-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
-
Gaza compte le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant au monde
-
L'Unrwa annonce suspendre la livraison d'aide par un point de passage clé depuis Israël
-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
La police est arrivée avant l'aube et a bouclé une partie du quartier arabe de Sheikh Jarrah avant d'expulser de force plus de cinquante personnes, selon Chris Gunness, porte-parole de l'office des Nations unies chargé des réfugiés palestiniens, l'UNRWA. Le personnel de l'ONU a ensuite vu arriver des véhicules transportant des colons venus s'installer dans les maisons évacuées, a-t-il raconté. Les familles expulsées habitaient dans ces logements depuis plus de 50 ans, selon lui.
La police israélienne a invoqué un arrêt de la cour suprême israélienne statuant que les maisons appartenaient à des familles juives et que ces familles arabes y résidaient illégalement.
Khawla Hanoun, une jeune femme de 35 ans, qui habitait dans l'un des logements évacués, a raconté que la police lui avait ordonné ainsi qu'aux 16 membres de sa famille de quitter les lieux avant le lever du jour et les avaient menacés de leurs armes quand ils ont refusé. "Maintenant, notre avenir est dans la rue", a-t-elle dénoncé. "On va rester déterminés jusqu'à ce que nous puissions rentrer chez nous. Par n'importe quel moyen, on doit revenir chez nous".
La porte-parole du Département d'Etat américain Megan Mattson a estimé que de telles actions constituaient des violations des obligations de l'Etat hébreu dans le cadre de la "feuille de route" pour la paix au Proche-Orient, élaborée par le Quartet (Etats-Unis, Russie, Union européenne, Nations unies).
"Des actions unilatérales prises par l'une des parties ne peuvent préjuger de l'issue des négociations et ne seront pas reconnues par la communauté internationale", a-t-elle prévenue dans un communiqué.
Le Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient Robert Serry, a dénoncé des expulsions "totalement inacceptables". "Ces actions renforcent les tensions et entament les efforts internationaux pour créer les conditions de négociations fructueuses pour parvenir à la paix", a-t-il dénoncé dans un communiqué.
Le principal négociateur de l'Autorité palestinienne, Saeb Erekat, a condamné ces expulsions. "Alors que les autorités israéliennes ont promis à l'administration américaine que les démolitions de maisons, les expulsions et autres provocations contre les Palestiniens de Jérusalem allaient cessé, nous voyons exactement l'inverse se passer sur le terrain", a-t-il souligné dans un communiqué.
Le statut d’Al-Qods, que les Palestiniens revendiquent comme capitale, est l'une des questions les plus sensibles du conflit israélo-palestinien. Israël a conquis la partie est de la ville, alors administrée par la Jordanie, lors de la guerre des Six jours en 1967, mais l'annexion de sa partie est par l'Etat hébreu n'est reconnue par aucun autre pays. Depuis, Israël a renforcé sa présence à Al-Qods, construisant des quartiers où vivent environ 180.000 juifs.
Des organisations liées au mouvement des colons juifs de Cisjordanie ont acquis des biens immobiliers au sein des quartiers palestiniens de Jérusalem pour y installer des Israéliens. Environ 270.000 Palestiniens vivent à Al-Qods, soit 35% des 760.000 habitants de la ville.