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Africa Financial Summit : Focus sur la plateforme de négociation du projet de liaison des bourses africaines

Mardi 10 Décembre 2024

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Les experts ont mis l’accent, lundi à Casablanca, sur les enjeux et les progrès de la plateforme de négociation du projet de liaison des bourses africaines (African Exchanges Linkage Project - AELP) qui vise à stimuler les transactions boursières intra-africaines et à attirer davantage d’investissements.
Une opportunité stratégique pour renforcer l'intégration des marchés financiers du continent
Intervenant lors d'un panel sur la libération du potentiel des transactions boursières intra-africaines dans le cadre de l'Africa Financial Summit (AFIS-2024), les experts ont relevé que les bourses africaines voient dans l'AELP, qui connecte sept bourses couvrant quatorze pays africains, à savoir le Maroc, l’Egypte, le Nigeria, le Kenya, Maurice, l’Afrique du Sud et l’Union économique et monétaire ouest-africaine, une opportunité stratégique pour renforcer l'intégration des marchés financiers du continent.

Dans ce sens, le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilière (BRVM), Felix Amenounve, a souligné l’importance stratégique de l'AELP en tant que projet qui vise à renforcer les marchés financiers africains en facilitant les transactions boursières transfrontalières, rapporte la MAP.

Il a précisé que l’objectif principal de l’AELP, lancé en 2022, est d’améliorer le financement à long terme des économies africaines en donnant aux marchés boursiers plus de profondeur et de liquidité.

Selon lui, le marché secondaire doit servir de tremplin pour un marché primaire plus développé, capable de permettre à des entreprises africaines de lever des fonds à l’échelle continentale, réduisant ainsi leur dépendance aux marchés financiers internationaux.

En favorisant un environnement financier harmonisé, l’AELP permettrait aux entreprises et aux Etats africains de se financer plus efficacement sans avoir à recourir aux marchés internationaux, souvent associés à des coûts élevés et des risques de change, a-t-il précisé.
De son côté, Lina Tonui, cheffe de projet de l'AELP, a mis en lumière les ambitions de ce projet en matière d’intégration des marchés boursiers africains.

L’un des principaux objectifs de l’AELP est d’augmenter la visibilité des titres africains en les rendant accessibles à une base d’investisseurs plus large, notamment en dehors du continent, a-t-elle expliqué, évoquant la phase de mise en œuvre progressive du projet, qui implique une harmonisation des infrastructures d’investissement, des régulations et des informations financières à l’échelle continentale.

Elle a également insisté sur l’importance de la transparence et de l’accessibilité des informations financières, un élément clé pour permettre aux investisseurs de faire des choix éclairés.

La mise en réseau des bourses africaines, a-t-elle dit, permettrait de centraliser les données financières et de garantir que les régulations des différents pays sont comparables aux normes mondiales, facilitant ainsi l’entrée de nouveaux investisseurs.

Pour sa part, Gokhan Kont, directeur régional de l'industrie d'IFC (International Finance Corporation – Société financière internationale), a souligné le rôle crucial de l'IFC dans le soutien aux marchés financiers africains, notamment en conseillant les banques centrales et les régulateurs financiers à travers le continent pour renforcer les marchés de la dette et des actions.

Il a rappelé que l’un des principaux objectifs de l’IFC est de développer un écosystème solide capable de soutenir une plus grande participation des investisseurs étrangers et domestiques.

En outre, M. Kont a mis en évidence la nécessité de créer un environnement où plusieurs éléments clés du marché financier, tels que les émetteurs de titres, les investisseurs, les conseillers et les régulateurs, fonctionnent en synergie.

Il a également mis l'accent sur l’importance d’harmoniser les régimes fiscaux et les politiques de lutte contre le blanchiment d'argent, la fraude et le financement du terrorisme pour garantir que les marchés africains répondent aux normes internationales.

Ces réformes sont essentielles pour créer un cadre plus attrayant pour les investisseurs et pour encourager les émetteurs à lancer des introductions en bourse (IPOs) et d’autres émissions de titres sur les bourses africaines, a-t-il ajouté.

Organisée sous le thème "Le temps des puissances financières africaines est venu", cette édition qui se tient pour la première fois en terre marocaine, réunit les leaders du secteur privé et représentants gouvernementaux pour discuter des stratégies qui permettent à la finance africaine de devenir un moteur de développement, de croissance économique et de résilience.

Libé

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