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Les médecins commencent à recevoir des patients guéris du coronavirus qui manifestent une persistance ou une récidive de symptômes de cette infection. On redoute même l’apparition de nouveaux types de maladies dans un petit nombre de cas. D’où la nécessité de faire le point sur ces troubles, de la fatigue aux atteintes cardiaques en passant par des problèmes psychiques.
Une fatigue durable
et des sensations de douleur
Certains témoignent de tachycardie, troubles respiratoires, d’une récidive de perte de l’odorat et du goût, de douleurs articulaires ou musculaires, de diarrhées ou de capacités physiques diminuées … et surtout d’une fatigue persistante. Ces signes se retrouvent même chez des patients restés asymptomatiques.
Des séquelles importantes
pour les cas graves
Certains patients gardent actuellement des séquelles plus sévères aux poumons, cœur (lésions cardiaques), reins, système nerveux …conséquences d’attaques plus destructrices.
Une étude allemande d’observation (parue fin juillet) d’une centaine de personnes guéries suggère que la majorité des patients, y compris ceux asymptomatiques, conserveraient, au moins à court terme, des séquelles cardiaques.
Une évolution vers
une maladie chronique ?
On ne connaît cette maladie que depuis 7 mois et il est difficile d’avoir des certitudes sur le devenir des patients.
Les épidémies passées d’autres types de coronavirus que le Covid-19, comme le SARS (ou syndrome respiratoire aigu sévère), en 2003, et le MERS (Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient), en 2012, nous donne déjà cependant quelques enseignements utiles par comparaison.
On sait que des patients atteints de ces deux virus ont eu des problèmes pulmonaires 15 ans après ainsi que des troubles musculo-squelettiques. On a relevé des phénomènes de fatigue chronique, jusqu'à quatre ans après l’hospitalisation, ainsi que des troubles psychiques durables (dépression, stress post-traumatique, anxiété…) 6 mois après la guérison. On risque de rencontrer les mêmes phénomènes avec le Covid-19.
Le Covid-19 à l’origine
de l’apparition de maladies
auto-immunes ?
Les formes sévères du Covid-19 donnent lieu à des manifestations auto-immunes (observées dans l’orage «cytokinique» quand le malade tombe dans une détresse respiratoire). Rappelons qu’une maladie auto-immune est une pathologie provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire qui se met à attaquer notre organisme au lieu de le protéger comme c’est son rôle habituel.
Le problème est de savoir si ces attaques auto-immunes peuvent ensuite évoluer vers une maladie auto-immune chronique et à vie. On sait déjà que certains virus sont des facteurs déclencheurs de certaines maladies auto-immunes, comme le lupus, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie cœliaque et le diabète de type 1.
Il convient donc de rester attentif à l’évolution de ce virus qui n’arrête pas malheureusement de nous surprendre.
* Spécialiste en médecine interne
et en gériatrie en libéral
Ex-chef de service à l’Hôpital de Kénitra
Ancienne interne aux hôpitaux de Paris - Pitié Salpêtrière - Charles Foix
Présidente de l’Association marocaine
des maladies auto-immunes et systémiques
(AMMAIS)
Une fatigue durable
et des sensations de douleur
Certains témoignent de tachycardie, troubles respiratoires, d’une récidive de perte de l’odorat et du goût, de douleurs articulaires ou musculaires, de diarrhées ou de capacités physiques diminuées … et surtout d’une fatigue persistante. Ces signes se retrouvent même chez des patients restés asymptomatiques.
Des séquelles importantes
pour les cas graves
Certains patients gardent actuellement des séquelles plus sévères aux poumons, cœur (lésions cardiaques), reins, système nerveux …conséquences d’attaques plus destructrices.
Une étude allemande d’observation (parue fin juillet) d’une centaine de personnes guéries suggère que la majorité des patients, y compris ceux asymptomatiques, conserveraient, au moins à court terme, des séquelles cardiaques.
Une évolution vers
une maladie chronique ?
On ne connaît cette maladie que depuis 7 mois et il est difficile d’avoir des certitudes sur le devenir des patients.
Les épidémies passées d’autres types de coronavirus que le Covid-19, comme le SARS (ou syndrome respiratoire aigu sévère), en 2003, et le MERS (Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient), en 2012, nous donne déjà cependant quelques enseignements utiles par comparaison.
On sait que des patients atteints de ces deux virus ont eu des problèmes pulmonaires 15 ans après ainsi que des troubles musculo-squelettiques. On a relevé des phénomènes de fatigue chronique, jusqu'à quatre ans après l’hospitalisation, ainsi que des troubles psychiques durables (dépression, stress post-traumatique, anxiété…) 6 mois après la guérison. On risque de rencontrer les mêmes phénomènes avec le Covid-19.
Le Covid-19 à l’origine
de l’apparition de maladies
auto-immunes ?
Les formes sévères du Covid-19 donnent lieu à des manifestations auto-immunes (observées dans l’orage «cytokinique» quand le malade tombe dans une détresse respiratoire). Rappelons qu’une maladie auto-immune est une pathologie provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire qui se met à attaquer notre organisme au lieu de le protéger comme c’est son rôle habituel.
Le problème est de savoir si ces attaques auto-immunes peuvent ensuite évoluer vers une maladie auto-immune chronique et à vie. On sait déjà que certains virus sont des facteurs déclencheurs de certaines maladies auto-immunes, comme le lupus, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie cœliaque et le diabète de type 1.
Il convient donc de rester attentif à l’évolution de ce virus qui n’arrête pas malheureusement de nous surprendre.
* Spécialiste en médecine interne
et en gériatrie en libéral
Ex-chef de service à l’Hôpital de Kénitra
Ancienne interne aux hôpitaux de Paris - Pitié Salpêtrière - Charles Foix
Présidente de l’Association marocaine
des maladies auto-immunes et systémiques
(AMMAIS)
Des atteintes cardiologiques chez 78% des contaminés !
Fin juillet, une étude allemande publiée dans la revue Jama Cardiology alertait sur les risques de complication au niveau du cœur. Les médecins de l’hôpital universitaire de Francfort ont fait passer une IRM à une cohorte de 100 patients récemment remis du Covid-19, et ce deux à trois mois après leur contamination. 78% présentaient des résultats anormaux, même ceux n'ayant pas développé la maladie. Les chercheurs ont mis en évidence des inflammations du muscle cardiaque (myocarde) pour 60 patients et/ou du péricarde, l’enveloppe entourant le cœur, pour 22 autres, témoins selon les cas d’une inflammation encore active ou de cicatrices.
Une étude intéressante sur l'ampleur des dégâts, même si elle mérite d'être complétée par d'autres pour apprécier et confirmer l'étendue précise de ces atteintes.
Références : Puntmann VO, Carerj ML, Wieters I, et al. Outcomes of Cardiovascular Magnetic Resonance Imaging in Patients Recently Recovered From Coronavirus Disease 2019 (COVID-19). JAMA Cardiol. Published online July 27, 2020. doi:10.1001/jamacardio.2020.3557 https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2768916
Une étude intéressante sur l'ampleur des dégâts, même si elle mérite d'être complétée par d'autres pour apprécier et confirmer l'étendue précise de ces atteintes.
Références : Puntmann VO, Carerj ML, Wieters I, et al. Outcomes of Cardiovascular Magnetic Resonance Imaging in Patients Recently Recovered From Coronavirus Disease 2019 (COVID-19). JAMA Cardiol. Published online July 27, 2020. doi:10.1001/jamacardio.2020.3557 https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2768916