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Peu charismatique mais déterminé: le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer va devoir s'atteler à satisfaire un pays impatient de changement, après avoir totalement remanié le parti travailliste pour le ramener au pouvoir au Royaume-Uni par la grande porte.
Généralement peu expansif, cet ancien avocat de 61 ans spécialisé dans les droits humains, élu au Parlement britannique depuis seulement neuf ans, avait des accents quasi lyriques vendredi à l'aube.
Après 14 ans de gouvernements conservateurs, "nous pouvons à nouveau regarder vers l'avenir (...) la lumière de l'espoir --pâle au début, mais qui s'intensifie au fil de la journée-- brille à nouveau sur un pays qui a la possibilité de retrouver son avenir", a-t-il déclaré. "Le changement commence maintenant", a-t-il ajouté, réitérant sa promesse de "renouveau national".
Depuis qu'il est arrivé en 2020 à la tête du Labour, après la déroute électorale de 2019 de son prédécesseur Jeremy Corbyn, Keir Starmer n'a pas dévié d'un iota dans sa stratégie de conquête du pouvoir.
S'attelant à redresser et recentrer un parti travailliste affaibli par Jeremy Corbyn, aux idées très à gauche, il écarte sans trembler ceux qui en interne ne partagent pas sa vision de centre gauche et s'évertue à refermer le chapitre des accusations de complaisance envers l'antisémitisme attachées au parti.
Après les scandales ayant marqué les dernières années de pouvoir conservateur, il a promis de remettre la politique "au service du public" et de placer "le pays en premier, le parti en second".
Mais pour beaucoup de Britanniques, Keir Starmer reste une énigme politique. Ses adversaires pointent ses fréquents changements de position et le manque de clarté de son programme.
Pourquoi cet ancien avocat reconnu, ex-directeur du parquet général d'Angleterre et du Pays de Galles, l'un des postes les plus importants du système judiciaire, a-t-il choisi de s'investir en politique sur le tard?
Au journaliste Tom Baldwin, auteur d'une biographie, il explique n'avoir plus supporté la politique d'austérité des conservateurs.
"Il voulait arriver au pouvoir et changer vraiment les lois, plutôt que simplement les appliquer", affirme M. Baldwin dans un podcast du Guardian.
En 2015, il se fait élire pour la première fois député d'une circonscription du centre-nord de Londres.
Malgré ses différends avec Jeremy Corbyn, Keir Starmer monte en grade et devient le porte-parole du parti sur le Brexit. Lui-même avait voté pour rester dans l'Union européenne.
Rongeant son frein, ce joueur assidu de football et supporteur d'Arsenal, affronte chaque semaine au Parlement les Premiers ministres conservateurs: Boris Johnson, Liz Truss et, enfin, Rishi Sunak.
Son ton précis de juriste alimente son image un brin austère et peu charismatique. Un sentiment accentué durant la campagne où il s'est montré extrêmement prudent, mais a su capitaliser sur le rejet des conservateurs.
Même s'il se revendique "socialiste", son programme de gouvernement "pro-entreprises" prône le sérieux budgétaire en période de contrainte financière. Tout en promettant de réparer les services publics.
"Il considère que l'Etat doit être un facilitateur et qu'il doit être là comme filet de sécurité", analyse le professeur de sciences politiques Tim Bale qui y voit l'influence de son histoire familiale.
Né le 2 septembre 1962, Keir Rodney Starmer a grandi dans la périphérie de Londres avec un frère et deux soeurs, un père distant et une mère atteinte d'une maladie articulaire rare qui l'a handicapée pendant des années.
"Mon père était outilleur et ma mère infirmière", répète-t-il dans une phrase devenue un "gimmick" moqué de sa campagne.
"Je sais ce que c'est que d'avoir du mal à payer les factures", a-t-il aussi souvent dit.
Flutiste, violoniste --il a pris des cours avec Norman Cook, célèbre sous le nom de Fatboy Slim-- il étudie dans une "grammar school", ces établissements publics réservés aux meilleurs élèves.
Après des études de droit à Leeds puis Oxford, Keir Starmer entre dans un cabinet spécialisé dans les droits humains, défend des syndicats, des militants écologistes contre McDonald's, et combat la peine de mort dans les Caraïbes.
En 2003, premier virage, il accepte un poste officiel contribuant à reconstruire les services de police en Irlande du Nord après les Troubles, avant de prendre en 2008 la tête du parquet d'Angleterre et du Pays de Galles.
Keir Starmer, que ses parents ont nommé en hommage au fondateur du Labour, Keir Hardie, a été anobli en 2014 par la reine Elizabeth II.
Il est marié depuis 2007 à une ancienne juriste et employée dans le service public de santé, aux racines juives, Victoria. Le couple a deux adolescents, et le nouveau Premier ministre espère poursuivre à Downing Street la tradition familiale de ne plus travailler après 18H00 le vendredi pour passer du temps en famille.
L'avocat Gavin Millar, un ami qui a travaillé avec lui, le décrit auprès de l'AFP comme "très minutieux, très travailleur" et attaché à certaines valeurs: "L'égalité, les droits humains, la justice sociale, la réduction de l'écart entre les riches et les pauvres".
