-
Le scepticisme vaccinal pèse de tout son poids
-
Le Maroc participe à un Forum de haut niveau sur la crise de l'eau dans la région MENA au Koweït
-
Les moyens de renforcer la coopération et la coordination entre le Maroc et Bahreïn au centre d'une réunion à Manama
-
Omar Hilale expose devant le Conseil de sécurité la stratégie Royale de lutte contre le terrorisme en Afrique
-
L’agenda des entretiens téléphoniques du nouveau Secrétaire d’Etat américain: Plus qu’un hasard de calendrier
Le lot incriminé contiendrait, selon des sources informées, du césium 137, une matière qui est utilisée en industrie comme outil de contrôle de la qualité et des process et que son utilisation est soumise à des autorisations d'importation, d'utilisation, d'exportation et de transport octroyées par le Centre national de la radioprotection (CNRP), relevant du ministère de la Santé qui tient, en théorie, l'inventaire national des sources radioactives en utilisation ou hors usage.
Le césium, rappelle-t-on, est un isotope radioactif très dangereux et dont les résidus peuvent polluer non seulement la nature, mais contaminer aussi l’homme. Il est généralement mis en cause lors des accidents des réacteurs nucléaires et il est utilisé pour ses rayons Gama dans les appareils de contrôle non destructifs des pièces métalliques, des soudures d’ouvrages d’art, dans la stérilisation des aliments, dans le traitement de tumeurs cancéreuses.
Aussi sa découverte dans de la ferraille marocaine a-t-elle jeté l’opprobre tant sur le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) que sur le Centre national de radioprotection (CNRP).
Le premier a vite réagi en démentant toute fuite radioactive au niveau de son réacteur de recherche de lac Maamoura. Dans son communiqué rendu public jeudi, «le CNESTEN tient à informer l'opinion publique que les installations du centre d'études nucléaires de la Maâmora fonctionnent normalement et qu'aucun incident de quelque nature que ce soit n'a été enregistré » dans ce réacteur. Il a également rappelé dans son communiqué que dans le cadre des missions qui lui sont conférées par les pouvoirs publics en matière de collecte et de gestion des déchets radioactifs au niveau national, le CNESTEN a collecté et sécurisé au cours des dix dernières années, plus de cent soixante-dix sources radioactives hors usage, évitant ainsi leur perte et tout risque pour le public et l'environnement.
Quant au CNRP, relevant du ministère de la Santé, il n’a pas encore pipé mot sur l’affaire ni décliné sa responsabilité dans ce qui est advenu. Or, il se trouve en première ligne au regard des missions qui lui sont conférées par la loi. Celle-ci consiste, entre autres, à contrôler les importations, les exportations, le transport, le stockage, et l’utilisation des ressources de rayonnements ionisants, procéder au contrôle préalable de toute installation technique utilisant des sources de rayonnements ionisants, veiller à la mise en application de la réglementation en matière de radioprotection. Il doit également, et surtout, participer à l’information du public sur les aspects liés à la radioprotection. Ceci d’autant plus qu’il est le centre de référence en matière d’importation des produits et matériels radioactifs, puisque c’est lui qui en autorise l’importation et détient toutes les données les concernant.
Après la découverte de ce lot de ferraille radioactive, des questions s’imposent et attendent une réponse d’autant plus diligente que les entreprises, hôpitaux ou autres utilisant du matériel radioactif devenu obsolète doivent pour s’en débarrasser respecter certaines procédures légales et notamment faire appel au CNESTEN qui a les moyens ou au CNRP pour décontaminer et conditionner les déchets et ferrailles dangereuses.
Les ministères de l’Energie et de la Santé publique marocains voire le chef du gouvernement sont interpellés. Selon une source bien informée, ces 2 départements devraient obligatoirement saisir le CNESTEN en tant qu’établissement public spécialisé, chaque fois qu’il est question de produit ou de matériel nucléaire afin qu’il puisse jouer le rôle qui est le sien. Il s’agit d’une question de santé publique et de sécurité nationale. Qu’il y ait eu exportation de ferraille radioactive vers un pays tiers prouve, si besoin est, qu’il y a une faille grave dans le dispositif de contrôle et donc une responsabilité d’autant plus directe du gouvernement dans ce qui est advenu que l’Espagne pourrait non seulement demander officiellement au Maroc mais saisir aussi l’Agence internationale de l’Energie atomique. Ce qui pourrait mettre notre pays dans une position embrassante.