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Le privilège de l’écrivain est de nous entraîner là où il veut et où nous ne serions pas allés sans lui. Et comme le lecteur disposant d’outils de recherche, il va d’aventure en aventure pour pouvoir solliciter les plis et replis du texte afin d’en dégager un sens et en déguster sa part du plaisir qu’il lui offre.
Nos écrivains sont là pour nous ouvrir, à nous lecteurs, quelques pistes de lecture et même des outils, un avant-goût de ces jouissances amenant la satisfaction, voire la satiété, étant leurs complices.
Comment avez-vous pu et su adopter l’écriture, cette monture indomptable et si capricieuse, et l’adapter à vos exigences ?
Je ne saurai comment répondre précisément à cette question. En France depuis l’âge de 20 ans (j’en ai 81), l’écriture a été pour moi le moyen de fixer, de graver mes souvenirs avant que le temps ne les transforme en une vaine nostalgie. J’ai commencé très jeune à écrire les histoires familiales qui m’avaient ému, enchanté ou attristé. J’aimais utiliser le style du conteur, faire comme si ces histoires appartenaient à quelqu’un d’autre. Plus tard, révolté, j’écrivais de petits papiers sur l’actualité politique que je rassemblais dans un cahier que j’avais intitulé «Les gueulantes de Titi». Je pense que ma façon actuelle d’écrire est certainement teintée d’une retenue due probablement à l’âge.
Quel a été votre premier texte, nouvelle ou roman, que vous avez publié, que vous avez soumis au lecteur ?
De petites histoires intimes en « gueulantes », je traînais à Paris un mal-être que j’avais décidé d’éclaircir. J’ai eu l’énorme chance de rencontrer Armen Tarpinian, mon psy, un homme de grande valeur, directeur d’une revue de psychologie. Il me demanda si je consignais mes rêves sur papier. Je lui en ai ramené un stock la séance suivante et quelques nouvelles bien choisies. Il les apprécia et décida d’en publier quelques-unes dans la « Revue de psychologie de la motivation ». Quelle joie et quelle fierté de voir mon nom au bas d’une liste de personnalités prestigieuses qui intervenaient dans cette revue, dont Michel Rocard, Edgar Morin, Boris Cyrulnik…Pour moi, c’était une belle promesse.
De passage quelques années par un atelier d’écriture, j’ai pris l’habitude de soumettre mes écrits aux participants, d’entendre leurs critiques et parfois leurs éloges. J’acceptais dès lors l’idée d’essayer d’écrire un roman et de me soumettre au jugement des lecteurs. Ce fut « Tingis Café ».
Quels sont alors les auteurs ayant influencé votre manière de regarder les faits et de les écrire ?
J’ai beaucoup aimé les nouvelles de Guy de Maupassant, champion de l’art narratif, l’humour décapant d’Alphonse Allais, les engagements sociaux d’Emile Zola, la passion politique d’Anatole France. J’avais quelques réticences à lire Balzac, son sens du détail et sa description minutieuse des êtres et des choses ne correspondaient pas à ma nature tourmentée, attachée plutôt à essayer de comprendre les motifs profonds qui nous font agir. Dans un livre, c’est l’histoire qui m’intéressait et non la technique de son élaboration. Epris de liberté, j’ai cherché dans mes lectures à mieux comprendre le monde où nous vivons, à découvrir d’autres cultures, à aiguiser mon esprit critique, à développer mon imaginaire.
Il n’est pas étonnant dès lors que dans mes romans, comme dans la vie réelle, je suis indigné devant l’injustice en général et en particulier par celle faite aux femmes, injustice véhiculée par les religions, l’ordre social, l’éducation et, paradoxalement, par les femmes elles-mêmes. Je suis révolté par les inégalités des chances entre les individus, y compris par celle dont on hérite dès la naissance.
Pour écrire, faudrait-il se faire imposer un rituel quelconque, se soumettre à ses contraintes ? En est-il de même pour tous vos romans ?
