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L'écrivain sicilien Andrea Camilleri, décédé mercredi à 93 ans, était le "pape" du polar italien avec un style riche et jubilatoire qui avait tiré le roman noir vers la littérature.
"Je n'ai pas peur de mourir, je regrette seulement d'avoir à laisser les personnes que j'aime le plus", écrivait Andrea Camilleri, qui s'est éteint dans un hôpital romain un mois après un arrêt cardiaque, suscitant un débordement d'hommages unanimes à travers le pays.
Auteur prolifique, il était le "père" du célèbre commissaire Montalbano, flic débonnaire et amateur de bonne chère, devenu l'une des figures du roman policier européen et dont les enquêtes ont été adaptées avec succès pour la télévision.
S'il reconnaissait avoir "une dette immense envers le commissaire Maigret de Simenon", il avait choisi le nom de Montalbano en hommage au romancier catalan Manuel Vazquez Montalban, créateur de Pepe Carvalho.
Metteur en scène de théâtre, réalisateur de télévision et scénariste, Andrea Camilleri s'était fait connaître tardivement comme romancier, ce qui ne l'a pas empêché d'être pressenti parfois pour le prix Nobel de littérature.
Le succès a été foudroyant pour son personnage de Salvo Montalbano, dont la première aventure, "La forme de l'eau", était parue en 1994, alors que son auteur avait déjà 69 ans.
"Je l'aime et je le hais à la fois. Je lui dois presque tout, il m'a ouvert la voie pour les autres romans", confiait-il au sujet de son héros au charme rugueux.
"Mais il est envahissant, prétentieux, antipathique, et quand je tombe sur un os, je le vois arriver qui me dit +Moi je ferais comme ça+", racontait le romancier au crâne dégarni et au nez chaussé d'éternelles lunettes carrées, toujours entouré de cendriers débordant de mégots.
Andrea Camilleri était né le 6 septembre 1925 à Porto Empédocle, ville de la côte sud de la Sicile sur laquelle il a calqué "Vigata", la cité imaginaire de ses romans.
Alternant les enquêtes de Montalbano avec de nombreux ouvrages historiques, il a construit une oeuvre monumentale, vendue à plus de 30 millions d'exemplaires à travers le monde et traduite en plusieurs dizaines de langues, où il a tracé un portrait personnel de ses concitoyens et de sa terre natale.
En 2016, alors qu'il a perdu la vue, Andrea Camilleri franchit le cap des 100 ouvrages avec une nouvelle enquête de Montalbano qu'il raconte avoir dictée à son assistante. La dernière, "Il cuoco dell'Alcyon" (Le cuisinier de l'Alcyone), est sortie au printemps 2019 et est passée immédiatement en tête des ventes, comme les précédentes.
Après des études de lettres et de théâtre, militant du Parti communiste, Andrea Camilleri a commencé à travailler comme metteur en scène.
En 1958, il fait découvrir le théâtre de Beckett à l'Italie en mettant en scène à Rome "Fin de partie". Il a aussi beaucoup travaillé sur les pièces de Luigi Pirandello, l'un de ses auteurs préférés avec Leonardo Sciascia, deux Siciliens comme lui.
A la télévision publique, il participe au tournage d'une série télévisée sur le "Commissaire Maigret": "J'ai découvert la technique de Simenon. J'ai appris comment attirer l'attention jusqu'à un certain point, à quel moment semer des indices".
En 1978, il trouve enfin un éditeur pour un premier livre écrit dix ans plus tôt. Un flop.
Après une longue pause, il publie en 1992 "La saison de la chasse", roman basé sur un fait divers authentique, situé à la fin du XIXe siècle dans la bourgade de Vigata.
Le livre est écrit dans un mélange d'italien et de dialecte sicilien qui deviendra la marque de fabrique de Camilleri et... un défi pour ses traducteurs.
"Disons que j'invente 1% des mots mais pour le reste, j'utilise le dialecte des paysans ou des ouvriers siciliens", avait-il confié à l'AFP lors d'une interview à son domicile romain.
Son succès de librairie vaudra au commissaire Montalbano de devenir le héros d'une série télévisée suivie par des centaines de millions de spectateurs à travers le monde, des Etats-Unis à l'Australie en passant par l'Europe et même... l'Iran.
