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«Notre position est claire. Il est inacceptable et insensé de confier la fonction de président du conseil communal à une personne qui n’a même pas le certificat d’études primaires», nous a indiqué Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la FDT avant de poursuivre : «On a proposé que les futurs présidents aient au moins le niveau de baccalauréat. Un niveau que nous avons baissé ensuite au certificat de fin d’études secondaires. Notre proposition a, malheureusement, été estimée comme contradictoire avec les dispositions de la Constitution et portant atteinte au principe de l’égalité entre citoyens par l’Intérieur ».
Une aberration, estime Abdelhamid Fatihi, puisqu’il s’agit de la gestion d’une «collectivité territoriale de droit public, dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière et chargée de l’exercice de compétences relatives à l’organisation des services publics de proximité, à l’aménagement de l’espace et au développement local. «La présence d’un président analphabète à la tête d’une commune aura certainement un effet néfaste sur la commune en tant qu’institution, sur la gestion de ses ressources humaines, sur ses relation de proximité avec les citoyens et sur les projets de développement local», nous a précisé notre source avant d’ajouter : «Cette question dépasse de loin les clivages et les querelles politiques entre l’opposition et la majorité. Il s’agit d’une question primordiale pour l’avenir de notre pays et qui exige davantage de rationalité et de sang-froid afin que l’intérêt de notre pays soit pris en compte».
Des propos que partagent Abdelhamid Ennajih, directeur exécutif de l’Association nationale des collectivités locales au Maroc (ANCLM)qui pense que le projet de loi organique des communes va à l’encontre de l’intérêt des communes et entrave l’émergence d’une élite locale éclairée et rodée à la gestion de la chose locale. Pour lui, un président analphabète sera incapable d’assumer ses fonctions en tant qu’autorité exécutive ; mission qui dépasse ses compétences. Lesquelles consistent à représenter officiellement la commune dans tous les actes de la vie civile, administrative ou judiciaire, à diriger l’administration communale et à veiller aux intérêts de la commune, conformément aux lois et règlements en vigueur. «Il est temps de cesser de dévaloriser les compétences locales, d’avoir davantage confiance en les édiles et de lier la responsabilité à la reddition des comptes. La matière grise locale existe. Encore faut-il lui donner les moyens d’exercer ses compétences», a-t-il conclu.