​L’ADN d’anciens esclaves permet de déterminer leur pays d’origine


Jeudi 19 Mars 2015

​L’ADN d’anciens esclaves permet de déterminer leur pays d’origine
Des scientifiques ont utilisé une nouvelle approche pour analyser des traces d’ADN trouvé dans les os de trois esclaves africains du XVIIe siècle qui a permis de déterminer pour la première fois leur pays d’origine.
Jusqu’à présent, il était difficile de déterminer précisément d’où provenaient les 12 millions d’esclaves africains transportés vers le “Nouveau Monde” entre 1500 et 1850. Il existait peu de relevés précis à l’époque et s’il est souvent possible de savoir depuis quel port ils ont été acheminés, leur véritable pays d’origine reste le plus souvent un mystère.
Mais en l’espèce, de l’ADN prélevé sur les squelettes de trois esclaves a permis de déterminer qu’ils étaient originaires de régions qui appartiennent aujourd’hui au Cameroun, au Ghana et au Nigeria, selon une étude publiée lundi dans le journal américain Proceedings of the National Academy of Sciences.
Dans un premier temps, les scientifiques n’espéraient pas découvrir grand-chose à propos des squelettes de deux hommes et une femme mis au jour en 2010 sur un chantier de construction en bord de mer sur l’île de Saint-Martin, dans les Caraïbes. Les squelettes ne contenaient en effet presque plus d’ADN en raison du climat chaud de la région.
Mais grâce à un nouveau procédé, et en comparant les traces d’ADN relevées avec celles de 11 personnes issues de pays d’Afrique de l’ouest, les chercheurs ont pu retrouver les régions d’origine des “Trois de Zoutsteeg”, du nom de la zone où ils ont été découverts.
Plus précisément, les scientifiques ont déterminé qu’un des trois esclaves venait d’une zone où les habitants parlaient la langue Bantoue au Cameroun. “A notre connaissance, ces découvertes offrent les premières preuves directes de l’origine ethnique d’esclaves africains, pour une période à laquelle les relevés étaient rares. Cela démontre que les éléments du génome permettent de répondre à des questions historiques longtemps restées sans réponse”, note le rapport d’étude, mené par Hannes Schroeder, du centre de géogénétique au Musée d’histoire naturelle de l’université de Copenhague.
La nouvelle méthode utilisée devrait également permettre de solides avancées pour d’autres restes archéologiques découverts dans des régions tropicales, sur lesquels il reste peu de matériel ADN, ajoute l’étude.
“Nos travaux soulignent la valeur de nos méthodes de capture du génome pour les recherches d’ADN ancien. Ces méthodes nous permettent d’utiliser des échantillons que l’on pensait jusqu’à présent inutilisables”, concluent les scientifiques.


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