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Depuis le 15 septembre, l'équipe du projet "Retour à Anticythère", dirigée par Brendan Foley et Theotokis Theodoulou du ministère de la Culture grec, cartographie et fouille l'épave. Mais les restes sont dispersés sur une zone beaucoup plus grande que ce que les premières observations laissaient penser. Dissimulés sous les sédiments, les restes de l'épave d'Anticythère semblent couvrir près de 300 mètres du fond marin.
De plus, les premières fouilles ont permis de remonter d'énormes ancres. Ces deux observations amènent à penser que le navire est beaucoup plus grand que les scientifiques ne l'imaginaient : peut-être jusqu'à 50 mètres de long. "Les preuves montrent que c'est le plus grand naufrage antique jamais découvert", affirme Brendan Foley.
Selon leur communiqué, les membres de l'opération "Retour à Anticythère" ont déjà remonté de la vaisselle, des éléments du navire, et une lance en bronze géante. L'immense javelot mesure plus de 2 mètres de long. Trop volumineux et lourd pour avoir été une véritable arme, les chercheurs pensent qu'il pourrait avoir appartenu à une statue géante, "peut-être un guerrier ou la déesse Athéna", d'après Brendan Foley.
Face à de telles trouvailles, les archéologues envisagent déjà de reprendre leurs recherches l'an prochain. D'après Theotokis Theodoulou, le travail effectué est "très prometteur". Pour lui, il ne fait aucun doute que l'épave d'Anticythère mérite encore d'être fouillée : "Nous avons beaucoup de travail à faire sur ce site afin de découvrir ses secrets". Mais l'opération n'est pas si simple.
Découverte en 1900 par des pêcheurs d'éponges, il a fallu attendre plus d'un siècle pour que l'épave d'Anticythère se dévoile. Elle repose en effet à 55 mètres de profondeur, une distance bien trop grande pour plonger simplement. Heureusement, Brendan Foley et Theotokis Theodoulou ont profité de plus de cent ans de progrès technologiques. Par exemple, la cartographie 3D de l'épave a été réalisée grâce à des caméras montées sur un véhicule sous-marin autonome. Les plongeurs de l'équipe scientifique ont eux utilisé la technologie du recycleur.
Un appareil de plongée autonome qui filtre et utilise l'air expiré : le dioxyde de carbone est capté et l'oxygène recyclé. Cela leur a permis de rester en plongée autour de l'épave pendant trois heures d'affilée. Plus exotique, la technologie Exosuit a donné au chercheur qui l'a enfilé l'apparence d'un Iron Man des fonds marins.
Dans cette impressionnante armure de métal, l'opérateur peut rester jusqu'à 50 heures et plonger jusqu'à 300 mètres de profondeur d'après le WHOI. Des pinces au niveau des mains lui permettent de manipuler des objets lors des fouilles. Des technologies de pointe qui ne sont pas de trop pour étudier Anticythère. A l'époque, les pêcheurs d'éponges avaient souhaité fouiller eux-mêmes l'épave. Le bilan avait été d'un mort et de deux paralysés.