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Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte cultive une image joviale sur ses terres mais en Europe, il est désormais surnommé "Monsieur Non" pour avoir bloqué jusqu'ici un accord sur un vaste plan de relance post-coronavirus.
Considéré comme le leader officieux des pays dits "frugaux" - les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark, la Suède et la Finlande -, Rutte endosse le rôle du méchant en prenant une position ferme qui a forcé les dirigeants européens à prolonger leur sommet éreintant pour un quatrième jour.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a reproché dimanche au "gars néerlandais" de bloquer un accord et de le détester personnellement. Des diplomates d'autres pays ont été encore moins élogieux en privé.
Impénitent, M. Rutte veut qu'en échange de subventions, des réformes strictes soient imposées aux Etats du Sud de l'UE, principaux bénéficiaires du plan massif de soutien à l'économie en discussion à Bruxelles, au moment où une récession historique frappe l'Europe.
Premier ministre libéral, au pouvoir depuis près d'une décennie - ce qui fait de lui un des dirigeants européens restés les plus longtemps en poste - il a averti après une nouvelle nuit épuisante de pourparlers que le sommet "(pouvait) encore échouer".
Pour lui, il ne s'agit pas se faire des amis, "et d'aller fêter les anniversaires des uns et des autres pour le restant de nos jours", a-t-il ironisé. "Chacun est ici pour défendre les intérêts de son propre pays", a-t-il déclaré lundi devant des journalistes néerlandais à Bruxelles.
Une réputation de frugalité lui colle à la peau. Jamais marié, il vit à 53 ans dans le même appartement qu'il a acheté après avoir obtenu son diplôme, conduit une Saab d'occasion lorsqu'il ne se déplace pas à vélo et enseigne l'instruction civique en tant que bénévole dans un collège.
"Il ne semble pas vraiment se soucier des biens matériels", a déclaré à l'AFP Pepijn Bergsen, chercheur au sein d'un programme sur l'Europe à Chatham House, un institut politique basé à Londres.
M. Rutte, personnage jovial à l'allure dégingandée et doté d'un instinct politique aiguisé, possède de solides alliés qui lui ont permis de former trois gouvernements de coalition dans un paysage politique parfois fragmenté aux Pays-Bas, une "nation de prédicateurs et de vendeurs" adepte du calvinisme et historiquement reconnue comme une puissance commerciale.
En prévision des élections législatives de mars prochain, M. Rutte sait qu'il doit couper l'herbe sous le pied des eurosceptiques et des partis d'extrême droite s'il décide de briguer un quatrième mandat.
En avril dernier, il avait été interpellé par un chauffeur de camion, qui l'appellait à "ne pas donner d'argent aux Italiens et aux Espagnols". Il avait répondu en riant : "Non, non, non!", une réplique qui lui a valu son nouveau surnom, "Monsieur Non".
Interrogé à ce propos lundi par des journalistes, M. Rutte a répondu qu'il "ne se laissait pas distraire par des bruits de fond", ajoutant qu'il travaillait dur pour défendre les intérêts des Néerlandais, "clairement liés à un intérêt européen".
Depuis la sortie de l'UE du Royaume-Uni au début de l'année, les Pays-Bas ont récupéré le rôle de réfractaire sur les questions budgétaires que les Britanniques endossaient.
Le président français Emmanuel Macron a comparé dimanche Mark Rutte à l'ex-Premier ministre britannique David Cameron, adepte lui aussi d'une ligne dure lors des sommets européens, soulignant que "ce genre de positionnement finissait mal", en référence au Brexit.
La position ferme de M. Rutte sur la crise migratoire en Europe et sur la dette grecque dans les années 2010 avait déjà agacé certains Etats membres.
Ancien directeur des ressources humaines chez le géant Unilever, M. Rutte porte des idées profondément enracinées au sein de son propre parti (VVD) et dans la majorité, observe M. Bergsen.
"On essaie parfois d'expliquer la ligne dure des Pays-Bas par : +c'est une année électorale, ils ne peuvent donner l'impression de jeter l'argent par les fenêtres ...", note-t-il.
"Mais en fait, à La Haye, la plupart" des élus soutiennent cette position, estime M. Bergsen.
