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A Rabat, devant la chancellerie française, plusieurs dizaines de militants ont scandé des slogans et brandi des pancartes pour signifier haut et fort leur rejet du racisme et de la hogra. « Le Marocain ne s’humilie pas », « Vive l’amitié des peuples français et marocain », ont été autant de principes écrits en grosses lettres rouges sur banderoles et pancartes improvisées. Les défenseurs des droits humains, réunis à la mémoire de Aïcha Mokhtari, cette Oujdie dont la demande de visa a été rejetée par le consulat de France à Fès, ont battu le pavé pour signifier que le vivre ensemble ne saurait passer par « l’assignation à résidence des peuples du Sud ». Les services de l’ambassade de France au Maroc s’en défendent et adoptent une logique comptable, chiffres à l’appui : en 2008, 152.000 visas –dont 427 médicaux- ont été accordés aux ressortissants marocains. Un taux d’acception de 86%, ce qui fait de la France, toujours selon l’ambassade, le pays européen qui a délivré le plus de visas à des Marocains, l’an passé.
Visa et droit à la vie
La mémoire de Aïcha Mokhtari est vivace. « Il ne faut pas qu’elle soit décédée pour rien. Sa mort doit aujourd’hui nous permettre de nous élever contre les conditions inhumaines de délivrance de visas à nous autres citoyens de l’autre rive. Tous les jours dans les consulats de France et d’autres pays européens, transformés en citadelles imprenables, les droits humains sont bafoués. Tous les jours, la dignité des demandeurs de visas est malmenée et cela au moment même où il est de bon ton de discourir sur le rapprochement des peuples et le dialogue des cultures ! », s’insurge cet activiste de l’AMDH et dont les membres se sont donné rendez-vous dans la soirée de ce mercredi 23 septembre pour débattre, au club des avocats, à Rabat, de l’octroi du visa dans la perspective des droits humains.
On s’en souvient, les services consulaires français de Fès avaient refusé d’octroyer un visa à Aïcha Mokhtari malgré un dossier médical complet et certifié par le ministère de la Santé marocain. Selon la famille de la défunte, le refus d’octroi du visa est dû à une erreur du consulat qui aurait fait une confusion d’identité. Faux, rétorque l’ambassade de France qui évoque, elle, un dossier comportant des insuffisances signalées à la famille de A. Mokhtari.
Une affaire en chasse l’autre. Une Association française, « Tous ensemble sur le même bateau », vient d’alerter l’opinion publique marocaine sur Yousra, une petite casablancaise de 10 ans et dont l’état de santé nécessite une autogreffe de la moelle osseuse, une opération toujours pas pratiquée au Maroc. Le visa de la petite Yousra a été refusé, il y a 15 jours alors même que sa tante, résidente en France, est sa tutrice légale. La présidente de l’Association « Tous ensemble sur le même bateau », Fabienne Rignault Gitton, a saisi l’ambassade de France au Maroc et écrit à plusieurs membres du gouvernement Fillon. Parce que, explique-t-elle, Yousra peut être sauvée et qu’on n’a pas le droit de la laisser mourir.