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"De la cave au toit terrasse": engluée dans les profondeurs de la hiérarchie mondiale à la fin des années 1980, la France s'avance 35 ans plus tard, aux JO de Paris qui débutent vendredi, comme la nation dominante du handball et avec les deux titres olympiques en poche.
Elle se présente avec les deux derniers trophées décernés avant le grand rendez-vous mondial pour les femmes et européen pour les hommes, venus garnir une armoire remplie de quatre titres olympiques (3 pour les Bleus, 1 pour les Bleues), neuf mondiaux (6/3) et cinq européens (4/1).
Même si la concurrence réduite invite à relativiser cette domination, le chemin parcouru est immense depuis la fin des années 1980, quand les équipes de France végétaient dans les Mondiaux B ou C.
"On a alors une assise scolaire, mais seulement 150.000 licenciés (contre quasiment 600.000 aujourd'hui, NDLR) et on est incompétents au plan de la performance internationale" rembobine pour l'AFP Philippe Bana, président de la Fédération française de handball (FFHB) après en avoir été le directeur technique national de 1999 à 2020.
Il succède en 1985 comme entraîneur du Stade Marseillais UC à Daniel Costantini, professeur de sport appelé au chevet d'une équipe de France composée de joueurs semi-professionnels ignorant la musculation et le travail cardio-vasculaire.
Cinq ans plus tard, les Bleus, avec dans leurs rangs un petit nouveau, Jackson Richardson, remportent un match capital pour l'avenir du hand français: celui pour la neuvième place du Mondial A (où ils viennent d'être promus) synonyme de qualification pour les Jeux olympiques de Barcelone en 1992.
Costantini et la Fédération mettent alors en place une opération commando avec pour base le bataillon de Joinville, qui aboutira en Catalogne à une inespérée médaille de bronze, la première du hand français. Et offrira un début de reconnaissance de la part des médias, du grand public et des adversaires.
"Avant, l'équipe de France n'était pas prise au sérieux. Après le bronze, les gens ont commencé à voir le handball autrement que ce sport qu'ils ont pratiqué à l'école" raconte à l'AFP Richardson.
"Notre objectif dans cette période-là était surtout de mettre en avant notre sport" ajoute le futur meilleur joueur du monde et première vedette du hand français.
Il décroche ce titre en 1995, année où les Bleus remportent le Mondial et gagnent définitivement leurs lettres de noblesse ainsi qu'un surnom, "les Barjots".
Le deuxième étage de la fusée se met alors en place, ou plutôt le premier: après avoir construit une toiture solide (l'équipe de France), la FFHB s'attaque aux fondations, à bâtir "une pyramide de performances féminines et masculines" selon Bana.
Les centres de formation des clubs professionnels sont créés au début des années 2000 pour prendre le relais (à partir de l'âge de 18 ans) des pôles Espoirs, instaurés quelques années plus tôt, et le nombre d'équipes de France jeunes augmente.
Elles y accueillent des joueurs et joueuses venant d'horizons divers, notamment des outre-mers, grands pourvoyeurs d'internationaux.
La formation française, creuset d'influences variées, deviendra l'une des plus réputées, ses éléments s'exporteront dans les plus grands clubs et "se créé une culture tricolore du handball, de la haute performance" selon Bana, pour les équipes masculine et féminine.
Les Bleues, elles, ont fait irruption sur la grande scène internationale en atteignant la finale du Mondial-1999, un an après l'arrivée sur le banc d'Olivier Krumbholz, et quatre ans avant de monter sur la plus haute marche, au Mondial-2003.
Le Lorrain est encore aux commandes, après une petite parenthèse entre 2013 et 2016. Costantini est lui resté 16 ans aux manettes, passant dans la foulée du titre mondial de 2001 des "Costauds" la main à Claude Onesta, qui dominera le monde avec les "Experts" emmenés par Nikola Karabatic, meilleur joueur de l'histoire.
Onesta s'efface progressivement à partir de 2016 au profit du tandem Didier Dinart-Guillaume Gille.
Ce dernier est toujours le sélectionneur: la réussite du handball français doit aussi à la continuité, quasiment ininterrompue (surtout chez les hommes), de ses générations dorées, ainsi que celle des encadrements, confortés malgré les remous.
"On a toujours été pour l'entraîneur +bon vin+ (qui se bonifie avec le temps, NDLR) plutôt que Kleenex. Et on a toujours souhaité qu'ils ne fassent que ça (seulement l'équipe de France), sans entraîner un club en parallèle" souligne Bana, désormais à la tête d'une Fédération au budget de 25 millions d'euros.
Elle organise régulièrement des compétitions internationales (Mondiaux-2001 et 2017 masculins, avant l'édition 2029 avec l'Allemagne; Mondial-2007 et Euro-2018 féminins) qui, souvent remportées par ses troupes, sont indispensables pour "donner au handball de la visibilité", selon Bana.
