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Des partis et syndicats, membres du CSE, se font oublieux de l'identité amazighe. Les vieux démons du panarabisme ne se sont jamais vraiment endormis. «Personne n'est dupe. Beaucoup ont vu d'un mauvais œil la reconnaissance de l'amazighité du Maroc. Certaines idéologies continuent d'être rétives à la diversité culturelle. Ce sont ces voix justement qui s'expriment au sein du Conseil supérieur de l'enseignement et qui sont prêtes à opérer ce retour en arrière en balayant l'intégration du tamazigh dans l'enseignement, une intégration qui procède, il ne faut pas l'oublier, d'une décision royale », rappelle avec force A. Assid.
Une trentaine d'associations du mouvement amazigh ont sonné le tocsin de la mobilisation. Plus que jamais, il s'agit, ici, de faire pression pour préserver les acquis nés avec l'Institut Royal de la culture amazighe, IRCAM. Et l'expression de la mobilisation des Imazighen revêt différentes formes : conférences de presse, sit-in revendicatifs, rencontres avec les groupes parlementaires, colloques. Un mémorandum qui sera adressé au Souverain est également en préparation.
L'enseignement de la langue amazighe en péril
« Ce qui est en train de se préparer est très dangereux et montre bien que l'amazighité est toujours un tabou politique. Revenir sur le statut de la langue amazighe comme certains membres du conseil supérieur de l'enseignement entendent le faire, c'est aussi et surtout remettre en cause le principe de la réconciliation d'un pays avec son identité », fait valoir notre interlocuteur.
Et les menaces qui pèsent sur l'enseignement de la langue amazighe dans les établissements scolaires du pays -l'entreprise a débuté en 2003- ont trait aux principes adoptés très officiellement par le méga-ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. « Jusque-là l'apprentissage de la langue amazighe est obligatoire, de la première année de l'enseignement primaire jusqu'au baccalauréat. La création d'un département de la langue amazighe à l'université a été également décidée. Autre décision prise, celle de la standardisation de la langue amazighe en unifiant les trois grands parlers et enfin l'adoption de la graphie tifinagh. Ce sont là autant de décisions qui ont fait l'objet de notes ministérielles », souligne l'auteur de l'ouvrage « Amazighité et islam politique ». Problème, ce sont exactement ces acquis qui sont aujourd'hui en péril car remis en cause par une frange du CSE. Enseignement facultatif de la langue des Imazighen ou encore le remplacement de la graphie tifinagh par celle arabe sont autant de menaces qui planent sur l'enseignement de cette langue dans les établissements scolaires du pays.
« Un véritable complot contre un patrimoine linguistique millénaire » s'insurgent les défenseurs de la langue amazighe qui ont choisi d'occuper le terrain de la mobilisation et ce jusqu'à la tenue de la prochaine session du Conseil supérieur de l'enseignement prévue les 22 et 23 février prochain.
Hasard du calendrier, la Journée mondiale de la langue maternelle sera célébrée exactement à la veille de la réunion du Conseil, le 21 février. Cette année au Maroc, la célébration sera un peu plus militante qu'ailleurs, annonce d'ores et déjà le mouvement associatif amazigh.