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Un sit-in pour protester contre les propos de Benkirane sur la place des Marocaines dans la sociétéA l’appel de la Coalition civile pour l’application de l’article 19Narjis Rerhaye
Mardi 24 Juin 2014
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«Non Monsieur Benkirane, je ne suis pas un lustre qui illumine le foyer ! ». « Oui, M. le chef du gouvernement, je revendique mon droit au travail pour faire vivre ma petite famille ». « M. le chef du gouvernement, cessez votre violence verbale à l’encontre des femmes de ce pays ». « La femme qui travaille mérite le plus grand respect pour toutes les tâches qu'elle accomplit. Vos propos M. le chef du gouvernement nous ont violentées, c'est inadmissible et inacceptable». Depuis le 17 juin, le mouvement féminin est en émoi. Indignation et colère ont envahi la Toile et la blogosphère. Face aux conseillers de la Chambre haute, le chef du gouvernement avait livré en exclusivité mondiale sa vision profondément inégalitaire, conservatrice et rétrograde du rôle des femmes. Les Marocaines, a-t-il expliqué du haut de la tribune parlementaire, « ont un rôle plus important à jouer dans leurs foyers pour l’éducation des enfants ». Benkirane ne s’est pas arrêté en si bon chemin de l’inégalité. Sans coup férir, il a lancé aux parlementaires que « les femmes qui travaillent ne trouvent plus le temps pour se consacrer à leurs enfants et à leurs familles ». « Il faut sacraliser leur place au foyer plutôt que de les traiter d’une manière condescendante, car elles ont un rôle plus important à jouer dans les foyers familiaux qu’au sein des entreprises ou des administrations », a martelé le leader du parti islamiste aux commandes du pouvoir qui a même proposé l’adoption d’un congé de maternité de deux ans. « Celles et ceux qui avaient encore un doute sur la perception du chef du gouvernement sur le rôle et la place des Marocaines au sein de la société sont désormais fixés. M. Benkirane a dit haut et fort sa conviction selon laquelle la place naturelle de la femme est au foyer », rappelle cette activiste des droits des femmes. Que la moitié de la société se rassure : il lui reconnaît quand même le droit à l’éducation et aux soins. De tels propos fondés sur une politique publique qu’Abdelilah Benkirane et son gouvernement sont censés porter et défendre ont très vite sonné le tocsin de la mobilisation. La Coalition civile pour l’application de l’article 19 de la Constitution qui regroupe plusieurs associations de droits des femmes et d’ONG de défense de droits humains a été prompte à réagir en appelant à un sit in aujourd’hui mardi 24 juin à 17 heures devant le Parlement pour protester contre « les déclarations de Benkirane visant à dévaloriser les femmes ». « Le chef du gouvernement s’est attaqué ouvertement à l'accès des femmes au travail, défendant une division sociale discriminatoire des tâches familiales; qualifiée de divine et religieuse. Sous les projecteurs de la télévision gouvernementale, il a reconnu explicitement son hostilité à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, pourtant stipulée par l’article 19 de la Constitution. Le chef du gouvernement a violé à cette occasion plusieurs conventions internationales ratifiées par le Maroc (Cedaw et Pacte des droits économiques et sociaux notamment). Les propos démagogiques de Benkirane remettent en cause par la même occasion ses propres obligations institutionnelles de l’article 31 de la Constitution qui souligne : « L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits … au travail et à l’appui des pouvoirs publics en matière de recherche d’emploi ou d’auto-emploi ..», expliquent ceux et celles de la Coalition civile. Pour les activistes de la coalition qui se sont réunis dimanche 20 juin dans les locaux de la Ligue démocratique des droits des femmes, Abdelilah Benkirane est déjà en campagne électorale. « S’inspirant des modèles de certains pays du Moyen-Orient et s’appuyant sur la culture patriarcale masculine, Benkirane et son parti visent à faire des femmes marocaines les boucs émissaires de cette étape, afin de camoufler le très maigre bilan de leur mandat, en matière économique, politique et sociale », peut-on lire dans le communiqué et l’appel au sit-in de la Coalition civile pour l’application de l’article 19. Lu 1705 fois
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