​Le traitement des margines revêt un caractère urgent

Ayant pris conscience de l’impact négatif du rejet des margines issues des huileries sur l’environnement, l’Association des propriétaires des huileries modernes de Taounate a organisé,  en collaboration avec la Faculté des sciences Dhar El Mahraz  et la direction régionale de l’agriculture Fès-Boulemane, le 27 mai dernier à Fès, la première journée nationale sur le traitement et la valorisation des sous-produits oléicoles sous le thème «Perspectives pour un développement durable». 
 Par ailleurs, le rejet des déchets oléicoles sans traitement dans le milieu naturel asphyxie toute forme de vie, les margines issues du processus d’extraction de l’huile d’olive constituent la principale source de pollution, certes épisodique mais combien importante, surtout qu’elle est peu biodégradable et peut s’étendre dans le temps et l’espace, d’où  la nécessité d’impliquer, aujourd’hui plus que jamais, les chercheurs, professionnels et opérateurs politiques et économiques du Maroc  sur l’intérêt que représente l’accompagnement du secteur des huileries pour qu’ils participent non seulement à la préservation des ressources naturelles et la sauvegarde de l’environnement mais aussi à l’optimisation et valorisation des sous-produits qui en résultent.  
Pour ce, d’éminents chercheurs et experts marocains et étrangers ont pris part à cette journée pour débattre des risques inhérents à l’évacuation des margines et grignons humides dans la nature. Cette journée s’est déroulée en deux ateliers, le premier a été dédié au traitement des margines, tandis que le second a été consacré à la valorisation des rejets de la trituration des olives.
«Cette manifestation a pour objectif d’échanger les expériences et les points de vue entre les professionnels, acteurs politiques et autorités publiques pour développer des stratégies scientifiques réalisables permettant de traiter les margines de façon à préserver l’environnent tout en assurant une rentabilité économique pour les promoteurs du secteur», souligne Mohamed Fouad Mansouri, président de l’Association des propriétaires des huileries modernes de Taounate, et d’ajouter : «L’organisation de cette journée vise aussi à sensibiliser les autorités publiques à la nécessité de mettre en place un arsenal juridique qui comblera les lacunes contenues dans les textes et lois existants régissant l’activité de ce secteur».
En outre, la production totale des olives a connu une certaine fluctuation avec une tendance nette à la hausse, soit 782.200T durant la période 2004-2008  et a grimpé à 1.344.540T en moyenne durant la période 2009-2013. Pour cette dernière production, la quantité triturée est de l’ordre de 75%, soit 1.000.000 T donnant une quantité de 685.000T de margines.  Toujours selon les mêmes indicateurs globaux de la filière oléicole, la superficie réservée à l’olivier passera de 933.000 ha en 2013 à 1.220.000 ha d’ici 2020, soit d’une production totale en olives de 1.140.000T en 2013 à 2.500.000T en 2020, chose qui ne sera pas sans conséquences sur la quantité des sous-produits, d’où la nécessité de fédérer les efforts afin de valoriser ces sous-produits soit sur le plan agricole en les transformant en aliments pour bétail, et engrais pour fertiliser le sol, soit sur le plan énergétique ou pharmaceutique.