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Au programme, rien d’annoncé hormis la journée d’information et de fête que l’Association marocaine pour l’appui, le lien et l’initiation des familles de personnes souffrant de troubles psychiques (Amali) organisera à Casablanca.
Une occasion pour cette ONG de rappeler la vacuité des efforts consentis par le ministère de tutelle au regard des besoins et pour les invités de se féliciter des efforts déployés par les 7 femmes et 2 hommes qui président aux destinées d’Amali. Une Association dont la feuille de route ressemble davantage à une course d’obstacles qu’à un programme d’action en bonne et due forme.
Ce programme consiste, en effet, à améliorer la qualité de vie des personnes en souffrance psychique, à apporter du soutien à leurs familles, à sensibiliser le grand public et les décideurs sur l’importance d’une meilleure prise en charge de la santé mentale, à combattre la stigmatisation, la marginalisation, la discrimination, l’isolement et le rejet social de toutes les personnes en souffrance psychique et à encourager la mise en place de structures intermédiaires avec un accompagnement adapté et continu.
Former et informer les familles sur les pathologies de leurs proches et organiser toute action susceptible d’aider à la réalisation des objectifs font également partie de la feuille de route de cette Association dont les membres sont peu nombreux mais dont les sponsors sont à la fois réputés et de taille. Pareille énumération d’objectifs tient certes de l’argumentaire, mais Amali a au moins le mérite d’exister et de nous rappeler, chaque année en pareil jour, qu’ avant d’être matière à communication ou de servir de matériau pour d’indicibles campagnes de sensibilisation, la question de la santé mentale au Maroc constitue d’abord un problème grave de santé publique. Et il ne peut en être autrement à en juger par les résultats de l’enquête diligentée à ce propos par le ministère de la Santé publique. Une enquête qui a fixé le taux de prévalence pour les troubles dépressifs à 26.5%, celui de l’anxiété généralisée à 9 % et celui des troubles psychotiques à 5,6%.
En termes simples, cela veut dire que 41% des Marocains souffrent peu ou prou d’un trouble mental léger, moyen ou grave. D’où l’importance des moyens à mettre en œuvre pour se mettre au diapason des besoins. Or, ce qui se passe, en réalité, c’est que les responsables semblent croire qu’il n’y a nulle urgence en la matière et qu’il est, partant, nécessaire de donner du temps au temps avant d’investir comme il faut en formation et en infrastructures. Ces dernières demeurent donc insuffisantes au regard des besoins.
L’offre de soins actuelle tient plus de la peau de chagrin que d’autre chose. En effet, seuls 116 psychiatre officient au Maroc, soit un praticien pour 127.000 malades potentiels et le reste à l’encan. Les ressources humaines en santé mentale ne comptent que 30 médecins résidents en psychiatrie, 14 psychologues et deux médecins généralistes.
Les infrastructures spécialisées ne sont pas en reste. 25 structures hospitalières sont spécialisées en santé mentale (hôpitaux et services intégrés), 80 unités de consultations ambulatoires et cinq centres médico-psychologiques pour enfants et adolescents.
Quant à la capacité totale litière, elle est non seulement en deçà des attentes, mais côté qualitatif, elle laisse souvent à désirer. A preuve, seuls 1910 lits dédiés à la santé mentale sont opérationnels, soit un lit pour près de 7700 malades potentiels.
Que faire pour combler cet énorme gap ? Les responsables devraient saisir l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale pour nous le dire.