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Sinistre
A cet égard, et dans une lettre adressée récemment au gouverneur de cette province, par l’Association les Amis de l’environnement, le président de cette dernière estime que « la déclaration de la région de Zagora comme "zone sinistrée" en raison de la crise de l'eau serait une mesure essentielle pour mobiliser des ressources et une aide urgente ». Il pense que « cette classification permettrait également d'attirer l'attention des autorités nationales et des organisations internationales, ce qui pourrait se traduire par un afflux de soutien matériel, technique et financier ».
« En déclarant la région comme sinistrée, le gouvernement pourrait débloquer des fonds d'urgence pour assurer l'approvisionnement en eau potable à travers des moyens alternatifs tels que l'acheminement par camions-citernes ou la distribution de bouteilles d'eau. Cette déclaration pourrait également accélérer la mise en œuvre de projets d'infrastructures afin d’améliorer la gestion de l'eau, comme la réparation des réseaux d'irrigation, la construction de petits barrages ou réservoirs et l'installation de systèmes de traitement d'eau », nous a déclaré Jamal Akhchbab, président de ladite association.
Interdiction
Ce dernier soutient également que « l'interdiction de la culture des pastèques dans la région de Zagora pourrait être une mesure nécessaire pour préserver les ressources en eau ». « D’autant que cette culture est particulièrement gourmande en eau, ce qui est problématique dans une région souffrant déjà de graves pénuries », nous a-t-il déclaré. Et de préciser : « Dans un contexte de crise hydrique, il est crucial de prioriser l'utilisation de l'eau pour les besoins essentiels, tels l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation de cultures moins exigeantes en eau ».
Selon lui, cette interdiction pourrait être mise en place temporairement, le temps de rétablir un équilibre entre la demande en eau et les ressources disponibles. En parallèle, les agriculteurs pourraient être encouragés à se tourner vers des cultures plus adaptées au climat aride de la région, comme l'orge, le blé dur, ou les cultures maraîchères résistantes à la sécheresse. Pour soutenir cette transition, des subventions et des formations techniques pourraient être offertes aux agriculteurs.
Prolifération
La prolifération des puits informels dans la région de Zagora est un problème majeur qui aggrave la crise de l'eau, selon notre interlocuteur. D’après lui, « ces puits, souvent creusés sans autorisation ni réglementation, contribuent à la surexploitation des nappes phréatiques, ce qui engendre leur épuisement rapide ». «Une enquête approfondie sur ces puits informels est donc essentielle pour comprendre l'étendue du problème et mettre en place des mesures correctives », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Cette enquête devrait être menée par les autorités compétentes en collaboration avec des experts en hydrologie et en environnement. L'objectif serait d'identifier tous les puits non autorisés, d'évaluer leur impact sur les ressources en eau et de régulariser leur usage. Dans certains cas, il pourrait être nécessaire de fermer des puits qui mettent en danger la durabilité des nappes phréatiques. L'enquête pourrait également inclure des recommandations pour l'amélioration de la gestion des ressources en eau, comme l'introduction de systèmes de permis pour le forage de nouveaux puits, afin de garantir que l'exploitation se fasse de manière contrôlée et durable ».
Aggravation
Jamal Akhchbab a tenu, en outre, à nous affirmer que la ville de Zagora fait face à une crise de l'eau de plus en plus alarmante, due à une combinaison de facteurs qui ont tous contribué à aggraver la situation hydrique de la région. « Zagora, comme d'autres régions du Maroc, est fortement affectée par des périodes de sécheresse prolongées. Les précipitations irrégulières et insuffisantes ont entraîné une réduction significative des ressources en eau disponibles. Les nappes phréatiques, autrefois la principale source d'approvisionnement en eau, sont de plus en plus sollicitées, tandis que les réserves d'eau de surface, comme les rivières et les barrages, se tarissent. Cette situation a des répercussions directes sur l'approvisionnement en eau potable pour la population locale, ainsi que sur l'irrigation des terres agricoles », nous a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Le changement climatique exacerbe aussi les conditions de sécheresse dans la région de Zagora. L'augmentation des températures moyennes, combinée à la variabilité accrue des précipitations, a conduit à une évaporation plus rapide des sources d'eau. De plus, le changement climatique a perturbé les cycles de pluie, réduisant davantage la disponibilité de l'eau dans une région déjà aride. Cette situation a non seulement aggravé la pénurie d'eau, mais elle a également entraîné des difficultés pour les agriculteurs, qui dépendent de l'irrigation pour leurs cultures ».
Un autre facteur majeur contribuant à la crise de l'eau à Zagora, selon notre interlocuteur, est celui de l'exploitation excessive des ressources en eau, notamment les nappes phréatiques. « L'agriculture intensive, principalement orientée vers des cultures nécessitant beaucoup d'eau, a conduit à une surexploitation des ressources souterraines. Cette surexploitation, souvent sans régulation adéquate, a engendré une baisse significative du niveau des nappes phréatiques, rendant de plus en plus difficile l'accès à l'eau, même pour les besoins de base ».
Risque
Une situation qui a des conséquences graves pour les habitants, qui souffrent de pénuries d'eau chroniques, affectant leur qualité de vie. L'agriculture, principale source de subsistance pour de nombreuses familles, est également gravement touchée, entraînant des pertes de récoltes et une diminution des revenus. Cette situation a aussi des implications sociales et économiques, poussant certains habitants à quitter la région en quête de meilleures conditions de vie ailleurs.
« Face à cette situation, des solutions durables sont nécessaires pour gérer efficacement les ressources en eau, y compris la mise en œuvre de technologies d'irrigation plus efficaces, la gestion intégrée des ressources hydriques, et la sensibilisation de la population à l'importance de la conservation de l'eau. Il est également crucial d'adopter des pratiques agricoles plus durables et adaptées au climat aride de la région pour éviter une aggravation de la crise à l'avenir », a conclu le président de l’Association les Amis de l’environnement.
Hassan Bentaleb