Le prix de presque 7 milliards d'euros que la banque privée américaine Raine leur avait suggéré ne sera très probablement pas atteint, les offres du deuxième tour n'ayant apparemment pas atteint les 6 mds EUR, ce qui serait malgré tout un record mondial.
Et au cours des cinq mois qu'a déjà duré ce feuilleton, le scénario d'un règne américain se prolongeant à Old Trafford, aussi impopulaire soit-il après 18 ans, n'a cessé de gagner en vraisemblance.
Dès fin novembre, les Glazer avaient d'ailleurs annoncé vouloir évaluer "toutes les options", soulignant qu'il ne pouvait "y avoir aucune assurance que (...) cela débouchera sur une transaction impliquant la société.
Trois candidats au rachat seulement se sont fait connaître.
L'homme d'affaires finlandais Thomas Zilliacus, qui s'était invité à partir du deuxième appel d'offres, mais qui a annoncé qu'il n'améliorerait pas son offre, dénonçant "une farce dont le but est de maximiser les profits des vendeurs au détriment de Manchester United", semble hors-course.
Il reste donc d'un côté le président de la Qatar Islamic Bank (QIB), le cheikh Jassim Bin Hamad Al Thani qui veut reprendre 100% du club, le débarrasser de ses quelque 700 millions d'euros de dettes et investir dans le centre d'entraînement et Old Trafford.
Dans la mesure où il semble avoir la plus grande puissance financière, même si ses liens avec les fonds publics qataris ne sont pas clairs, on pourrait imaginer que l'offre la plus généreuse viendra de ce côté-ci.
De l'autre, il y a le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, propriétaire du groupe pétrochimique Ineos et fan du club depuis sa plus tendre enfance.
Il ne voulait reprendre que les 69% contrôlés par les Glazer, les 31% restants appartenant à divers investisseurs institutionnels, mais il avait dès le début averti qu'il ne paierait pas "des sommes folles pour des choses que l'on regrette par la suite".
Selon la presse anglaise, il aurait récemment ouvert la porte à une transaction permettant à Joel et Avram Glazer, co-présidents des Red Devils, de rester avec un peu moins de 20% du capital, tout en permettant à Kevin, Edward, Bryan Glazer et Darcie Glazer Kassewitz de sortir du club, du moment que lui dispose de 50% et le contrôle du club.
Il n'est pas certain que les deux frères acceptent une position d'actionnaires minoritaires et plusieurs fonds d'investissements, comme Elliot Investment Management et Carlyle Group, sont prêts à travailler à un montage qui leur permettrait à la fois de racheter la part de ceux qui veulent partir et d'investir ensuite.
Un scénario que redoutent par-dessus tous les supporters de Manchester United qui nourrissent une haine féroce à l'égard des Glazer dont le départ est réclamé à chaque match depuis de longs mois.
"Nous avons un besoin pressant d'investissement, ce qui, indubitablement, nécessite un changement de propriétaire", avait récemment déclaré dans un communiqué la Fondation des supporters de Manchester United, le MUST, qui s'alarmait aussi du temps pris par la procédure.
"Avec une fenêtre des transferts estivale qui n'est que dans quelques semaines, l'annonce de ce nouveau délai et d'une incertitude qui se prolonge est très inquiétante (...) "le processus (doit être) mené à terme sans plus attendre".
Le risque de freiner l'élan créé par Erik ten Hag, sur le banc depuis l'été 2022 et qui a emmené Manchester United à une victoire en Coupe de la Ligue, en finale de la Coupe d'Angleterre et à une qualification probable pour la Ligue des champions, est réel.
Mais les Glazer qui ont présidé à l'une des pires périodes de United, qui n'a plus été champion depuis 10 ans et dont le chiffre d'affaires a chuté sous ceux du rival local City et de Liverpool, n'en ont probablement cure et leur décision finale n'est pas attendue avant plusieurs jours.