-
Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
-
Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
-
Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
-
L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
-
Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie interpelle l’Exécutif au sujet de l’avenir du commerce extérieur, des infrastructures sportives, du phénomène des résidus de constructions dans les villes, entre autres
Au cours de son intervention en l’occasion, Driss Kharouz a considéré que la chose religieuse préoccupe le parti de la Rose et que la réforme du champ religieux est une nécessité sociétale, tout en expliquant que l’exploitation de la religion à des fins politiques est inadmissible, car elle induit en erreur les citoyens et que la religion est le domaine des certitudes tranchées alors que la politique est le domaine de la relativité.
Fatima Belmoudden, membre du Bureau politique de l’USFP, qui a présidé la première séance a, pour sa part, relevé que dans le domaine religieux, l’Ijtihad (Exégèse) et la raison ont été évincés au profit de la tradition.
Quant à Ahmed Khamlichi, directeur de Dar Al Hadith Al Hassania, il a estimé que le thème de la religion et de la société est un sujet très sensible et fort complexe. A cet égard, il a distingué trois courants de pensée qui abordent différemment la relation entre la religion et la société. Le premier considère que le pouvoir politique doit appliquer la charia en recourant parfois à la force, le deuxième appelle à la nécessité de la séparation entre la religion et l’Etat, vu que cette dernière fait partie de la sphère privée alors que l’Etat gère la chose publique et le troisième plaide pour la nécessité de séparer la religion de la politique, car cette dernière est un lieu de débat et de divergences. Ces trois courants semblent, selon l’intervenant, justes car ils sont fondés sur des prémisses logiques.
L’intervenant qui a mis en garde contre la prolifération des fatwas a, par ailleurs, décortiqué ces trois courants. Il a expliqué que la revendication concernant l’application de la charia islamique est un slogan qui ne pose pas problème, mais il peut induire des effets pervers. Cela induit des conséquences graves notamment lorsque les récipiendaires des fatwas ne font pas la distinction entre le dogme et la fatwa qui n’est en fin de compte qu’un avis personnel, car « personne ne doit parler au nom de Dieu à l’exception des prophètes ».
Il a également critiqué les tenants du deuxième courant. Car il est difficile de dire que les dispositions de la charia et les valeurs de la religion doivent être rangées dans la sphère privée, ajoutant que la séparation entre la religion et l’Etat conduit à l’anarchie et l’anomie.
Concernant le troisième courant qui appelle à la séparation entre la religion et la politique, Ahmed Khamlichi croit que cela va de soi, car les idées politiques sont discutables quelle que soit l’idéologie de ceux qui les prônent.
Pour sa part, Mohamed Mrabet, délégué régional des Habous et des Affaires islamiques à Tetouan, a critiqué le Parti de la justice et du développement et son bras idéologique, le Mouvement unité et réforme, qui exploitent la religion à des fins politiques. Il a par ailleurs mis en exergue la relation entre la religion et la modernité en évoquant la déclaration du ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufik, selon laquelle les ennemis de la modernité sont ceux qui ont peur de la religion, qui a renforcé, selon lui, la position du PJD dans le champ religieux.
Latifa Hayat, professeur enseignant à la Faculté des sciences à Casablanca, a, pour sa part, affirmé que la certitude est synonyme d’apostasie, car la certitude met fin au débat, aux questionnements et à la recherche. L’intervenante qui prépare actuellement une thèse de doctorat sur les religions et l’ouverture sur le christianisme et le judaïsme, a appelé à l’Ijtihad et à la primauté de la raison dans la vie des musulmans.
Lors de la deuxième séance, qui a été présidée par Mohamed Darouich, membre du Bureau politique de l’USFP, Ahmed Alaoui, ancien doyen de la Faculté des sciences à Béni Mellal, a fait une intervention sur «La liberté de culte et le caractère séculier de l’ancien Etat islamique».
Dans ce cadre, il a mis en valeur le fait que le droit de culte ne signifie absolument pas croire ce que veut l’individu en catimini, mais signifie sa capacité à exprimer ce qu’il croit en toute sécurité et sans peur.
Le penseur et philosophe, Mohamed Sabila, a considéré, quant à lui, que le phénomène religieux est un phénomène humain et social multidimensionnel qui englobe toutes les dimensions de l’existence humaine et que, partant, c’est un phénomène ancré et non pas un phénomène sociologique éphémère.
Il a critiqué l’ancrage de la culture traditionnaliste dans les sociétés arabes et musulmanes, en mettant en exergue le rôle que la manne pétrolière a joué comme moyen d’imposer la tradition au lieu d’aider à la modernisation des sociétés arabes et musulmanes.