"Je n'ai pas peur de mourir, je regrette seulement d'avoir à laisser les personnes que j'aime le plus", écrivait Andrea Camilleri, qui s'est éteint dans un hôpital romain un mois après un arrêt cardiaque, suscitant un débordement d'hommages unanimes à travers le pays.
Auteur prolifique, il était le "père" du célèbre commissaire Montalbano, flic débonnaire et amateur de bonne chère, devenu l'une des figures du roman policier européen et dont les enquêtes ont été adaptées avec succès pour la télévision.
S'il reconnaissait avoir "une dette immense envers le commissaire Maigret de Simenon", il avait choisi le nom de Montalbano en hommage au romancier catalan Manuel Vazquez Montalban, créateur de Pepe Carvalho.
Metteur en scène de théâtre, réalisateur de télévision et scénariste, Andrea Camilleri s'était fait connaître tardivement comme romancier, ce qui ne l'a pas empêché d'être pressenti parfois pour le prix Nobel de littérature.
Le succès a été foudroyant pour son personnage de Salvo Montalbano, dont la première aventure, "La forme de l'eau", était parue en 1994, alors que son auteur avait déjà 69 ans.
"Je l'aime et je le hais à la fois. Je lui dois presque tout, il m'a ouvert la voie pour les autres romans", confiait-il au sujet de son héros au charme rugueux.
"Mais il est envahissant, prétentieux, antipathique, et quand je tombe sur un os, je le vois arriver qui me dit +Moi je ferais comme ça+", racontait le romancier au crâne dégarni et au nez chaussé d'éternelles lunettes carrées, toujours entouré de cendriers débordant de mégots.
Andrea Camilleri était né le 6 septembre 1925 à Porto Empédocle, ville de la côte sud de la Sicile sur laquelle il a calqué "Vigata", la cité imaginaire de ses romans.
Alternant les enquêtes de Montalbano avec de nombreux ouvrages historiques, il a construit une oeuvre monumentale, vendue à plus de 30 millions d'exemplaires à travers le monde et traduite en plusieurs dizaines de langues, où il a tracé un portrait personnel de ses concitoyens et de sa terre natale.
En 2016, alors qu'il a perdu la vue, Andrea Camilleri franchit le cap des 100 ouvrages avec une nouvelle enquête de Montalbano qu'il raconte avoir dictée à son assistante. La dernière, "Il cuoco dell'Alcyon" (Le cuisinier de l'Alcyone), est sortie au printemps 2019 et est passée immédiatement en tête des ventes, comme les précédentes.
Après des études de lettres et de théâtre, militant du Parti communiste, Andrea Camilleri a commencé à travailler comme metteur en scène.
En 1958, il fait découvrir le théâtre de Beckett à l'Italie en mettant en scène à Rome "Fin de partie". Il a aussi beaucoup travaillé sur les pièces de Luigi Pirandello, l'un de ses auteurs préférés avec Leonardo Sciascia, deux Siciliens comme lui.
A la télévision publique, il participe au tournage d'une série télévisée sur le "Commissaire Maigret": "J'ai découvert la technique de Simenon. J'ai appris comment attirer l'attention jusqu'à un certain point, à quel moment semer des indices".
En 1978, il trouve enfin un éditeur pour un premier livre écrit dix ans plus tôt. Un flop.
Après une longue pause, il publie en 1992 "La saison de la chasse", roman basé sur un fait divers authentique, situé à la fin du XIXe siècle dans la bourgade de Vigata.
Le livre est écrit dans un mélange d'italien et de dialecte sicilien qui deviendra la marque de fabrique de Camilleri et... un défi pour ses traducteurs.
"Disons que j'invente 1% des mots mais pour le reste, j'utilise le dialecte des paysans ou des ouvriers siciliens", avait-il confié à l'AFP lors d'une interview à son domicile romain.
Son succès de librairie vaudra au commissaire Montalbano de devenir le héros d'une série télévisée suivie par des centaines de millions de spectateurs à travers le monde, des Etats-Unis à l'Australie en passant par l'Europe et même... l'Iran.