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"Ce livre est une stèle pour mon père, mort de faim en 1959, une stèle pour les 36 millions de Chinois victimes de la famine, une stèle pour le système responsable du désastre", écrit l'auteur dans la préface de l'ouvrage publié en français au Seuil.
Ce récit exceptionnel sur les ravages causés par le "Grand Bond en avant" lancé par Mao Zedong à la fin des années 1950 avait été publié en 2008 à Hong Kong chez Cosmos Books et n'est pas paru en Chine.
Une version anglaise est prévue fin octobre.
Né en 1940, Yang Jisheng a fait toute sa carrière de journaliste à l'agence officielle Chine Nouvelle. Il est rédacteur en chef adjoint du Yanhuang Chunqiu (annales chinoises).
Fruit d'une douzaine d'années de recherches sur le terrain, appuyé par des milliers de pages de sources locales et de nombreux témoignages, "Stèles" raconte la folie de cette collectivisation à marche forcée.
Toute la société rurale est alors détruite. Pour nourrir les villes, on affame les paysans. Le zèle des cadres locaux du parti se mêle à la terreur qu'inspire la hiérarchie, raconte l'auteur. De fausses informations (exagération des récoltes, occultation des morts) sont transmises et donnent lieu à des instructions insensées. Personne n'ose prévenir Mao de la tragédie, de peur de passer pour des contre-révolutionnaires.
Dès fin 1958, c'est l'horreur: des villages entiers sont rayés de la carte par la famine, les cas de cannibalisme se multiplient, les survivants deviennent fous. Aux morts de faim s'ajoutent la violence, les suicides, l'abandon de milliers d'enfants.
Et ces dizaines de millions d'êtres humains "ont disparu comme cela, sans un bruit, sans un soupir, dans l'indifférence ou l'hébétude", écrit Yang Jisheng, se souvenant comment, à l'époque, il n'avait pas même conçu l'idée de reprocher la mort de son père au gouvernement.