Et ainsi entretenir le cercle vertueux qui déclenche les vocations des futurs internationaux appelés à remporter les succès de demain.
Elle se présente avec les deux derniers trophées décernés avant le grand rendez-vous mondial pour les femmes et européen pour les hommes, venus garnir une armoire remplie de quatre titres olympiques (3 pour les Bleus, 1 pour les Bleues), neuf mondiaux (6/3) et cinq européens (4/1).
Même si la concurrence réduite invite à relativiser cette domination, le chemin parcouru est immense depuis la fin des années 1980, quand les équipes de France végétaient dans les Mondiaux B ou C.
"On a alors une assise scolaire, mais seulement 150.000 licenciés (contre quasiment 600.000 aujourd'hui, NDLR) et on est incompétents au plan de la performance internationale" rembobine pour l'AFP Philippe Bana, président de la Fédération française de handball (FFHB) après en avoir été le directeur technique national de 1999 à 2020.
Il succède en 1985 comme entraîneur du Stade Marseillais UC à Daniel Costantini, professeur de sport appelé au chevet d'une équipe de France composée de joueurs semi-professionnels ignorant la musculation et le travail cardio-vasculaire.
Cinq ans plus tard, les Bleus, avec dans leurs rangs un petit nouveau, Jackson Richardson, remportent un match capital pour l'avenir du hand français: celui pour la neuvième place du Mondial A (où ils viennent d'être promus) synonyme de qualification pour les Jeux olympiques de Barcelone en 1992.
Costantini et la Fédération mettent alors en place une opération commando avec pour base le bataillon de Joinville, qui aboutira en Catalogne à une inespérée médaille de bronze, la première du hand français. Et offrira un début de reconnaissance de la part des médias, du grand public et des adversaires.
"Avant, l'équipe de France n'était pas prise au sérieux. Après le bronze, les gens ont commencé à voir le handball autrement que ce sport qu'ils ont pratiqué à l'école" raconte à l'AFP Richardson.
"Notre objectif dans cette période-là était surtout de mettre en avant notre sport" ajoute le futur meilleur joueur du monde et première vedette du hand français.
Il décroche ce titre en 1995, année où les Bleus remportent le Mondial et gagnent définitivement leurs lettres de noblesse ainsi qu'un surnom, "les Barjots".
Le deuxième étage de la fusée se met alors en place, ou plutôt le premier: après avoir construit une toiture solide (l'équipe de France), la FFHB s'attaque aux fondations, à bâtir "une pyramide de performances féminines et masculines" selon Bana.
Les centres de formation des clubs professionnels sont créés au début des années 2000 pour prendre le relais (à partir de l'âge de 18 ans) des pôles Espoirs, instaurés quelques années plus tôt, et le nombre d'équipes de France jeunes augmente.
Elles y accueillent des joueurs et joueuses venant d'horizons divers, notamment des outre-mers, grands pourvoyeurs d'internationaux.
La formation française, creuset d'influences variées, deviendra l'une des plus réputées, ses éléments s'exporteront dans les plus grands clubs et "se créé une culture tricolore du handball, de la haute performance" selon Bana, pour les équipes masculine et féminine.
Les Bleues, elles, ont fait irruption sur la grande scène internationale en atteignant la finale du Mondial-1999, un an après l'arrivée sur le banc d'Olivier Krumbholz, et quatre ans avant de monter sur la plus haute marche, au Mondial-2003.
Le Lorrain est encore aux commandes, après une petite parenthèse entre 2013 et 2016. Costantini est lui resté 16 ans aux manettes, passant dans la foulée du titre mondial de 2001 des "Costauds" la main à Claude Onesta, qui dominera le monde avec les "Experts" emmenés par Nikola Karabatic, meilleur joueur de l'histoire.
Onesta s'efface progressivement à partir de 2016 au profit du tandem Didier Dinart-Guillaume Gille.
Ce dernier est toujours le sélectionneur: la réussite du handball français doit aussi à la continuité, quasiment ininterrompue (surtout chez les hommes), de ses générations dorées, ainsi que celle des encadrements, confortés malgré les remous.
"On a toujours été pour l'entraîneur +bon vin+ (qui se bonifie avec le temps, NDLR) plutôt que Kleenex. Et on a toujours souhaité qu'ils ne fassent que ça (seulement l'équipe de France), sans entraîner un club en parallèle" souligne Bana, désormais à la tête d'une Fédération au budget de 25 millions d'euros.
Elle organise régulièrement des compétitions internationales (Mondiaux-2001 et 2017 masculins, avant l'édition 2029 avec l'Allemagne; Mondial-2007 et Euro-2018 féminins) qui, souvent remportées par ses troupes, sont indispensables pour "donner au handball de la visibilité", selon Bana.
Et ainsi entretenir le cercle vertueux qui déclenche les vocations des futurs internationaux appelés à remporter les succès de demain.