En matière d’écriture, aucun rituel ni habitude ne s’impose me semble-t-il. Pour ma part, je n’obéis qu’à ce seul instant où le besoin d’écrire se fait pressant, quand je suis saisi d’une sorte de fébrilité. Je peux passer des jours sans toucher mon clavier. L’histoire, par contre, continue à travailler en moi. Des bribes de souvenirs jaillissent de mon inconscient. Sur mon clavier, elles s’agencent au fur et à mesure que j’avance dans l’écriture. Des événements dont je ne peux garantir l’authenticité remontent de je ne sais où. Je les accueille.
Je produis de l’écriture dans les moments les plus inattendus, lorsque, par exemple, vidé, asséché, j’essaie de relire mon dernier chapitre. C’est une chose étrange !
J’ignore comment s’organisent les autres écrivains.
« Ecrire, c’est le double plaisir de raconter et de se raconter une histoire, et c’est aussi le plaisir d’écrire, qui est inexplicable », dit Françoise Sagan dans un entretien accordé au Magazine littéraire en juin 1969.
Écrire est un processus libérateur, car nous sommes nous-mêmes les personnages que nous créons, explorant ainsi notre monde intérieur, nous libérant de ce qui nous angoisse en extériorisant des sentiments profonds. Le plaisir de créer des personnages, des univers, façonner le monde et jouer avec les mots et les idées est presque jouissif. Trouver les mots justes, maîtriser l’histoire, chercher et réussir sa cohérence sont autant de motifs de satisfaction et de plaisir. Rarement, la vie de l’auteur se trouve étalée, claire, déchiffrable. Quand cela arrive, il est bon aussi de s’observer acteur de sa propre vie.
Enfin, quand le plaisir de partager et d’émouvoir est là, c’est la plus belle des récompenses.
Pour Proust, la vie écrite est plus intense que la vie vécue. Qu’en pensez-vous ?
L’écriture fait travailler inconsciemment la mémoire. Elle donne plus d’intensité et de profondeur à des événements vécus qui paraissaient anodins. En écrivant, je revis certains moments avec une richesse nouvelle. Dans mon premier roman « Tingis Café », le souvenir agissant, celui qui provoqua le besoin d’écrire, est ce jeune mendiant disgracieux que j’avais rencontré il y a très longtemps, Avenue d’Espagne à Tanger. Il portait des haillons, mais surtout traînait un visage déformé avec un œil droit énorme entouré de grands cils noirs.
Quand, quelques jours plus tard, je lui annonçai que son œil était opérable et qu’il retrouverait un joli visage, il prit la pièce que je lui tendais et me répondit : « Et après ? De quoi je vivrais ? » Ce moment et cette petite phrase m’ont poursuivi toute ma vie. Je ne pouvais pas imaginer qu’ils déclencheraient chez moi, cinquante ans plus tard, l’idée d’un roman, une histoire à travers laquelle j’allais revisiter mon passé avec une telle intensité que cela a permis à l’imagination de faire son œuvre, aidée par une introspection en éveil.
Le critique et écrivain Milan Kundera dit que le roman est le lieu de l’ambiguïté, le lieu où les choses ne sont jamais tranchées de manière définitive, le lieu de l’absence d’une morale manichéenne. Est-ce que cela peut s’appliquer à vos romans ?
Le roman met en lumière la complexité des personnages chez qui le bien et le mal se côtoient, qui se déploient sans être contraints par la morale, avec leurs contradictions et leurs fragilités.
Mes personnages, comme l’ambiance dans laquelle ils baignent, semblent tirés d’un rêve, d’un espoir profondément enfoui. Dans « Au-delà du simple souvenir », ce sont des préjugés et des poncifs apparemment indolores qui produisent des dégâts importants, c’est le racisme ordinaire, le rapport d’un être humain avec l’autre qu’il a déshumanisé, qu’il considère au fond de lui-même d’essence inférieure, à qui il attribue des défauts et de mauvais comportements inhérents à sa couleur de peau ou à son ethnie. Dans « Vers cette rive inconnue », c’est l’amitié entre deux adolescents, l’un juif, l’autre musulman, que tout sépare a priori, mais qui se découvrent dans leur humanité et leurs aspirations. Dans « La fille de Dar Baroud », c’est l’itinéraire d’une jeune Marocaine qui, d’expérience en expérience, se découvre elle-même, s’engage dans les luttes pour la cause des femmes et l’égalité des sexes, vit les séparations et l’amour, traverse les étapes qui la mèneront du féminisme à l’humanisme. Dans «Tout simplement humain», pendant la lutte pour l’indépendance, il y a des trafiquants de drogue qui trouvent la voie de l’honneur et des résistants opportunistes, cherchant une récompense immédiate. Dans «L’intégré», il est question d’un Marocain, ayant quitté son pays pour devenir citoyen de la patrie des droits de l’Homme, prend un coup de bambou sur la tête, est interné quand l’élection d’un extrémiste de droite à la présidence devient probable.
