-
Racisme structurel et institutionnel: Une discrimination silencieuse mais omniprésente que subissent les Marocains et autres groupes racialisés en Europe
-
Amina Bouayach : Le Maroc, un acteur majeur dans le domaine des droits de l’Homme au niveau continental
-
El Hassan Daki : Les droits de l’Homme et la prévention de la torture, une priorité première de la politique pénale
-
Une délégation de Sénateurs américains reçue par le ministre délégué chargé de l’Administration de la défense nationale et par le Général de Corps d’Armée, Inspecteur Général des FAR
-
Nasser Bourita s’entretient avec une délégation sud-africaine de l'ANC et des Sénateurs américains
La semaine passée, les stratèges web du Parti justice et développement passent à la vitesse supérieure. Il n’y a pas de stratégie digitale efficace sans influenceurs. Qu’à cela ne tienne. On les réunit autour d’un déjeuner avec le chef du gouvernement himself. Une quinzaine d’influenceurs est réunie. Pour faire bonne figure, deux ou trois profils féminins en font partie –elles n’apparaîtront d’ailleurs sur aucune photo immortalisant le déjeuner «historique». Officiellement, il s’agissait d’inaugurer la communication avec ces nouveaux médias et procéder au lancement de la page Facebook de M. Benkirane. La rencontre se voulait conviviale et devait avoir lieu au domicile personnel du chef du gouvernement.
A la toute dernière minute, le lieu de la rencontre change. Les agapes auront lieu au siège du PJD, qui se situe d’ailleurs non loin de la maison de M. Benkirane. Plusieurs influenceurs sentent alors le piège électoraliste et décident de ne pas répondre à l’invitation. «Ayant été invité à cet événement, que j’ai trouvé intéressant de prime abord, je n’ai vu personnellement aucun inconvénient à y participer et planifié d’y aller. Sauf que, surprise, la veille de l’événement, changement de dernière minute : le déjeuner ne se tient plus chez M. Benkirane mais au siège du parti ! Certains n’y verront aucun problème mais de ma part, j’ai vite fait de m’excuser auprès des organisateurs en exprimant que je n’y participe plus suite à ce changement de format», écrit Yassir Monkachi sur son blog Impulsion.info.
Il n’est pas le seul que ce changement de format dérange. Pas question non plus pour le bloggueur Badr Bouanani d’être estampillé PJD en tenant rencontre au siège du parti des islamistes. «J’ai décidé de ne pas y aller au moment où le lieu du déjeuner a été déplacé au siège du PJD, plutôt qu’au domicile d’Abdelilah Benkirane. Je ne voulais pas être catalogué comme un Pjdiste», a-t-il déclaré a nos confrères de Telquel.ma.
Le déjeuner avec les champions des réseaux sociaux s’est résolument inscrit dans une démarche électoraliste. « Sans aucune plus-value pour nous qui y avons participé», témoigne l’un des convives.
Et quand le chef du gouvernement s’essaie à de la communication politique 2.0, il fait du Abdelilah Benkirane pur jus. «Dans nos échanges, il n’y a rien eu de consistant ou de structurant. Que des remarques farfelues, un contenu léger et un discours paternaliste», témoigne l’un des participants. Ce qui devait être une rencontre d’échanges avec les influenceurs s’est transformé en meeting électoraliste vantant les réalisations des islamistes au gouvernement.
Une démarche électoraliste que confirmera le ministre de la Communication présent à ce déjeuner où ont été servis une salade faite maison et un tajine de pommes de terre. El Khalfi aurait même dit tout son soutien à ces professionnels du web et invité les porteurs de projets à se rendre à son cabinet «sans rendez-vous» au cas où ils voudraient le rencontrer.