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En effet, l’OFI et le Forum ont organisé, mercredi 20 décembre 2023, une conférence sous le thème : «Pour une réforme globale et radicale du Code de la famille». Selon les organisateurs, cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer l'équité dans la société marocaine, et reflète l'engagement de l’USFP et du PPS à parvenir à une réforme globale du Code de la famille.
Hanane Rihab, secrétaire nationale de l’OFI, a affirmé dans son allocution d’ouverture que cette conférence n’est que le début d’une série de rencontres qui seront organisées par les deux organisations qui « partagent les mêmes valeurs de gauche et de droits humains et la même vision en ce qui concerne la révision du Code de la famille», considérant qu’«il s’agit d’un chantier Royal important nécessitant un sens de dialogue, d’écoute, d’échange et de partage de visions concernant la réforme ».
Elle a rappelé que la société marocaine a besoin d'un Code qui consacre l'égalité homme-femme et fait de l'intérêt supérieur de l'enfant un pilier et l’une des constantes de la réforme faisant également de la famille le premier pilier de la société.
«Nous exprimons notre rejet du mariage des mineures, du maintien de la polygamie et de la multiplicité des procédures de divorce», a martelé Hanane Rihab, mettant en avant la difficulté d'accès à la justice familiale, les obstables rencontrés par la mère qui a la garde des enfants, et ceux auxquels elle est confrontée dans l'exécution des procédures de mise en œuvre de la pension.
La présidente de l’OFI a également évoqué une question épineuse, à savoir celle de l’héritage par la voie de taasib. «Cette problématique nécessite un grand courage sociétal pour protéger bon nombre de victimes des articles du Code de la famille concernant cette question», a-t-elle précisé. Et d’exprimer son souhait que « tous les amendements présentés par l’OFI soient discutés dans le cadre d’un débat sociétal serein».
Pour sa part, la présidente du Forum Parité et Egalité, Charafat Afilal, a indiqué dans son allocution que les mémorandums présentés par les deux partis à propos de la réforme du Code de la famille sont similaires, étant donné que l'USFP et le PPS sont des partis modernistes et progressistes.
Elle s’est inscrite en faux contre l’idée selon laquelle le Code de la famille concerne uniquement les femmes, soulignant que «contrairement à ce que les campagnes de désinformation et de dénigrement suggèrent, à savoir qu’il s'agit d’un Code des femmes modernistes qui veulent copier les idées de la société occidentale, il se base sur les vraies valeurs marocaines», tout en soulignant l'importance de relever le seuil de la réforme pour consacrer les principes constitutionnels relatifs à l'égalité des genres et œuvrant pour que ce texte législatif soit en harmonie avec les dispositions constitutionnelles.
A noter que deux séances ont été tenues lors de cette rencontre. La première a été présidée par Rachid Roukbane, membre du Bureau politique du PPS, alors que la seconde a été présidée par Mehdi Mezouari, membre du Bureau politique de l’USFP.
Les interventions d’autres militantes des droits de l'Homme ont abordé un certain nombre de problématiques concernant le Code de la famille actuel, comme le mariage des mineures, la polygamie, le divorce, la pension alimentaire, la garde des enfants, la filiation, le partage des biens communs, tout en appelant à ce que le prochain Code de la famille soit au diapason des dispositions de la Constitution de 2011 et des conventions internationales ratifiées par le Maroc.
Il y a lieu de rappeler que S.M le Roi Mohammed VI a lancé le processus de réforme de ce texte législatif. Dans un communiqué du Cabinet Royal rendu public le 26 septembre 2023, S.M le Roi a adressé une lettre au chef du gouvernement, dans laquelle le Souverain souligne la nécessité de réviser le Code de la famille. A cet effet, un comité de pilotage chargé de superviser le projet de révision du Code de la famille a été constitué.
Mourad Tabet