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Après l'indépendance du Maroc, Christiane Darbor a apporté son expérience et son talent à la rédaction de l'hebdomadaire Al-Istiqlal qui était l'organe (francophone) du Parti, et ce au sein d'une équipe de rédaction qui comprenait Mehdi Ben Barka,M'Hammed Boucetta et Abderrahim Bouabid entre autres.
Le 22 octobre 1956, Christiane Darbor se trouvait dans l'avion qui transportait les leaders algériens (dont Ben Bella, Aït Ahmed, Khider et Boudiaf) de Casablanca à Tunis et qui a été détourné sur Alger par les militaires français. Elle devait couvrir pour Al Istiqlal la visite du Roi Mohammed V à Tunis .
Ses compagnons d'infortune lors de ce détournement perpétré par l'Armée de l'Air française, se rappellent tous avec émotion la manière courageuse avec laquelle elle affronta après l'atterrissage forcé de l'avion à Alger les auteurs du rapt et les avanies que ceux-ci lui infligèrent avant de l'expulser manu militari d'Algérie.
Par la suite, Christiane s'est établie à Tunis en tant que correspondante de l'agence United Press puis du journal Le Monde. Elle épousa Hassan Abbas qui fut l'un des premiers directeurs de la radio tunisienne après l'indépendance de ce pays.
Lors du procès Ben Barka, elle n'hésita pas à faire le voyage de Tunis à Paris pour venir témoigner et apporter son soutien et son réconfort à la famille de Ben Barka.
Nul doute que beaucoup de personnes d'abord au Maroc mais également en Algérie et en Tunisie garderont de Christiane Darbor le souvenir d'une grande journaliste d'un courage et d'un sens de l'éthique exceptionnels qui a mis son cœur et sa plume au service de l'indépendance et de la liberté du Maghreb.
Nous sommes nombreux aujourd'hui à partager la peine de son époux, de ses deux filles et du reste de sa famille..
Abderahmane Youssoufi, l'ancien premier secrétaire de l'USFP, ainsi que Mohamed Dahbi, ancien compagnon de Ben Barka, ont présenté leurs condoléances au mari de la défunte et à sa famille.