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Une préoccupation majeure qui a incité Abdelhadi Khairat, député de l’USFP à la Chambre des représentants, à demander au chef du gouvernement d’organiser les assises du monde rural afin de dégager une vision qui puisse répondre aux attentes des ruraux (plus de 60% de la population) et dont l’exode vers les grandes villes contribue largement à l’anarchie urbanistique, à la multiplication des phénomènes de délinquance, d’où l’insécurité qui menace le citoyen dans sa quiétude et la hausse du taux de chômage et de précarité préjudiciable à l’image du pays.
Cette revendication qui a reçu l’aval de la Primature va, à n’en pas douter, ouvrir de larges perspectives devant la société civile et les projets porteurs, désireux d’apporter leur savoir-faire au développement du monde rural à l’horizon 2020/2030.
Un espoir auquel tout le monde veut croire à l’image de la jeune architecte Meriam Ghandi, dont l’étude architecturale, urbanistique et paysagère pour sauvegarder notre patrimoine rural commandée par l’Agence urbaine de Meknès, a été transformée en projet. Elle s’est vu primer avec mention honorable lors du 25ème anniversaire de l’Institut du monde arabe à Paris le 15 octobre 2012.
C’était à l’occasion du concours « Young arab architects 2012 » (Nouvelle architecture arabe) qui a vu la participation de 140 projets de 21 pays arabes mais dont 14 seulement ont été retenus avec 6 projets marocains.
Le projet «Zaouiate Ifrane», adopté par la province de cette ville, est devenu depuis lors une charte. Celle-ci consiste en une réflexion et une recherche de la meilleure adéquation entre le lieu et ses composants pour aboutir à des propositions, dans un aller/retour constant entre les différentes échelles du territoire.
C’est une feuille de route consultable et accessible aux habitants du village et aux personnes et autorités concernées.
Que peut donc faire la charte pour la «Zaouiate d’Ifrane»? Sans doute servir à la regarder autrement et en révéler les potentialités, en prenant appuis sur des réalités parfois inattendues, porteuses d’émotions, de repères, dès lors qu’elles sont réinterprétées.
Une action probante peut renforcer l’identité des lieux et suffire à faire exister le village Zaouiate d’Ifrane sur la carte du pays, sinon du monde.
Le village doit rester la propriété de la main de l’homme. Normaliser le village reviendrait à le rendre inerte et à détruire toutes ses vibrations… L’objectif de la charte consiste à trouver les bases et principes pour encadrer et donner l’impression au visiteur que c’est improvisé. Il s’agit avant tout de s’orienter vers une architecture participative et citoyenne.
La charte s’articulera autour de 8 axes majeurs : une présentation du village, la signalétique, le patrimoine matériel et immatériel, les ressources naturelles, le village, le village bâti, le village poétique, les actions phares.
Le village de Zaouiate Ifrane recense environ 1200 habitants et compte 193 ménages. Cependant, le nombre d’habitants peut atteindre 7000 personnes en période estivale.
Le projet a été exposé à Venise du 28 août au14 octobre 2012 et à l’Institut du monde arabe du 15 octobre 2012 au 3 février 2013.