​Un témoin met en cause l'armée algérienne dans la mort des moines de Tibéhirine


AFP
Samedi 21 Février 2015

​Un témoin met en cause l'armée algérienne dans la mort  des moines de Tibéhirine
Un homme se présentant comme un ex-agent des services secrets algériens, entendu en janvier par le juge français Marc Trevidic, a mis en cause l'armée dans l'assassinat en 1996 des moines de Tibéhirine, a appris l'AFP de source proche du dossier.
L'enlèvement puis la mort de Christian de Chergé, Luc Dochier, Paul Favre Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard, pendant la guerre civile algérienne, a donné lieu à plusieurs versions.
La thèse officielle est celle d'un crime commis par le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni qui contrôlait de nombreux maquis autour du monastère isolé Notre-Dame de l'Atlas, au sud d'Alger, où les moines avaient été kidnappés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Après avoir revendiqué le rapt, l'organisation avait annoncé le 23 mai la décapitation des captifs. Leurs têtes étaient retrouvées le 30 le long d'une route.
Mais cette version a été contestée lors de l'enquête française ouverte en 2004. L'ancien attaché militaire français à Alger a évoqué en 2009 une "bavure" de l'armée algérienne qui aurait tué les moines lors d'un raid d'hélicoptères sur un bivouac de djihadistes, un dérapage qui aurait été maquillé en crime du GIA.
Un nouveau témoignage allant dans ce sens, mais tout aussi difficile à corroborer, a été recueilli le 21 janvier par le juge Trevidic. Mourad B. a expliqué au magistrat être entré fin 2006-début 2007 dans les services algériens, qui l'ont chargé d'infiltrer les rangs islamistes, sous le nom de code d'Abou Nadil.
Disant avoir dépendu du centre territorial de recherche et d'investigations d'Oran (CTRI), il aurait constaté que les groupes jihadistes étaient largement infiltrés par les services algériens: "Des terroristes téléphonaient et j'ai entendu des conversations", "J'ai vu des mères de terroristes venir au centre militaire d'investigations et on leur donnait de l'argent", a raconté Mourad B. au juge.
Quand il exprime le souhait d'arrêter de travailler pour les services, un supérieur le menace: "Si tu nous trahis, on fera ce que le colonel a fait aux moines". Mourad B. quitte l'Algérie début 2011 pour la France. 
Pour tenter de faire le tri entre les versions, les juges, Trevidic et Nathalie Poux, se sont rendus à l'automne en Algérie, notamment pour autopsier les têtes des moines (les corps n'ont jamais été retrouvés). 
Alger a toujours refusé d'envoyer des prélèvements en France pour des analyses.  


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