Dans mon dernier roman « Faits divers à Tanger », on trouve par exemple un personnage, faisant partie de la haute société de la ville, mis en prison pour escroquerie, abus de biens sociaux et d’autres chefs d’accusation. Tout en reconnaissant les faits, de bonne foi, il se considère victime d’une erreur judiciaire, tout simplement parce que ce dont on l’accuse est d’une pratique courante, la vraie justice voudrait, selon lui, qu’on mette la moitié de la ville en prison.
Il en est ainsi partout, dans l’univers de mes romans, c’est dans la complexité que mes personnages trouvent des raisons d’espérer, ils empruntent des passages entre le monde de l’hostilité, de la haine et celui de la bienveillance et de la fraternité.
Et puis il y a Tanger, ma ville, avec laquelle j’ai des relations ambiguës, un amour contrarié.
Propos recueillis par Mouhoub Abdelkrim
Nos écrivains sont là pour nous ouvrir, à nous lecteurs, quelques pistes de lecture et même des outils, un avant-goût de ces jouissances amenant la satisfaction, voire la satiété, étant leurs complices.
Comment avez-vous pu et su adopter l’écriture, cette monture indomptable et si capricieuse, et l’adapter à vos exigences ?
Je ne saurai comment répondre précisément à cette question. En France depuis l’âge de 20 ans (j’en ai 81), l’écriture a été pour moi le moyen de fixer, de graver mes souvenirs avant que le temps ne les transforme en une vaine nostalgie. J’ai commencé très jeune à écrire les histoires familiales qui m’avaient ému, enchanté ou attristé. J’aimais utiliser le style du conteur, faire comme si ces histoires appartenaient à quelqu’un d’autre. Plus tard, révolté, j’écrivais de petits papiers sur l’actualité politique que je rassemblais dans un cahier que j’avais intitulé «Les gueulantes de Titi». Je pense que ma façon actuelle d’écrire est certainement teintée d’une retenue due probablement à l’âge.
Quel a été votre premier texte, nouvelle ou roman, que vous avez publié, que vous avez soumis au lecteur ?
De petites histoires intimes en « gueulantes », je traînais à Paris un mal-être que j’avais décidé d’éclaircir. J’ai eu l’énorme chance de rencontrer Armen Tarpinian, mon psy, un homme de grande valeur, directeur d’une revue de psychologie. Il me demanda si je consignais mes rêves sur papier. Je lui en ai ramené un stock la séance suivante et quelques nouvelles bien choisies. Il les apprécia et décida d’en publier quelques-unes dans la « Revue de psychologie de la motivation ». Quelle joie et quelle fierté de voir mon nom au bas d’une liste de personnalités prestigieuses qui intervenaient dans cette revue, dont Michel Rocard, Edgar Morin, Boris Cyrulnik…Pour moi, c’était une belle promesse.
De passage quelques années par un atelier d’écriture, j’ai pris l’habitude de soumettre mes écrits aux participants, d’entendre leurs critiques et parfois leurs éloges. J’acceptais dès lors l’idée d’essayer d’écrire un roman et de me soumettre au jugement des lecteurs. Ce fut « Tingis Café ».
Quels sont alors les auteurs ayant influencé votre manière de regarder les faits et de les écrire ?
