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Au cours de la dernière décennie, le petit-lait, qui résulte du caillage ou séparation des liquides des solides du lait pour fabriquer du fromage, est devenu une industrie à plusieurs milliards d'euros.
Il a longtemps été considéré comme un déchet encombrant produit en grandes quantités par l'industrie fromagère. Mais des recherches ont récemment prouvé que ce liquide est en fait l'une des meilleures sources naturelles de protéines, assurent des analystes.
Compléments pour les culturistes, repas renforcés en protéines pour les seniors, laits infantiles: la demande pour le petit-lait a explosé ces cinq dernières années. A tel point que des sociétés ne travaillant traditionnellement pas dans les produits laitiers veulent leur part du pactole.
L'année dernière, la poudre de petit-lait, également appelée lactosérum, représentait un marché mondial de 7,6 milliards d'euros, une hausse de 36% par rapport à 2011, assure Tage Affersholt, spécialiste du marché des produits laitiers pour le Business Consulting Group, basé au Danemark.
Et en 2017, le marché sera de 9 milliards d'euros, assure M. Affersholt à l'AFP. La demande "ne cesse d'augmenter, indépendamment des performances relativement mauvaises de l'économie mondiale". Les perspectives sont radieuses avec l'accroissement du nombre de seniors dans les pays occidentaux et la croissance de la classe moyenne en Asie.
Les investissements dans l'industrie du petit-lait dépassent trois milliards d'euros depuis 2012, dont deux milliards rien qu'en Europe.
"Dans le passé, le petit-lait ne valait rien, était uniquement bon pour le bétail", confirme Kevin Bellamy, analyste des produits laitiers chez Rabobank: "Aujourd'hui, il forme une partie essentielle des bénéfices des sociétés laitières".
Les Pays-Bas, notamment célèbres pour leurs fromages comme le Gouda ou l'Edam, sont l'un des plus importants producteurs de poudre de lactosérum déminéralisé, utilisée dans les laits infantiles. Et ils investissent massivement dans la recherche et le développement de nouveaux produits.
FrieslandCampina, l'une des plus grandes coopératives laitières au monde, produit actuellement plus de 350.000 tonnes de "matières sèches" de lactosérum par an.
"C'est un produit à la mode, qui résonne chez le consommateur", assure à l'AFP Fraser Tooley, chargé de développer les affaires de la coopérative, qui a investi quelque 600 millions d'euros pour améliorer la technologie, les capacités de production et la qualité des produits.
Elle a également ouvert un centre de recherches à l'université de Wageningen, dans le centre des Pays-Bas. Plus de 300 chercheurs y travaillent à développer de nouveaux produits, dont une nouvelle gamme de produits alimentaires fortifiés grâce au lactosérum.
"Le petit-lait joue un rôle essentiel dans la stratégie future de la société", assure M. Tooley.
Fonterra, l'un des principaux exportateurs de produits laitiers au monde, construit un centre de production à côté d'une usine à fromage dans le nord des Pays-Bas.