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Mustapha El Khalfi a le droit d’avoir ses goûts mais il doit, une fois pour toutes, renoncer à l’idée qu’il doit mettre celui des autres sous tutelle et surtout à cette tendance moralisatrice à l’extrême à l’égard du goût de la jeunesse marocaine. En tout cas, il n’a jamais été efficace de vouloir censurer quoi que ce soit. Et tous ceux qui voulaient regarder ce film l’ont vu, chacun à sa manière. Certains en streaming, d’autres devant leur petit écran après se l’avoir procuré à un prix dérisoire qui ne dépasse pas les 8 DH, alors que de jeunes étudiants ont décidé de le projeter en présence même du réalisateur dans une école supérieure de Rabat, une institution franco-marocaine qui se trouve être chapeautée par le PDG de la SNRT, Fayçal Laârichi. Sauf que même ceux-là n’ont pas échappé à l’œil vigilant de Mustapha El Khalfi et à son sens de censure démesuré. «Il a été décidé hier (lundi) d'adresser une correspondance de la part du directeur du CCM à l'intéressé, sachant que la projection dans des établissements requiert, en plus du visa d'exploitation commerciale, l'obtention du visa culturel», a-t-il précisé en répondant à une question orale à la Chambre des représentants. Et d'affirmer que lors de la réunion du Conseil d'administration du CCM, qui devait se dérouler mercredi, «l'accent sera mis sur la nécessité de respecter les lois en vigueur, notamment en matière des questions en relation avec les principes constitutionnels du pays». El Khalfi a également cité des cas d'interdiction de films dans plusieurs pays «dont la Grande-Bretagne qui avait refusé un film évoquant des cas de violences sexuelles en relation avec une famille juive et la France qui avait interdit un film lors de la crise de Charlie-Hebdo». Mais ce que le porte-parole du gouvernement semble perdre de vue, c’est qu’en aucun cas un ministre de Communication de ces deux pays n’a affiché autant d’arrogance en prenant une telle décision de manière unilatérale mais celle-ci a été déléguée à une commission compétente. D’ailleurs, même chez nous aussi, le texte est clair et l’article 8 de la loi n° 20-99 relative à l’organisation de l’industrie cinématographique affirme que «toute exploitation commerciale d’un film cinématographique sur le territoire national ainsi que du matériel publicitaire y afférent est subordonnée à l’obtention d’un visa délivré par le directeur du Centre cinématographique marocain sur décision d’une commission, dite commission de visionnage des films cinématographiques, qui siège audit centre».
Si le ministre de la Communication est tellement soucieux des valeurs des Marocains qui doivent être défendues et de l’image de la femme marocaine, il doit avant tout s’inquiéter de la situation de ces femmes exploitées régulièrement et réduites à la prostitution, de ces mamans qui, faute d’infrastructures, accouchent devant les portails d’hôpitaux, de ces fillettes qui sont mariées contre leur gré alors que leur place est toujours sur les bancs de l’école. Mais pour El Khalfi, cela ne fait pas partie de ses préoccupations, puisque, pour lui, il y a priorité et priorité…