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Au commencement une interview de Abdallah Kadiri, l’ex-leader du dissous PND, publiée la semaine passée par Bayane Al Yaoum qu’édite le PPS. Abdallah Kadiri a, on le sait, maille à partir avec le parti Authenticité et Modernité, PAM, dont il a claqué la porte avec grand bruit. Dans cet entretien, pas vraiment d’actualité, Kadiri dit tout le mal qu’il pense de Fouad Ali Himma, l’un des principaux initiateurs du PAM.
Quelques jours seulement après la publication de cette interview, le bureau politique du PPS se fend, le 17 février dernier, d’un communiqué, véritable modèle du genre. Dans ce communiqué, les instances dirigeantes du parti des ex-communistes expliquent en substance que l’entretien de Kadiri, effectué par un journaliste de Bayane Al Yaoum, « traduit un conflit aux soubassements politiques et juridiques particulièrement confus et ne concerne en rien le journal et encore moins le PPS ». Le bureau politique de cette formation de gauche va encore plus loin, n’hésitant pas dans la foulée à semer le trouble. « Si le traitement des assertions en question par la presse, propriété du parti, a été considéré par certains comme une atteinte délibérée, cela ne signifie pas pour autant que le PPS et ses instances responsables sont en quoi que ce soit partie prenante des positions, les écrits des journalistes sur ses colonnes ne pouvant être considérées forcément comme l’opinion du parti ».
Si ce communiqué traduit une grande nervosité des patrons du PPS, visiblement excédés par la ligne éditoriale -qui pêche par excès d’indépendance et souvent à contre-courant des valeurs et principes défendues par la famille politique d’Ismaïl Alaoui- des journaux que le parti édite, il a le mérite de poser la question des rapports qui lient les structures partisanes et leur presse.
Abdelhamid Jmahri, le directeur de la rédaction d’Al Ittihad Al Ichtiraki qu’édite l’Union socialiste des forces populaires, est catégorique. Il faut être clair, explique-t-il, le parti est le patron du journal et les liens sont donc par définition organiques. « Si l’USFP a ici un certain droit de regard et des intérêts à défendre, ce qui est normal pour un patron, il n’y a pas pour autant de mainmise du parti sur le travail des journalistes. En fait il n’y a pas un suivi organisé mais une marge de manœuvre plutôt importante », explique celui qui est, depuis le dernier congrès de l’USFP, membre de son bureau politique.
C’est exactement le point de vue de Jamal Hajjam, le rédacteur en chef de l’Opinion, le quotidien de l’Istiqlal. « L’Opinion est un journal fondé et édité par l’Istiqlal. Forcément, les liens du quotidien avec le parti sont organiques mais tout cela se fait dans le cadre d’une pratique professionnelle où le journal que nous faisons est souverain. L’Opinion est certes un journal partisan et c’est aussi un journal professionnel où il y a une marge importante pour l’expression.
o La vie du parti, une actualité comme les autres
La ligne éditoriale de la presse istiqlalienne est régie, soutient le rédacteur en chef de l’Opinion, par trois principes fondamentaux ceux de l’Islam, la monarchie constitutionnelle et l’intégrité territoriale et qui se trouvent être ceux de cette formation politique fondée par Allal Al Fassi. Jamal Hajjam s’empresse de préciser, avant toute conclusion hâtive, que « le journal offre un espace à l’activité partisane, du communiqué aux discours en passant par les meetings, mais sans céder à la pratique journalistique et à la promotion de l’information et du libre commentaire ».
A Al Ittihad Al Ichitiraki, des voix s’élèvent pour que les relations entre le parti et le journal restent au niveau de l’éditorial qui doit, en principe, porter la position politique de l’USFP. « Je défends l’idée selon laquelle la vie du parti, ses activités, doivent être traités comme une actualité tout en prenant le soin de ne pas tomber dans la bureaucratie partisane », confie le patron de la rédaction d’Al Ittihad.
Un journal est-il en droit de défendre les valeurs qui ne sont pas celles du parti politique qui l’édite ? Pas question pour A. Jmahri de tomber dans un tel piège, même au nom d’un supposé débat politique qui dégénère forcément en règlement de compte. « Il y a toujours des garde-fous même s’il n’y a jamais une influence directe du bureau politique. »
Jamal Hajjam, celui-là même qui confectionne l’Opinion depuis plusieurs années déjà, n’hésite pas, lui, à parler d’orientation du parti sur les grandes questions politiques. « Ce ne sont pas des interférences istiqlaliennes, mais une manière d’éviter tout malentendu fâcheux », conclut notre interlocuteur.