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Pour plusieurs experts et observateurs, le flou total entoure cette disparition. En effet, personne ne sait si cette administration a été simplement et purement supprimée ou si elle sera rattachée à un autre département. « La situation n’est pas claire et plusieurs questions demeurent en suspens. En effet, on se demande si les Affaires de la migration seront rattachées à l’Intérieur ou s’il y aura création d’un Haut commissariat ou d’une agence spéciale comme il a été souhaité par plusieurs hauts fonctionnaires. Toutefois, ce scénario suscite un autre problème, à savoir celui de la gestion de la question migratoire dans toute sa globalité. Car si c’est effectivement le ministère de l’Intérieur qui gère partout à travers monde les questions afférentes aux étrangers, dans le cas du Maroc, et notamment avec la nouvelle politique de migration, ce rattachement ne peut se faire du jour au lendemain et pose des questions pratiques concernant la gestion de certains aspects de cette politique de migration comme la santé, l’emploi, l’éduction, la culture, entre autres», nous a indiqué Abdelkrim Belguendouz, professeur et chercheur dans le domaine des migrations et de la communauté marocaine à l'étranger. Et d’ajouter : «Cette suppression pose également la question des conventions signées avec des ONG et de la coopération internationale sans parler des enjeux que représente cette disparition au niveau international. En fait, la nouvelle politique migratoire et d’asile a eu des échos favorables au niveau national et international et a permis au Maroc d’occuper une place importante au niveau africain. On imagine mal que ce secteur n’ait plus de visibilité et encore moins qu’il soit supprimé ou abandonné ou tout simplement marginalisé».
Le volet «Marocains résidant à l’étranger» suscite aussi des interrogations chez ce spécialiste de la communauté marocaine à l'étranger. Il s’interroge sur l’étendue des pouvoirs et des compétences qui seront délégués à la nouvelle ministre et si ce département ne risque pas de subir le même sort que celui qu’il avait subi sous le mandat du Rafik Haddaoui, à savoir son rattachement au ministère des Affaires étrangères avant d’être disloqué. «Le dernier mandat d’Abdelkrim Benatik a été transitoire puisque ce dernier a tenu bon et a pu obtenir toutes les délégations sans que le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, n’entrave son action. Aujourd’hui, nous ne savons pas si la situation demeurera la même et si le ministre gardera les mêmes prérogatives», se demande-t-il. Et de poursuivre : «Il est vrai que Nezha El Ouafi, en tant que parlementaire, a fait certaines propositions concernant les MRE qui restent valables aujourd’hui. Mais, est-ce qu’elle va donner un contenu concret à ces propositions ou est-ce qu’elle va se contenter de poursuivre la politique de son prédécesseur, d’autant qu’il n’y aura pas de déclaration gouvernementale devant le Parlement, que son département a changé d’attributions et que son champ d’intervention a été divisé en deux ou simplement réduit ?».
Même au sein des fonctionnaires du département occupé aujourd’hui par Nezha El Ouafi, le flou est total. «L’appellation actuelle du ministère des Affaires étrangères et de notre département indique que le volet migration a disparu et même nous, nous ne savons rien du sort qui sera réservé à ce dossier. Il y a possibilité que notre département continue à gérer ce dossier provisoirement en attendant le décret relatif aux attributions et à l’organisation des nouveaux ministères. Il y a aussi la possibilité que le dossier de la migration soit rattaché à la Direction de la migration et de la surveillance des frontières.
Concernant le volet coopération, il est du ressort du ministère des Affaires étrangères. Bref, nous allons nous retrouver dans la situation d’avant 2013», nous a expliqué une source du département chargé des MRE sous le seau de l’anonymat qui pense néanmoins que le rattachement du dossier des MRE au ministère des Affaires étrangères est de bon augure vu les moyens dont dispose ce ministère de souveraineté (ambassades, consulats) et vu que ce rattachement peut être interprété comme la volonté de l’Etat de donner une plus grande impulsion à ses engagements envers les MRE.
S’agissant des fonctionnaires de l’administration chargée de la migration, notre source nous a précisé que le retrait de ce dossier ne signifie pas la fin de leur mission. Ces commis de l’Etat seront rattachés à d’autres structures du ministère. Idem pour les partenariats et les conventions signés avec les ONG. Notre source estime qu’il n’y aura pas de grand chamboulement puisque la situation sera gérée comme avant la création du département de la migration qui a joué le rôle d’interlocuteur unique alors qu’auparavant il y avait plusieurs points focaux (ministère de l’Emploi, de la Santé, de l’Intérieur, des Affaires étrangères…).
Cependant, notre source estime que la disparition de ce département demeure inconcevable vu le rôle important que ce secteur a joué en tant que levier politique et moyen d’action de la diplomatie nationale au cours des cinq dernières années, que ce soit au niveau de l’ONU ou de l’UA et qui a permis au Royaume de gagner en visibilité au niveau international.