J’ai beaucoup aimé les nouvelles de Guy de Maupassant, champion de l’art narratif, l’humour décapant d’Alphonse Allais, les engagements sociaux d’Emile Zola, la passion politique d’Anatole France. J’avais quelques réticences à lire Balzac, son sens du détail et sa description minutieuse des êtres et des choses ne correspondaient pas à ma nature tourmentée, attachée plutôt à essayer de comprendre les motifs profonds qui nous font agir. Dans un livre, c’est l’histoire qui m’intéressait et non la technique de son élaboration. Epris de liberté, j’ai cherché dans mes lectures à mieux comprendre le monde où nous vivons, à découvrir d’autres cultures, à aiguiser mon esprit critique, à développer mon imaginaire.
Il n’est pas étonnant dès lors que dans mes romans, comme dans la vie réelle, je suis indigné devant l’injustice en général et en particulier par celle faite aux femmes, injustice véhiculée par les religions, l’ordre social, l’éducation et, paradoxalement, par les femmes elles-mêmes. Je suis révolté par les inégalités des chances entre les individus, y compris par celle dont on hérite dès la naissance.
Pour écrire, faudrait-il se faire imposer un rituel quelconque, se soumettre à ses contraintes ? En est-il de même pour tous vos romans ?
En matière d’écriture, aucun rituel ni habitude ne s’impose me semble-t-il. Pour ma part, je n’obéis qu’à ce seul instant où le besoin d’écrire se fait pressant, quand je suis saisi d’une sorte de fébrilité. Je peux passer des jours sans toucher mon clavier. L’histoire, par contre, continue à travailler en moi. Des bribes de souvenirs jaillissent de mon inconscient. Sur mon clavier, elles s’agencent au fur et à mesure que j’avance dans l’écriture. Des événements dont je ne peux garantir l’authenticité remontent de je ne sais où. Je les accueille.
Je produis de l’écriture dans les moments les plus inattendus, lorsque, par exemple, vidé, asséché, j’essaie de relire mon dernier chapitre. C’est une chose étrange !
J’ignore comment s’organisent les autres écrivains.
« Ecrire, c’est le double plaisir de raconter et de se raconter une histoire, et c’est aussi le plaisir d’écrire, qui est inexplicable », dit Françoise Sagan dans un entretien accordé au Magazine littéraire en juin 1969.
Écrire est un processus libérateur, car nous sommes nous-mêmes les personnages que nous créons, explorant ainsi notre monde intérieur, nous libérant de ce qui nous angoisse en extériorisant des sentiments profonds. Le plaisir de créer des personnages, des univers, façonner le monde et jouer avec les mots et les idées est presque jouissif. Trouver les mots justes, maîtriser l’histoire, chercher et réussir sa cohérence sont autant de motifs de satisfaction et de plaisir. Rarement, la vie de l’auteur se trouve étalée, claire, déchiffrable. Quand cela arrive, il est bon aussi de s’observer acteur de sa propre vie.
Enfin, quand le plaisir de partager et d’émouvoir est là, c’est la plus belle des récompenses.
Pour Proust, la vie écrite est plus intense que la vie vécue. Qu’en pensez-vous ?
L’écriture fait travailler inconsciemment la mémoire. Elle donne plus d’intensité et de profondeur à des événements vécus qui paraissaient anodins. En écrivant, je revis certains moments avec une richesse nouvelle. Dans mon premier roman « Tingis Café », le souvenir agissant, celui qui provoqua le besoin d’écrire, est ce jeune mendiant disgracieux que j’avais rencontré il y a très longtemps, Avenue d’Espagne à Tanger. Il portait des haillons, mais surtout traînait un visage déformé avec un œil droit énorme entouré de grands cils noirs.
Quand, quelques jours plus tard, je lui annonçai que son œil était opérable et qu’il retrouverait un joli visage, il prit la pièce que je lui tendais et me répondit : « Et après ? De quoi je vivrais ? » Ce moment et cette petite phrase m’ont poursuivi toute ma vie. Je ne pouvais pas imaginer qu’ils déclencheraient chez moi, cinquante ans plus tard, l’idée d’un roman, une histoire à travers laquelle j’allais revisiter mon passé avec une telle intensité que cela a permis à l’imagination de faire son œuvre, aidée par une introspection en éveil.
