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Issam et Mohannad ne font donc pas dans la symbolique. Ils réclament haut et fort un droit qu’ils disent pourtant stipulé à la fois dans la Constitution et dans les conventions et déclarations des droits humains. La dignité, disent-ils, mérite bien tant de fatigue.
Mercredi, les deux jeunes sont arrivés à Sidi Yahya. Ils ont été accueillis par des partisans de la même cause et autres militants des droits humains. Un signe de solidarité et de protestation contre les politiques publiques. Un moment de repos. Un moment d’évoquer les circonstances dans lesquelles est intervenue leur décision. Puis, le lendemain matin, rebelote. L’on devrait poursuivre le chemin vers le Nord. Plus précisément vers la ville marocaine occupée par notre voisin du Nord : Sebta.
Pourquoi Sebta et pas Rabat, comme c’était l’habitude pour une grande partie des protestataires? Eh bien, Issam et Mohannad estiment que les années passées ont connu des dialogues, des promesses et des luttes qui n’ont abouti à rien. Les autorités savent déjà ce dont souffrent les jeunes à Tan Tan comme ailleurs, en vain. Pourquoi continuer à suivre le même sentier donc ? Ils comptent ainsi demander l’asile social à l’Etat espagnol.
Certes, le secteur public ne peut plus embaucher autant de monde. Mais, il est clair que les jeunes d’aujourd’hui souffrent de l’existence d’un secteur privé fébrile auquel il manque un déclic pour prendre son élan. «Tous les projets basés sur l’initiative privée et l’accompagnement des jeunes butent contre de grandes entraves, à savoir l’absence d’un réel soutien et d’un accompagnement post-création d’entreprise», s’accordent à dire les spécialistes. En attendant, Issam, Mohannad et leurs compères continueront toujours à tirer la sonnette d’alarme. Mais, encore faut-il trouver une réponse à la question posée, par Ernest Hemingway : «Pour qui sonne le glas?».