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Haddadi le fait néanmoins à sa manière, dans l'originalité et la créativité, qui sont celles de l’artisan marocain, mais surtout en veillant aux meilleures normes de sécurité pour le cheval et les cavaliers.
Haddadi, natif de Fès, a accumulé en effet une longue expérience dans ce métier, puisqu'il s'est lancé dans ce domaine à l'âge de quinze ans. Du haut de ses 74 ans, il continue d’équiper des sorbas des différentes régions du Royaume, au moment où ce métier ne semble plus attirer les jeunes.
A travers sa participation à la 15ème édition du Salon du Cheval d'El Jadida, il entend partager son expérience, redorer le blason du métier de décoration du moukehla, le présenter de la plus belle des manières à la génération montante.
Dans son petit espace aménagé dans la galerie Dar Al Saneê du Salon, cet artisan, vêtu d’une djellaba blanche et d’un tarbouche rouge, Haddadi perfectionne un fusil presque insensiblement. Devant un public nombreux, il donne à admirer la splendeur de l’artisanat du Royaume, mais aussi la dextérité et la créativité de l'artisan marocain.
Pour lui, au-delà de l'aspect esthétique, la qualité du matériel est l'ultime priorité. Il veille ainsi à utiliser un métal de haute qualité qui n'est pas affecté par les facteurs climatiques, même dans les endroits très humides.
Dans un entretien accordé à la MAP, Haddadi explique qu'il a commencé son parcours dans cet art à un jeune âge, suivant les traces de son père, ce qui lui a permis d'apprendre rapidement la fabrication des "moukehla", contribuant ainsi à perpétuer une longue tradition familiale.
Haddadi ajoute : "Chaque moukehla raconte une histoire unique et possède ses propres détails. Je ressens une profonde satisfaction et une immense joie en voyant l'admiration dans les yeux des visiteurs ou des clients lorsqu'ils contemplent mes fusils".
Concernant les composants utilisés pour créer ces œuvres d'art, il explique que la "moukehla" est composée de plusieurs parties, notamment d'un tube en fer appelé "jaâba". Il précise que les artisans marocains préfèrent utiliser du bois de noyer et du bois d'hêtre de haute qualité pour fabriquer le fusil.
Une fois ces matériaux rassemblés, poursuit Haddadi, on fabrique le "znad" (la gâchette), considérée comme le moteur du fusil. Il souligne que la créativité des artisans se manifeste dans la conception du fusil et le polissage du bois. Après avoir terminé les différentes étapes de montage du fusil, celui-ci est limé pour adoucir le bois avant d'être décoré de gravures.
Concernant les prix des "moukehla", il explique que le coût varie en fonction des accessoires qui ornent le fusil, précisant que les fusils incrustés d'argent sont plus chers que les autres types de fusils.
Les caractéristiques et les spécificités de la "moukehla" marocaine varient selon chaque région du Royaume. Tout commence par le choix d’un tube en fer traditionnel ou moderne, qui est placé dans le foyer du feu ("al-kanoun") pour lui donner la forme souhaitée.
Par Thami El Wahabi (MAP)