Dans un pays divisé, le plus dur reste à faire pour celui qui a affirmé vouloir que l'on se souvienne de lui comme de "quelqu'un qui a mené un gouvernement travailliste audacieux et réformateur".
Généralement peu expansif, cet ancien avocat de 61 ans spécialisé dans les droits humains, élu au Parlement britannique depuis seulement neuf ans, avait des accents quasi lyriques vendredi à l'aube.
Après 14 ans de gouvernements conservateurs, "nous pouvons à nouveau regarder vers l'avenir (...) la lumière de l'espoir --pâle au début, mais qui s'intensifie au fil de la journée-- brille à nouveau sur un pays qui a la possibilité de retrouver son avenir", a-t-il déclaré. "Le changement commence maintenant", a-t-il ajouté, réitérant sa promesse de "renouveau national".
Depuis qu'il est arrivé en 2020 à la tête du Labour, après la déroute électorale de 2019 de son prédécesseur Jeremy Corbyn, Keir Starmer n'a pas dévié d'un iota dans sa stratégie de conquête du pouvoir.
S'attelant à redresser et recentrer un parti travailliste affaibli par Jeremy Corbyn, aux idées très à gauche, il écarte sans trembler ceux qui en interne ne partagent pas sa vision de centre gauche et s'évertue à refermer le chapitre des accusations de complaisance envers l'antisémitisme attachées au parti.
Après les scandales ayant marqué les dernières années de pouvoir conservateur, il a promis de remettre la politique "au service du public" et de placer "le pays en premier, le parti en second".
Mais pour beaucoup de Britanniques, Keir Starmer reste une énigme politique. Ses adversaires pointent ses fréquents changements de position et le manque de clarté de son programme.
Pourquoi cet ancien avocat reconnu, ex-directeur du parquet général d'Angleterre et du Pays de Galles, l'un des postes les plus importants du système judiciaire, a-t-il choisi de s'investir en politique sur le tard?
Au journaliste Tom Baldwin, auteur d'une biographie, il explique n'avoir plus supporté la politique d'austérité des conservateurs.
"Il voulait arriver au pouvoir et changer vraiment les lois, plutôt que simplement les appliquer", affirme M. Baldwin dans un podcast du Guardian.
En 2015, il se fait élire pour la première fois député d'une circonscription du centre-nord de Londres.
Malgré ses différends avec Jeremy Corbyn, Keir Starmer monte en grade et devient le porte-parole du parti sur le Brexit. Lui-même avait voté pour rester dans l'Union européenne.
Rongeant son frein, ce joueur assidu de football et supporteur d'Arsenal, affronte chaque semaine au Parlement les Premiers ministres conservateurs: Boris Johnson, Liz Truss et, enfin, Rishi Sunak.
Son ton précis de juriste alimente son image un brin austère et peu charismatique. Un sentiment accentué durant la campagne où il s'est montré extrêmement prudent, mais a su capitaliser sur le rejet des conservateurs.
Même s'il se revendique "socialiste", son programme de gouvernement "pro-entreprises" prône le sérieux budgétaire en période de contrainte financière. Tout en promettant de réparer les services publics.
"Il considère que l'Etat doit être un facilitateur et qu'il doit être là comme filet de sécurité", analyse le professeur de sciences politiques Tim Bale qui y voit l'influence de son histoire familiale.
Né le 2 septembre 1962, Keir Rodney Starmer a grandi dans la périphérie de Londres avec un frère et deux soeurs, un père distant et une mère atteinte d'une maladie articulaire rare qui l'a handicapée pendant des années.
"Mon père était outilleur et ma mère infirmière", répète-t-il dans une phrase devenue un "gimmick" moqué de sa campagne.
"Je sais ce que c'est que d'avoir du mal à payer les factures", a-t-il aussi souvent dit.
Flutiste, violoniste --il a pris des cours avec Norman Cook, célèbre sous le nom de Fatboy Slim-- il étudie dans une "grammar school", ces établissements publics réservés aux meilleurs élèves.
Après des études de droit à Leeds puis Oxford, Keir Starmer entre dans un cabinet spécialisé dans les droits humains, défend des syndicats, des militants écologistes contre McDonald's, et combat la peine de mort dans les Caraïbes.
En 2003, premier virage, il accepte un poste officiel contribuant à reconstruire les services de police en Irlande du Nord après les Troubles, avant de prendre en 2008 la tête du parquet d'Angleterre et du Pays de Galles.
Keir Starmer, que ses parents ont nommé en hommage au fondateur du Labour, Keir Hardie, a été anobli en 2014 par la reine Elizabeth II.
Il est marié depuis 2007 à une ancienne juriste et employée dans le service public de santé, aux racines juives, Victoria. Le couple a deux adolescents, et le nouveau Premier ministre espère poursuivre à Downing Street la tradition familiale de ne plus travailler après 18H00 le vendredi pour passer du temps en famille.
L'avocat Gavin Millar, un ami qui a travaillé avec lui, le décrit auprès de l'AFP comme "très minutieux, très travailleur" et attaché à certaines valeurs: "L'égalité, les droits humains, la justice sociale, la réduction de l'écart entre les riches et les pauvres".
Dans un pays divisé, le plus dur reste à faire pour celui qui a affirmé vouloir que l'on se souvienne de lui comme de "quelqu'un qui a mené un gouvernement travailliste audacieux et réformateur".