Le critique et écrivain Milan Kundera dit que le roman est le lieu de l’ambiguïté, le lieu où les choses ne sont jamais tranchées de manière définitive, le lieu de l’absence d’une morale manichéenne. Est-ce que cela peut s’appliquer à vos romans ?
Le roman met en lumière la complexité des personnages chez qui le bien et le mal se côtoient, qui se déploient sans être contraints par la morale, avec leurs contradictions et leurs fragilités.
Mes personnages, comme l’ambiance dans laquelle ils baignent, semblent tirés d’un rêve, d’un espoir profondément enfoui. Dans « Au-delà du simple souvenir », ce sont des préjugés et des poncifs apparemment indolores qui produisent des dégâts importants, c’est le racisme ordinaire, le rapport d’un être humain avec l’autre qu’il a déshumanisé, qu’il considère au fond de lui-même d’essence inférieure, à qui il attribue des défauts et de mauvais comportements inhérents à sa couleur de peau ou à son ethnie. Dans « Vers cette rive inconnue », c’est l’amitié entre deux adolescents, l’un juif, l’autre musulman, que tout sépare a priori, mais qui se découvrent dans leur humanité et leurs aspirations. Dans « La fille de Dar Baroud », c’est l’itinéraire d’une jeune Marocaine qui, d’expérience en expérience, se découvre elle-même, s’engage dans les luttes pour la cause des femmes et l’égalité des sexes, vit les séparations et l’amour, traverse les étapes qui la mèneront du féminisme à l’humanisme. Dans «Tout simplement humain», pendant la lutte pour l’indépendance, il y a des trafiquants de drogue qui trouvent la voie de l’honneur et des résistants opportunistes, cherchant une récompense immédiate. Dans «L’intégré», il est question d’un Marocain, ayant quitté son pays pour devenir citoyen de la patrie des droits de l’Homme, prend un coup de bambou sur la tête, est interné quand l’élection d’un extrémiste de droite à la présidence devient probable.
Dans mon dernier roman « Faits divers à Tanger », on trouve par exemple un personnage, faisant partie de la haute société de la ville, mis en prison pour escroquerie, abus de biens sociaux et d’autres chefs d’accusation. Tout en reconnaissant les faits, de bonne foi, il se considère victime d’une erreur judiciaire, tout simplement parce que ce dont on l’accuse est d’une pratique courante, la vraie justice voudrait, selon lui, qu’on mette la moitié de la ville en prison.
Il en est ainsi partout, dans l’univers de mes romans, c’est dans la complexité que mes personnages trouvent des raisons d’espérer, ils empruntent des passages entre le monde de l’hostilité, de la haine et celui de la bienveillance et de la fraternité.
Et puis il y a Tanger, ma ville, avec laquelle j’ai des relations ambiguës, un amour contrarié.
Propos recueillis par Mouhoub Abdelkrim
Biographie
Najib Arfaoui, né à Tanger le 9 avril 1943, vit en France depuis 1965. Il a cultivé secrètement le plaisir d’écrire tout au long de sa carrière dans la banque. Il se consacra assidûment à l’écriture après son départ à la retraite.
Tingis Café ( l’Harmattan 2017)
Vers cette rive inconnue (Virgule Edition 2019)
La fille de Dar Baroud (l’Harmattan 2020)
Au-delà du simple souvenir (l’Harmattan 2021)
Tout simplement humain (l’Harmattan 2022)
L’intégré ( l’Harmattan 2023)
« Faits divers à Tanger » est son septième roman. Il paraîtra très prochainement chez Les Impliqués. On le trouve à Tanger à la librairie Les insolites.
Tingis Café ( l’Harmattan 2017)
Vers cette rive inconnue (Virgule Edition 2019)
La fille de Dar Baroud (l’Harmattan 2020)
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Tout simplement humain (l’Harmattan 2022)
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« Faits divers à Tanger » est son septième roman. Il paraîtra très prochainement chez Les Impliqués. On le trouve à Tanger à la librairie Les insolites.