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«La menace terroriste a entravé, d’une manière directe ou indirecte, le processus de changement démocratique surtout dans certains pays d’Asie, du monde arabe et du Moyen-Orient», a affirmé Mohamed Derouiche, président de la Fondation lors de l’ouverture de ce colloque tenu à la Bibliothèque nationale à Rabat. Il a assuré que la pensée démocratique constitue la méthode la plus efficace pour éradiquer le terrorisme ainsi que toutes les formes de violence, à condition de s’engager sur la voie de son enracinement dans tous les espaces publics et de consacrer ses mécanismes parmi tous les acteurs de la société.
Il a également souligné que ce colloque permettra d’approcher la relation entre le terrorisme en tant que désir de destruction et la démocratie en tant que désir de vie. «Sans doute, vous (les experts) allez proposer des angles et des approches diverses pour aborder ce sujet, qu’elles soient divergences ou convergentes, ce qui permettra à cette rencontre internationale d’élaborer des propositions et des recommandations utiles pour les intervenants et les acteurs concernés par les questions du terrorisme, et également pour les responsables gouvernementaux et les partis politiques visant à mettre à niveau la pratique démocratique», a-t-il assuré.
Pour Mohamed Derouiche, l’expérience a montré que l’approche sécuritaire demeure insuffisante pour faire face aux dangers terroristes. Outre celle-ci, les décideurs politiques ont besoin également d’autres approches conçues par des intellectuels, des penseurs et des experts. «Notre initiative a pour but de créer les conditions d’un dialogue serein sur des questions brûlantes, ainsi que l’échange d’expertises et d’expériences en vue de construire un monde meilleur», a-t-il argumenté. Et d’ajouter : «Il est extrêmement important que les pays adoptent des approches défensives et des politiques proactives qui ont montré leur efficacité comme c’est le cas de l’expérience marocaine entre autres. Mais le plus important, c’est d’insister sur les approches liées à l’éducation et la socialisation sociales des citoyens, à la lutte contre la pauvreté et la précarité, et à l’encouragement des programmes de développement et la culture du dialogue».
A noter que la séance d’ouverture a été marquée par des interventions des associations des familles des victimes du terrorisme au Maroc et en Espagne. Il s’agit, en l’occurrence, du témoignage de Souad El Khamal, présidente de l’Association marocaine des victimes du terrorisme et de celui de Barbara Duhrhkop dont le mari a été assassiné il y a 31 ans par l’organisation séparatiste basque ETA.
Repenser les principes de l’action antiterroriste internationale
La scène internationale vit au rythme de la recrudescence de la violence de masse. Celle-ci est multiforme et constitue une menace géostratégique. Elle connaît également un développement rapide en termes de diversité et de périmètre. De caractère politique, elle affecte profondément les équilibres de l'ordre social. En agissant sur les individus, les organisations tout autant que les institutions, elle impacte le domaine des valeurs et suscite des phénomènes sociaux inquiétants.
L'intensification du terrorisme dans le monde, depuis le début du 3ème millénaire, a conduit à une professionnalisation des groupes activistes. Le terrorisme sert aussi comme une fabrique des conflits ou du moins comme un facteur aggravant. Les différentes stratégies de lutte contre ce phénomène, élaborées par la communauté internationale, n'ont jusque-là réussi ni à le ralentir ni à l'éradiquer, accentuant, en revanche, ses implications sociales et économiques négatives, à l'échelle mondiale. Ce constat d'échec exige de repenser les principes de l'action internationale. Il appelle à de nouvelles méthodes capables de circonscrire la complexité de l'objet de cette lutte. Les récents développements du terrorisme montrent l'aptitude de ses promoteurs à concevoir de nouvelles stratégies de combat et de les complexifier, à inventer des modalités organisationnelles ou de les faire varier. Les choix sécuritaires des stratèges internationaux ont précipité un nouveau paradigme : la lutte contre le terrorisme qui a eu recours à l'argument de la violence (contre-terrorisme, violence légitime) a inversement exacerbé le terrorisme contre cette dernière. La génération de violence qui en a résulté a produit des ambivalences, concernant notamment les postures et les procédures adoptées par la communauté internationale. L'effet de contamination qui transnationalise la violence agit comme une tache d'huile. Il constitue un agent de dissémination qui, aujourd'hui, remet en cause l'approche sécuritaire pure et dure; il la décrédibilise au nom d'une démarche multidimensionnelle souhaitée.
Le colloque de la Fondation Fikr pour le développement, la culture et les sciences compte principalement interroger les forces actives dans le champ terroriste, le référentiel idéologique et doctrinal de légitimation ainsi que les nouveaux modes d’expression.