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Ce choix déterminant témoigne à la fois de l’importance croissante du Maroc sur l’échiquier international et de l’engagement réaffirmé des Etats-Unis en faveur du Royaume, un partenaire stratégique majeur.
L’agenda de Rubio, dévoilé par le journaliste américain Ken Klippenstein, offre un aperçu fascinant de ses priorités. Les appels programmés successivement avec Benjamin Netanyahu, Mohamed Ben Salmane, le Premier ministre qatari, le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, le Roi de Jordanie et les ministres des Affaires étrangères marocain et égyptien illustrent une volonté claire de consolider les alliances au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Cependant, c’est le timing de l’appel à Nasser Bourita qui interpelle. Placer le Maroc parmi les premiers interlocuteurs témoigne non seulement d’une reconnaissance du rôle pivot du Royaume dans la région, mais aussi d’un signal fort envoyé au voisin algérien et à toutes les parties hostiles à la souveraineté nationale du Maroc.
Depuis plusieurs décennies, le Maroc et les Etats-Unis entretiennent des relations fondées sur le respect mutuel et des intérêts partagés. La coopération dans les domaines sécuritaire, économique et culturel a permis de renforcer ce partenariat stratégique. Aujourd’hui, l’accent mis par Rubio sur le Sahara marocain marque un nouvel élan dans cette alliance.
En effet, depuis sa confirmation par la Commission des relations extérieures du Sénat le 15 janvier, Marco Rubio ne ménage pas ses efforts pour afficher la ligne directrice de sa politique étrangère. Lors de son audition, Rubio a réitéré un engagement clair : celui de maintenir la reconnaissance de la marocanité du Sahara, annoncée par Donald Trump en décembre 2020.
Connu pour sa fermeté envers les régimes autoritaires et son soutien indéfectible aux alliés stratégiques des Etats-Unis, sa nomination au poste de secrétaire d’Etat marquerait certainement un virage décisif en faveur du Maroc et sans doute un revers pour une Algérie en mal d’alliés influents. Dans une région en proie à des tensions géopolitiques et des rivalités anciennes, ce réalignement pourrait bien dessiner de nouveaux rapports de force – avec un Maroc en partenaire privilégié et une Algérie en posture d’isolement croissant.
A 53 ans, Marco Rubio incarne une vision musclée des affaires étrangères. Trump lui-même l’a décrit comme «un fervent défenseur de notre nation, un véritable ami de nos alliés et un guerrier courageux qui ne reculera jamais devant nos adversaires». Des mots qui résonnent déjà comme une feuille de route pour Rubio.
Le Maroc, par sa stabilité politique et son engagement dans des réformes ambitieuses, est devenu une pièce maîtresse dans la géopolitique nord-africaine. Avec une vision de long terme qui allie développement économique, coopération régionale et lutte contre le terrorisme, le Royaume a su séduire les décideurs de Washington. Pour Rubio, ce choix n’est pas seulement rationnel : il relève d’un pragmatisme éclairé par les valeurs partagées et par une volonté commune de stabiliser le Maghreb, un pivot stratégique dans la lutte contre l’extrémisme et le crime organisé. En privilégiant le Maroc, Rubio privilégie la fiabilité et l’efficacité, deux qualités qui semblent faire défaut à Alger qui s’accroche à des alliances du passé et à une posture idéologique figée.
En Algérie, l’establishment militaire continue de diriger, fort d’un appareil sécuritaire tentaculaire, mais déconnecté des aspirations populaires et des impératifs modernes. Aux Etats-Unis, cette réalité n’a pas échappé à Rubio, qui voit dans le régime algérien un obstacle majeur à la stabilité régionale. Le pays, embourbé dans une crise économique chronique malgré ses ressources naturelles, n’a guère fait preuve d’ouverture ou de volonté de transformation. Sa politique étrangère se résume à des rancunes d’un autre âge, maintenues artificiellement en vie par une élite qui redoute les réformes.
L’arrivée de Marco Rubio au Département d’Etat incarne un choix fort pour les Etats-Unis : abandonner une diplomatie d’attentisme en Afrique du Nord pour une approche proactive, où les partenaires stratégiques sont privilégiés et les régimes autoritaires confrontés à leurs contradictions. Dans cette optique, l’Algérie se trouve face à un dilemme historique : persister dans son isolement ou revoir en profondeur sa politique étrangère pour renouer avec une diplomatie crédible et constructive.
Le régime algérien, habitué à compter sur l’épouvantail d’ennemis imaginaires pour asseoir son pouvoir, devra donc faire face à une Amérique déterminée à favoriser la coopération avec des Etats comme le Maroc qui s’engagent dans des partenariats à long terme. Le pari de Rubio sur le Maroc est celui de la stabilité, de la transparence et de la coopération, autant de principes qui, aujourd’hui, échappent au régime algérien.
Mehdi Ouassat