ces faits, avérés, étaient désormais prescrits.
Le cas de Berlusconi, co-accusé de Mills, avait été dissocié en raison d’une loi d’immunité pénale, qu’il avait fait adopter dès son retour au pouvoir en 2008, mais déclarée inconstitutionnelle à l’automne dernier.
Compte tenu de cette «pause», ces faits seront prescrits pour Berlusconi seulement au printemps 2011, selon les calculs des experts.
D’ici là il faut tenir. Pour cela, il a dans sa manche tout un arsenal législatif en préparation : la loi sur «l’empêchement légitime» qui permet au chef du gouvernement d’obtenir automatiquement la suspension d’un procès pendant 18 mois et la loi sur «le procès bref» qui éteint toute action, si justice n’est pas rendue définitivement dans un délai de six ans, ce qui compte tenu de la lenteur de la justice italienne est quasiment impossible.
Vendredi, le Cavaliere a martelé qu’il était bien décidé à poursuivre ces réformes, s’en prenant une énième fois aux «juges rouges» qu’il accuse de «harcèlement» et qu’il a qualifiés cette fois-ci de «talibans».
L’association des magistrats s’est aussitôt insurgée contre «cette escalade intolérable d’insultes et d’agressions à l’égard des magistrats italiens», déjà comparés dans le passé par le Cavaliere à un «peloton d’exécution».
Samedi, dans une lettre adressée au vice-président du Conseil de la magistrature, Nicola Mancino, le président de la République Giorgio Napolitano a demandé que «prévale pour tous le sens de la responsabilité et de la mesure».
Même si une réforme de la justice italienne est unanimement jugée nécessaire pour la rendre plus efficace et raccourcir les procédures, l’opposition n’a cessé de dénoncer ce «tsunami» de lois faites sur mesure.
«Après quinze ans de procès et de guerre contre la magistrature, quelle crédibilité a Berlusconi quand il parle de lutte contre la corruption?», s’est interrogé récemment le chef du groupe Italie des valeurs (idv, opposition) à la chambre des députés, Massimo Donadi.
Hier, le conseil des ministres devait se pencher sur un projet de loi sur «la prévention et la répression de la corruption et de l’illégalité dans l’administration publique».
Ce texte prévoit l’inéligibilité pour toute personne ayant fait l’objet d’une condamnation définitive.
Dans le passé, M. Berlusconi a été poursuivi pour corruption de policiers, fraude fiscale, financement illégal de parti, corruption de juge. Mais il n’a jamais été condamné définitivement : soit il a été innocenté en appel ou en cassation, soit il y a eu prescription.