​L'Afrique du Sud déploie l'armée pour enrayer les violences xénophobes


Jeudi 23 Avril 2015

​L'Afrique du Sud déploie l'armée pour enrayer les violences xénophobes
L'Afrique du Sud a commencé à déployer l'armée mardi, notamment dans le township d'Alexandra à Johannesburg, pour aider la police à enrayer les violences xénophobes qui ont fait au moins sept morts en avril dans le pays.
Réclamée par les associations de la diaspora africaine en Afrique du Sud depuis plusieurs jours, la mobilisation exceptionnelle de l'armée est "le dernier recours", a déclaré la ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula qui a également annoncé le déploiement de troupes au Kwazulu-Natal (est), la province de la ville portuaire de Durban, où ont débuté les troubles.
En mai 2008, lors du pire accès de violences xénophobes, 62 personnes avaient été tuées et l'armée avait aussi été déployée. Depuis, le gouvernement de Jacob Zuma a aussi fait appel aux militaires lors des grèves sauvages sanglantes des mineurs de Marikana.
La présence de l'armée dans les townships rappelle un temps pas si lointain où, jusqu'au début des années 1990, la violence était celle du régime raciste d'apartheid et s'exerçait contre la majorité noire.
A quelques jours de la fête nationale lundi prochain, 21e anniversaire du droit de vote des Noirs, le gouvernement s'évertue cependant à rétablir la situation au plus vite ainsi que la réputation du pays.
A Alexandra, township adjacent aux beaux quartiers de Johannesburg, une nouvelle agression a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, visant un couple de Zimbabwéens.
Quelque 400.000 personnes s'entassent dans la pauvreté à Alexandra.
Samedi dernier, un Mozambicain, Emmanuel Sithole, y a été poignardé à mort. Ses quatre agresseurs présumés ont été déférés mardi à un juge, qui les a maintenus en détention.
Officiellement, les violences ont déjà fait sept morts: trois Sud-Africains et quatre étrangers selon la police, dont un Ethiopien brûlé vif de nuit dans sa maison. Mais le bilan n'est pas fiable.
Les autorités mozambicaines déplorent par exemple trois morts, un à Alexandra et deux à Durban, soit un de plus que la police sud-africaine.
Les violences xénophobes sont récurrentes en Afrique du Sud, qui accueille deux millions d'émigrants africains officiellement recensés et de nombreux réfugiés et sans-papiers. Alors que Pretoria mise sur le tourisme et a pris l'habitude de se servir de l'image de Nelson Mandela comme étendard diplomatique, ces violences sont un coup dur économique et diplomatique.


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