-
Racisme structurel et institutionnel: Une discrimination silencieuse mais omniprésente que subissent les Marocains et autres groupes racialisés en Europe
-
Amina Bouayach : Le Maroc, un acteur majeur dans le domaine des droits de l’Homme au niveau continental
-
El Hassan Daki : Les droits de l’Homme et la prévention de la torture, une priorité première de la politique pénale
-
Une délégation de Sénateurs américains reçue par le ministre délégué chargé de l’Administration de la défense nationale et par le Général de Corps d’Armée, Inspecteur Général des FAR
-
Nasser Bourita s’entretient avec une délégation sud-africaine de l'ANC et des Sénateurs américains
Entre un ministre de la Communication islamiste qui annonce vouloir saisir la HACA pour cause de diffusion d’images d’un concert en violation de la loi audiovisuelle et des députés eux aussi islamistes qui en appellent à l’interdiction (encore une) du Festival Mawazine, la polémique a pris des proportions insoupçonnées. Dans les rangs de la majorité gouvernementale, la gêne était perceptible dès les premières heures qui ont suivi le tweet de Mostafa El Khalfi condamnant avec force la diffusion du concert de la star américaine, d’origine portoricaine. «Le parti du chef du gouvernement s’est en effet érigé en opposition féroce à un festival qui compte et que les stars mondiales ont intégré dans leurs agendas. De plus la grille de lecture des ténors du PJD renvoie directement à leur concept d’art propre », s’indigne ce député de l’USFP.
Avec le concert de Jennifer Lopez, les fissures d’une majorité furieusement bigarrée apparaissent davantage. Avec la réaction de deux figures appartenant au Mouvement populaire et au PPS, la question du modèle de société est posée avec force. Sur sa page Facebook, Lahcen Haddad, le ministre haraki du Tourisme, donne sa position sans la moindre ambiguïté. Son modèle de société, il l’a choisi et il est construit sur des valeurs de liberté, de diversité, d’ouverture et de tolérance. «Nous prônons aujourd’hui un Maroc d’ouverture et en même temps on veut s’offusquer d’une représentation qui est, avant tout, artistique. Le respect de chacun veut que l’on respecte ceux qui aiment ce type de spectacles et ceux qui ne les aiment pas. Ceux dont les valeurs n’y voient rien de choquant et ceux qui par contre y trouvent à redire. C’est ce qu’on appelle la liberté d’autrui, la liberté de penser et la liberté d’agir. Ceux qui aiment ont eu le plaisir de se rendre au spectacle ou de le regarder sur la chaîne publique 2M. Quant à ceux qui n’aiment pas, ils avaient la latitude de ne pas se rendre à ce spectacle ou à changer de chaîne», écrit dans son post ce ministre qui dit haut et fort ne pas comprendre une telle polémique.
Haddad : «Arrêtons de polémiquer
sur des petits sujets»
Celui qui est porte-parole du Mouvement populaire affiche clairement son camp. Et son camp n’est certainement pas celui du PJD et du MUR, la caution religieuse du parti majoritaire. «Mawazine est un festival prestigieux qui fait le renom du Maroc et qui prône un Maroc d’ouverture, de diversité et de tolérance…C’est cette image qui doit être défendue… Alors arrêtons de polémiquer sur des petits sujets sans intérêt qui, in fine, ne servent pas l’intérêt du pays», écrit-il sur sa page Facebook. Question : le Mouvement populaire serait-il en train de se démarquer de la ligne pjdiste même si le post de Lahcen Haddad a été supprimé de sa page?
Au PPS, on n’est pas allé aussi loin, mais on a réagi quand même. Dès le 1er juin, Nabil Benabdallah, le secrétaire général et ministre de l’Habitat et de la Politique la ville, a fait savoir sa position sur la polémique Mawazine Vs 2M.
« Au sujet de Mawazine, un appel au calme et à la retenue est nécessaire. Sachons préserver notre capacité à vivre ensemble », tweetera cet homme de gauche dont la famille politique a fait alliance avec les islamistes.
En attendant, les composantes de la majorité gouvernementale ont justement de plus en plus de mal à montrer leur capacité à vivre ensemble.