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Ils ont démenti le fait qu’ils auraient entretenu une quelconque relation « contre nature » comme indiqué dans l’acte d’accusation. Ils ont également réfuté le fait d’avoir porté publiquement atteinte à la pudeur en précisant qu’ils n’ont, en aucun cas, enlevé leurs habits et pris des photos relevant de l’obscénité. Pour eux, il s’agit bien d’une simple promenade près de la Tour Hassan où ils avaient l’intention de prendre quelques photos en guise de souvenir.
Des propos que semblent confirmer, selon leurs avocats, les PV de la police et les objets réquisitionnés. D’après la défense, l'appareil photo, les téléphones et les sacs réquisitionnés sur place ne comportent aucun élément de preuve. D’autant plus que ces P.V ne contiennent aucune preuve justificative du type de relation entre les deux hommes ni la date et le lieu où les faits se sont déroulés. Pis, aucun élément d’enquête soutenant cette accusation ne figure sur lesdits PV.
A noter que le Parquet a refusé la requête des avocats sollicitant l’examen des objets réquisitionnés. Un refus jugé inacceptable par la défense qui n’a pas hésité à user de fermeté en affirmant que : « Le Parquet est censé défendre la société et les droits des individus : pourquoi ce refus de nous laisser voir les objets réquisitionnés ? On connaît la dimension politique du procès mais il faut s'en tenir aux éléments de preuve et aux principes de la justice. Le droit compte-t-il toujours ou organisons-nous des procès expéditifs comme HRW l'a décrit, dans l’un de ses rapports sous le titre « justice TGV, de l'arrestation à la prison ? ».
La défense est allée plus loin. Elle estime qu’il y a eu volonté délibérée et malintentionnée de la police de gonfler le dossier afin d'influencer la décision du procureur. A ce propos, les avocats ont révélé une contradiction entre un écrit adressé au procureur et les PV d'enquête, d'arrestation et d'audition ainsi que les objets saisis. Alors que ledit écrit évoque la survenue d’un acte contre nature entre deux personnes du même sexe et en flagrant délit, les PV accompagnant cet écrit ne font mention d’aucun acte illicite et n’indiquent pas que les deux individus s’enlaçaient et s’embrassaient contrairement à ce qui fut avancé.
Concernant les accusations de torture subie par les deux accusés et l’affirmation selon laquelle leurs aveux auraient été arrachés suite aux violences physiques et morales qu’ils ont subies lors des interrogatoires, la défense a recouru à des images diffusées par la chaîne nationale «Al Oula» montrant des traces de maltraitance sur les corps des accusés. « Comment peut-on expliquer que des personnes avouent devant la police et nient devant le Parquet ? Cela suscite moult interrogations sur les conditions dans lesquelles l’interrogatoire s’est déroulé. Les photos diffusées par les médias montraient des traces de torture. De plus, au moment de l'interrogatoire en garde à vue, les deux prévenus n'ont pas bénéficié des garanties dues à toute personne mise en cause, à savoir le droit au silence, le droit de contacter sa famille, le droit d’appeler un avocat ou de se voir commettre un avocat d'office », a précisé l’un des avocats.
Après cette intervention de la défense, le président a décidé de lever la séance et de reporter le procès à vendredi prochain.