"Ils croient vraiment que s'ils donnent de l'argent sans contrepartie aux Italiens, c'est de l'argent gaspillé. Et je ne serais pas surpris que Rutte le pense aussi", conclut-il.
Considéré comme le leader officieux des pays dits "frugaux" - les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark, la Suède et la Finlande -, Rutte endosse le rôle du méchant en prenant une position ferme qui a forcé les dirigeants européens à prolonger leur sommet éreintant pour un quatrième jour.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a reproché dimanche au "gars néerlandais" de bloquer un accord et de le détester personnellement. Des diplomates d'autres pays ont été encore moins élogieux en privé.
Impénitent, M. Rutte veut qu'en échange de subventions, des réformes strictes soient imposées aux Etats du Sud de l'UE, principaux bénéficiaires du plan massif de soutien à l'économie en discussion à Bruxelles, au moment où une récession historique frappe l'Europe.
Premier ministre libéral, au pouvoir depuis près d'une décennie - ce qui fait de lui un des dirigeants européens restés les plus longtemps en poste - il a averti après une nouvelle nuit épuisante de pourparlers que le sommet "(pouvait) encore échouer".
Pour lui, il ne s'agit pas se faire des amis, "et d'aller fêter les anniversaires des uns et des autres pour le restant de nos jours", a-t-il ironisé. "Chacun est ici pour défendre les intérêts de son propre pays", a-t-il déclaré lundi devant des journalistes néerlandais à Bruxelles.
Une réputation de frugalité lui colle à la peau. Jamais marié, il vit à 53 ans dans le même appartement qu'il a acheté après avoir obtenu son diplôme, conduit une Saab d'occasion lorsqu'il ne se déplace pas à vélo et enseigne l'instruction civique en tant que bénévole dans un collège.
"Il ne semble pas vraiment se soucier des biens matériels", a déclaré à l'AFP Pepijn Bergsen, chercheur au sein d'un programme sur l'Europe à Chatham House, un institut politique basé à Londres.
M. Rutte, personnage jovial à l'allure dégingandée et doté d'un instinct politique aiguisé, possède de solides alliés qui lui ont permis de former trois gouvernements de coalition dans un paysage politique parfois fragmenté aux Pays-Bas, une "nation de prédicateurs et de vendeurs" adepte du calvinisme et historiquement reconnue comme une puissance commerciale.
En prévision des élections législatives de mars prochain, M. Rutte sait qu'il doit couper l'herbe sous le pied des eurosceptiques et des partis d'extrême droite s'il décide de briguer un quatrième mandat.
En avril dernier, il avait été interpellé par un chauffeur de camion, qui l'appellait à "ne pas donner d'argent aux Italiens et aux Espagnols". Il avait répondu en riant : "Non, non, non!", une réplique qui lui a valu son nouveau surnom, "Monsieur Non".
Interrogé à ce propos lundi par des journalistes, M. Rutte a répondu qu'il "ne se laissait pas distraire par des bruits de fond", ajoutant qu'il travaillait dur pour défendre les intérêts des Néerlandais, "clairement liés à un intérêt européen".
Depuis la sortie de l'UE du Royaume-Uni au début de l'année, les Pays-Bas ont récupéré le rôle de réfractaire sur les questions budgétaires que les Britanniques endossaient.
Le président français Emmanuel Macron a comparé dimanche Mark Rutte à l'ex-Premier ministre britannique David Cameron, adepte lui aussi d'une ligne dure lors des sommets européens, soulignant que "ce genre de positionnement finissait mal", en référence au Brexit.
La position ferme de M. Rutte sur la crise migratoire en Europe et sur la dette grecque dans les années 2010 avait déjà agacé certains Etats membres.
Ancien directeur des ressources humaines chez le géant Unilever, M. Rutte porte des idées profondément enracinées au sein de son propre parti (VVD) et dans la majorité, observe M. Bergsen.
"On essaie parfois d'expliquer la ligne dure des Pays-Bas par : +c'est une année électorale, ils ne peuvent donner l'impression de jeter l'argent par les fenêtres ...", note-t-il.
"Mais en fait, à La Haye, la plupart" des élus soutiennent cette position, estime M. Bergsen.
"Ils croient vraiment que s'ils donnent de l'argent sans contrepartie aux Italiens, c'est de l'argent gaspillé. Et je ne serais pas surpris que Rutte le pense aussi", conclut-il.