L’Algérie, en grande pestiférée du Sahel


Rachid Meftah
Lundi 6 Janvier 2025

L’Algérie, en grande pestiférée du Sahel
De plus en plus embourbée dans sa dégringolade abyssale, désarçonnée, décontenancée, ayant perdu le nord – au sens propre plus que figuré – la junte politico-militaire qui préside à la destinée de cette chère pauvre Algérie, patauge toujours dans cette mare qui ne dit pas son nom. Là-dessus, cette équipe se révèle, chaque jour, inconsciente, voire peut-être insensible et indifférente face au désarroi d’une population désœuvrée n’ayant qu’à scruter en désespoir de cause le ciel d’une quelconque délivrance.

Deux faits politico-diplomatiques, et non des moindres sur l’échiquier des rapports de l’ensemble régional du Sahel, sont venus bouleverser les calculs intempestifs et irraisonnés de la direction politico-militaire algéroise.
 
Rencontre déterminante entre Sa Majesté le Roi et le Président mauritanien
 
Le 20 décembre 2024, Sa Majesté le Roi Mohammed VI reçoit le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Al Ghazouani au Palais Royal de Casablanca.
Un communiqué du Cabinet Royal, relayé par la publication « Al Ahdath Al Maghribia » le lundi 23 décembre confirme cette information.

Ladite publication arabophone indique par ailleurs  que bien que le Souverain ait été encore en convalescence, cette rencontre a permis de clarifier plusieurs points d’interrogation, soulevés par certaines analyses géopolitiques, en particulier après la récente visite effectuée à Nouakchott par le président algérien, par ailleurs largement commentée par les médias algériens faisant état de « l’existence d’un plan algérien pour attirer la Mauritanie dans son giron, contre (bien entendu) les intérêts du Maroc », souligne Al Ahdath Al Maghribia.

Le communiqué du Cabinet Royal souligne que le Royaume du Maroc et la République islamique de Mauritanie ont affirmé «leur détermination à développer des projets stratégiques pour la liaison entre les deux pays voisins et à coordonner leurs contributions dans le cadre des Initiatives Royales en Afrique, particulièrement le Gazoduc Africain-Atlantique et l’Initiative visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’océan Atlantique».

Cette expression claire et éloquente vient ainsi asséner un coup qui n’admet pas de réplique quant aux manœuvres sournoises déployées par la junte militaire algérienne visant à exclure le Royaume du Maroc de l’Union du Maghreb Arabe et créer une tout autre entité fantoche…
 
La visite du chef d’Etat mauritanien n’est pas seulement privée mais elle retrace les contours d’une réelle convergence de postions
 
A ce propos, Amadou Seck, correspondant à Nouakchott, relève qu’il ne s’agissait pas seulement d’une « visite privée» mais que la rencontre a été extrêmement importante pour les deux pays mais aussi pour tous ceux de la région, car les deux Chefs d’Etat ont abordé le projet du Gazoduc Africain-Atlantique et l’Initiative Royale destinée à faciliter l’accès à l’océan Atlantique aux pays sahéliens (Mali, Burkina, Niger et Tchad), accès par ailleurs tant convoité par la direction algérienne.

D’autre part, «Al Ahdath Al Maghribia» rapporte, s’appuyant sur nombre de témoignages, qu’un certain nombre d’opérations de déstabilisation de Nouakchott étaient en cours de préparation par la junte militaire algérienne ciblant le renversement du régime de Mohamed Ould Cheikh Al Ghazouani. Il s’agit en effet d’un plan ourdi par l’Algérien Chengriha, notamment lors de sa visite en Mauritanie en octobre à la suite de sa rencontre avec le chef d’état major général des armées mauritaniennes, El Mokhtar Bolle Chaâbane, qui a été mis à la retraite avec un certain nombre de gradés, par Ould Al Ghazouani dès son retour du Maroc (…)

Aussitôt, le président Tebboune a limogé l’ambassadeur d’Algérie à Nouakchott, Mahamed Benattou traduisant une réaction qui en dit long sur l’état de nervosité et de panique qui  est survenu dans les arcanes de la junte au pouvoir.
 
Le Mali s’éloigne de l’Algérie et se rapproche du Maroc
 
Le deuxième fait géo-politico-diplomatique consacrant le désenchantement et le désappointement de la politique étrangère de l’Algérie est celui de la tension de plus en plus exaspérée entre l’Algérie et le Mali, jadis proche de la thèse fallacieuse d’Alger concernant le dossier du Sahara marocain. Le 1er janvier 2025, le ministre malien des Affaires étrangères a fermement déploré les déclarations du ministre algérien Ahmed Attaf, les considérant comme une « ingérence flagrante » dans les affaires intérieures maliennes. Cela fait, d’ailleurs, suite à d’autres accusations. En effet, le gouvernement de transition au Mali ne cesse d’accuser l’Algérie de soutenir sournoisement les groupes armés terroristes sévissant à l’intérieur de son territoire. Pour les autorités maliennes, la complicité du pouvoir algérien avec ces groupuscules est considérée comme une réelle menace à la stabilité du pays.

D’ailleurs la divergence  entre les deux pays s’est progressivement muée en un affrontement direct acté par la convocation, de part et d’autre des ambassadeurs et leur rappel à Alger et à Bamako.
A cet égard, la capitale malienne reproche aux Algérois de soutenir discrètement des factions et groupuscules terroristes qui attisent l’instabilité régionale.

Le Mali manifeste ainsi sa détermination à redéfinir sa stratégie géostratégique et à retracer les frontières politiques au-delà des limites géographiques dans la région sahélienne, réaction tendant à repousser l’aventurisme des caporaux dans cette région déjà gangrénée par les activités de déstabilisation menées par les factions terroristes qui s’y activent.

Ces deux faits géopolitiques, pleins d’enseignements quant au devenir des relations entre les pays de cet ensemble régional africain, en l’occurrence le Sahel, consacrent clairement la pertinence de la conception marocaine de la politique sahélienne mais aussi la vision empreinte de sagesse et de clairvoyance des rapports de coopération et de partenariat entre les pays du Sahel, dessinée par le Souverain parallèlement à l’isolement du voisin de l’Est du fait de son aventurisme et de l’incohérence de sa politique étrangère (…)

Rachid Meftah


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